Étymologie…
Le terme de sodomie vient du nom de la ville de Sodome qui, selon la Bible, fut détruite par Dieu pour ses mœurs jugées perverses (l’épisode de Sodome et Gomorrhe).
Dans cet épisode, il ne serait pas explicitement fait mention de la sodomie telle qu’on la définit actuellement : les habitants de Sodome sont en effet caractérisés par un grand appétit sexuel.
En somme, les Sodomites (habitants) ne sont pas forcément sodomites (pratiquant de la pénétration anale).
D’une manière similaire, le terme “bougre” (du latin Bulgarus, qui donne l’ancien français bogre) désignait à l’origine les bogomiles (“amis de Dieu“…, du bulgare Bog “dieu” et mile “ami“), membres d’une secte bulgare hétérodoxe proche des mouvements cathares.
On avait accusé ces bogomiles du péché de sodomie afin, entre autres, de les tourner en dérision.
“Bougre” en est donc venu à ne plus désigner les seuls Bulgares bogomiles mais aussi par extension les sodomites (le terme était donc injurieux) et, par affadissement, un “gaillard“, puis enfin un “individu“.
Sous l’Inquisition espagnole du XVIe et XVIIs siècles, la sodomie, à l’instar de la bestialité, était considérée comme un péché abominable.
La sodomie était qualifiée de parfaite si elle était le fait de deux hommes et imparfaite (donc moins grave) si elle était le fait d’un homme et d’une femme.
À noter que le terme incluait secondairement d’autres pratiques sexuelles, telle que fellation, cunnilingus, masturbation, onanisme, etc.
La torture était fréquemment pratiquée : y résister était une preuve de bonne foi.
La sodomie pouvait valoir à ses auteurs le bûcher, les galères, la prison à vie ou pour plusieurs années, le banissement, des pénitences diverses…, ou simplement d’être fouetté en public, selon la gravité de l’acte soigneusement pesée par les inquisiteurs… cependant, dans ce domaine, la justice civile était encore plus sévère et plus expéditive.
Certains appellent la sodomie un 99 en référence au 69.
L’écrivain François Cavanna signale que nous n’avons en revanche à ce jour retrouvé aucune information sur la “gomorrhie“.
Le terme est considéré comme synonyme de sodomie (une MST est nommée Gonorrhée).
Sodomie et société…
Pratique considérée comme déviante puisque ne menant pas à la reproduction, entourée des tabous liés aux fonctions excrétrices (l’anus étant concerné), surtout dans les civilisations où ces fonctions naturelles sont jugées honteuses, la sodomie est reçue de manière très diverse selon les sociétés et les religions.
De nos jours, certains pays criminalisent toujours la sodomie entre adultes consentants, allant même jusqu’à requérir la peine de mort.
La sodomie est aussi très souvent rapprochée de manière plus ou moins clichéique de l’homosexualité.
Dans certains milieux sociaux ou religieux, la sodomie peut également être une alternative à la pénétration vaginale pour ne pas rompre l’hymen de la femme avant le mariage ou éviter la fécondation, comme chez les Perses, où elle a longtemps été fortement recommandée comme un moyen de contrôler les naissances.
Dans l’Antiquité romaine, un homme libre qui sodomisait ses esclaves manifestait sa puissance.
En revanche, un homme libre sodomisé se ravalait à un rang inférieur… et cette passivité était considérée comme honteuse.
C’est pour ces raisons qu’on compte, au titre des injures homophobes les plus courantes, des expressions comme : sale enculé ou va te faire enculer, qui rappellent bien que, d’une manière stéréotypée et inconsciente, celui qui se fait sodomiser, surtout un homme, serait moins qu’un homme, un sous-être.
Notons que le mot enculer est un synonyme vulgaire du mot sodomiser et que l’injure peut devenir une simple interjection : “enculé !”, somme toute démotivée et parfois positive voire affectueuse.
De même, l’expression va te faire voir chez les Grecs peut signifier va te faire enculer (chez ou par les Grecs) à cause du cliché selon lequel les Grecs seraient homosexuels et donc pratiqueraient la sodomie.
L’Église catholique a longtemps condamné (et continue de le faire), la sodomie comme faisant partie des pires perversions humaines.
Certains considérent qu’il y aurait là une mauvaise interprétation de la Bible et que celle-ci, du moins dans l’épisode de Sodome et Gomorrhe, ne serait pas expressément mentionnée.
Une légende veut que la sodomie fût pratiquée comme cérémonie d’intronisation des nouveaux membres de l’ordre des Templiers.
Le qualificatif sodomite fit d’ailleurs partie de l’acte d’accusation lors du procès des Templiers.
La pratique de la sodomie pour préserver l’hymen des jeunes femmes est réapparue en France dans les années 2000, dans les grands ensembles urbains (les cités).
Ceci est une conséquence du repli communautaire et d’un retour des traditions (dont la virginité avant le mariage), qui accompagnent le mal-être social.
En anglais, sodomy ne désigne pas seulement la pénétration anale.
Dans les expressions comme sodomy law, loi qui régissait les pratiques acceptées ou interdites dans tel ou tel État américain, il fallait comprendre sodomy comme pratique sexuelle jugée déviante, parmi lesquelles, outre la sodomie pouvaient être comptés la fellation et le cunnilingus.
Ces lois, le plus souvent, étaient des manières d’interdire l’homosexualité.
Elles s’appuyaient sur un cliché faisant des homosexuels mâles des sodomites, alors que cette pratique n’est bien entendu pas acceptée par tous les homosexuels et que des hétérosexuels la pratiquent aussi.
En 2003, la Cour suprême des États-Unis a déclaré anticonstitutionnelles les lois de certains états fédérés contre la sodomie.
Elles violent le XIVe amendement de la constitution qui protège la vie privée et la liberté des citoyens américains.
Treize États fédérés, situés surtout dans le sud du pays, pratiquaient jusqu’alors des lois contre la sodomie entre adultes consentant, dont quatre condamnaient aussi les fellations : le Texas, le Kansas, l’Oklahoma et le Missouri.
En outre, la sodomie étant jugée comme une pratique le plus souvent homosexuelle, elle est entourée de tabous liés à cette orientation sexuelle.
En effet, l’idée qu’un homme pénètre un autre homme porte atteinte aux stéréotypes sexistes voulant que l’homme soit le pénétrant actif, le pénétré passif étant considéré comme inférieur.
À un juge qui lui demandait s’il était exact qu’il était sodomiste (sic), Paul Verlaine répondit : “On dit sodomite, monsieur le juge“…
La pénétration anale…
Les hommes qu’ils soient hétéros ou homosexuels sont nombreux à aimer pratiquer la pénétration anale. Cet acte met en jeu à la fois un fantasme fort et des sensations intenses.
La pénétration anale est une pratique souvent attribué aux seuls homosexuels.
Rien n’est plus faux.
Une enquête montre que seul 60 % des homosexuels ont eu des rapports anaux dans les mois précédents, et que pour 30 % des hétéros cette pratique fait également partie des jeux sexuels.
Si les hommes aiment ainsi pénétrer leur compagne, ils aiment également que leur partenaire les pénètre à l’aide d’objet ou plus simplement avec les doigts.
Variante agréable des sources d’excitation, l’expérience peut également procurer à ces couples un accroissement très net du plaisir.
Si, en plus, la partenaire a une jouissance vive et accrue par comparaison avec la pénétration vaginale, la gratification qu’en reçoit l’homme renforce le plaisir donné par l’acte.
Bien sûr, puisque l’on est dans le domaine du plaisir, tous les goûts existent, et celles et ceux qui n’auront pas envie d’essayer seront sans doute très nombreux/nombreuses.
Des positions variées…
Pour les couples dont les deux sont intéressés, la pénétration anale, homosexuelle ou hétérosexuelle, peut se réaliser dans des positions variées.
La levrette semble avoir la préférence, car elle met en valeur les fesses et les hanches, ce qui est un très fort stimulant érotique ; mais le plat ventre est jugé plus confortable par ses adeptes.
Les positions allongées sur le côté sont aussi très prisées, et permettent plus de douceur, plus de variations des contacts et des sensations selon la façon de mêler les jambes.
Cependant, un certain nombre d’hommes et de femmes n’aiment pas être pénétrés sans voir leur partenaire et recherchent donc des positions en vis-à-vis.
Le partenaire pénétré peut être allongé sur le dos, et le pénétrant entre ses cuisses…, ou le pénétrant, assis ou en tailleur, tandis que l’autre est assis contre lui, sur ses cuisses : les sensations sont fortes, et les mains libres de donner toutes les caresses voulues.
La variété des positions est donc aussi grande que pour la pénétration vaginale, et les couples, si ce jeu-là les intéresse, ont une grande marge de liberté pour trouver ce qui leur convient le mieux.
Le coït anal…
L’anus est richement innervé et constitue une zone érogène importante dans la sexualité.
Les caresses de l’anus sont souvent appréciées des hommes et des femmes, accompagnées de caresses sur le clitoris, sur le pénis ou lors du coït.
Un doigt peut également être introduit dans l’anus.
Lors du coït le massage de la prostate augmente pour certains hommes l’intensité de l’orgasme.
Le coït anal est le plus souvent demandé par l’homme qui souhaite vivre cette sensation, le pénis étant plus serré dans l’anus la sensation est différente de la pénétration vaginale.
La femme n’ayant jamais expérimenté cette pratique peut avoir peur de la gêne et de la douleur provoquée, par l’intromission.
Elle peut également trouver cette pratique dégradante ou dégoûtante.
Le libre choix et l’envie se doivent d’être respectés, par l’homme, par la femme elle-même.
L’intromission doit être délicate, le sphincter anal ayant pour réflexe de se refermer à toute tentative de pénétration, il faut petit à petit le détendre par des caresses, un lubrifiant hydrosoluble (et non un lubrifiant gras) permettra d’éviter une irritation car cette zone ne s’humidifie pas naturellement.
L’introduction d’un doigt pourra précéder la pénétration de la verge.
Le sphincter s’habituant à se détendre, le coït anal par ses mouvements de va-et-vient peut être pour la femme source de plaisirs intenses et d’orgasmes.
Le coït anal comporte 3 fois plus de risques de transmissions de maladies infectieuses que le rapport vaginal car le sperme s’il est infecté, ou le gland s’il présente des ulcérations, est directement en contact avec le rectum dont la paroi est fragile et richement vascularisée.
Par cette “porte” les germes peuvent plus facilement infecter l’organisme.
L’utilisation de préservatif est donc fortement conseillée pour toute pénétration anale avec l’utilisation d’un lubrifiant (qui évitera la rupture du préservatif) à base d’eau : les autres lubrifiants rendent le préservatif poreux et donc perméable.
Il est important de savoir que même s’il n’y a pas éjaculation, le liquide des glandes de Cowper qui vient humidifier le gland lors de l’érection, est infecté en cas de SIDA.
S’il y a ensuite pénétration vaginale il faut changer de préservatif, les germes contenus dans le rectum pouvant provoquer une infection vaginale.
En cas de non utilisation d’un préservatif, la fellation et la pénétration vaginale doivent précéder le coït anal et non lui succéder.
Le coït anal est parfois utilisé comme méthode contraceptive ou pour permettre des plaisirs sexuels tout en préservant l’hymen dans les cultures où la virginité est importante.
L’anal dans le porno…
Une très récente étude sur les pratiques sexuelles que l’on peut retrouver dans les films pornographiques a montré que si la fellation y caracole toujours en tête par ordre de fréquence, la sodomie arrive juste derrière, bien devant la pénétration vaginale.
Ces chiffres reflètent tout à fait les envies des amateurs de pornographie interrogés pour qui, aujourd’hui, une scène idéale de film X doit comporter une fellation et une sodomisation (une pénétration vaginale n’étant qu’accessoire à la scène pour 43% d’entre eux !!!!).
L’anal chez les 18-25 ans…Une autre étude réalisées chez les 18-25 ans français s’est entre autre intéressée à la question du sexe anal dans cette tranche de population.
En matière d’analité, les jeunes françaises sont au dessus de la moyenne nationale, puisque 29% d’entre elles disent avoir au moins une fois essayé la sodomie.
Sur les 71% restant, 4% aimeraient essayer et seraient prêtes à le demander à leur partenaire et 7% n’y seraient pas hostiles si leur partenaire le leur demande.
Concernant les garçons 22% disent avoir essayé au moins une fois et dans les 78% restants, 59% aimeraient essayer. La jeune génération des 18-24ans, est sans aucun doute la génération “pot d’échappement“.
Jamais la sodomie n’a été aussi omniprésente au sein d’une classe d’âge qu’aujourd’hui.
77% des garçons ayant aujourd’hui entre 18 et 24 ont pratiqué ou pratiqueront au moins une fois dans leur vie la sodomie avec un ou une partenaire.
De même, 54% des filles ayant aujourd’hui entre 18 et 24 ont pratiqué ou pratiqueront au moins une fois dans leur vie la sodomie.
Au delà des tabous, et grâce à la surmédiatisation du sexe (Internet, vidéo, dvd, TV), la sodomie est aujourd’hui devenu une pratique courante, au même titre que la fellation.
Terminée l’époque où ceux qui pratiquaient la sodomie étaient considérés comme des cascadeurs du sexe ; bienvenue à la génération “pot d’échappement“.
L’anus est formé de deux sphincters…
Le premier, le sphincter externe, est composé de muscles striés qui sont sous le commandement de notre volonté.
C’est lui que l’on sollicite et que l’on relâche lorsque nous décidons d’aller aux toilettes.
Le second, le sphincter interne, est lui formé de muscles lisses, dont la commande échappe complètement à notre volonté.
Il nous permet de conserver notre continence tout au long de la journée.
C’est lui qu’il faut amadouer avant une sodomie, afin le dilater progressivement et de permettre un rapport sans douleur.
Le rectum prolonge la portion terminale du colon.
En forme d’ampoule, il est tapissé d’une muqueuse, beaucoup plus fragile que la muqueuse vaginale, dont la particularité est de ne secréter aucune lubrification.
C’est pour cela qu’il est primordial d’une part de préserver cette fragile muqueuse, et d’autre part d’utiliser un lubrifiant avant tout rapport anal.
La paroi rectale est très riche en terminaisons nerveuses, mais ces dernières sont différentes de celles que l’on peut retrouver au niveau vaginal et elles ne rejoignent pas les mêmes régions de la moelle épinière. C’est pour cela que les réactions face à la sodomie peuvent être très différentes selon les individus : pour certaines personnes, la stimulation de ces terminaisons nerveuses véhiculera du plaisir, alors que pour d’autres elle sera plutôt responsable de douleur ou d’inconfort.
Au niveau anatomique, la principale différence qu’il existe entre le rectum de l’homme et celui de la femme se situe au niveau de la face antérieure de l’ampoule rectale, qui chez l’homme est en rapport avec la prostate.
Pour la femme, la paroi antérieure du rectum est aussi la paroi postérieure du vagin, et la stimulation de cette paroi antérieure rectale entraîne une stimulation des terminaisons nerveuses situées au niveau de la paroi postérieure vaginale.
Il est donc primordial, surtout lors de premiers rapports anaux, de privilégier les positions qui favoriseront la stimulation de cette paroi rectale antérieure, afin de laisser à votre partenaire toutes les chances de découvrir le plaisir anal.
Une femme peut-elle avoir un orgasme en se faisant sodomiser ?
Comme dans toute relation sexuelle, la notion de plaisir et d’orgasme, est très subjective, et reste fonction des individus…, la sodomie n’échappe pas à cette règle.
Les sensations perçues lors de la sodomie varient d’une personne à l’autre.
La pénétration anale procurera du plaisir et sera une pratique érotique pour certaines femmes alors que d’autres ressentiront de la douleur ou percevront un inconfort, plus ou moins liés aux conditions et à la technique utilisée.
Il est cependant beaucoup plus difficile d’obtenir du plaisir ou un orgasme par la sodomie que par un rapport vaginal.
Outre les sensations purement physiques ressenties, et les conditions techniques dans lesquelles se passe la sodomie, le plaisir anal chez la femme est avant tout un plaisir très cérébral.
La sodomie est une variante sexuelle au cours de laquelle celle qui s’y adonne brise un tabou, passe un interdit et se livre autrement à son partenaire, dans ce qu’elle peut avoir de plus intime.
Quels sont les principaux risques liés à la sodomie ?
Comme toute pratique sexuelle, la sodomie comporte quelques risques, qui, si on les connaît, peuvent facilement être prévenus.
Une allergie à un lubrifiant ou au latex du préservatif est toujours possible, en anal comme en vaginal…
Au cours d’un rapport anal, il faut principalement se méfier des petites déchirures anales ou des microfissures rectales, par des ongles trop longs, des accessoires mal adaptés ou encore une pénétration trop hardie.
Une irritation passagère, voir une rectite (inflammation du rectum), est toujours possible après quelques brusqueries.
Il faut enfin et surtout parler des risques infectieux : mycose, MST (au rang desquelles on retrouve le SIDA qui sont communes à toutes pratiques sexuelles, mais dont la fréquence est peut-être plus importante au décours d’un rapport anal.
Il est important d’éviter de procéder à des contacts vaginaux après les contacts anaux sans changer de préservatif ou encore sans bien laver le pénis, sinon il y aurait risque de véhiculer des matières fécales et de provoquer des infections vaginales.
La sodomie peut-elle responsable de lésion du sphincter anal, voire d’incontinence ?
Vous constatez que le sphincter anal reste ouvert après une pénétration anale.
Comme je l’explique précédemment ; l’anus est un sphincter, un muscle circulaire, contracté en permanence de façon purement réflexe.
Il est donc fréquent que le sphincter reste ouvert quelque temps après un rapport anal pour ensuite se refermer.
En se référant à la littérature médicale, il n’existe pas d’effets négatifs de la sodomie à long terme lorsque cette pratique est effectuée avec les précautions de base.
De nombreuses croyances portent les gens à croire que le sphincter anal pourrait demeurer dilaté de façon irréversible et que ceci pourrait entraîner une l’incontinence.
S’il est vrai qu’un anus, par trop contracté et forcé par quelque sexe volontariste, peut être à l’origine d’une déchirure anale (ou également d’une déchirure du frein du partenaire) ; la sodomie si elle est pratiquée de façon consentante par les deux partenaires, en s’entourant des précautions liées à ce type de rapport, ne présente pas de risque d’incontinence anale.