Tenue incorrecte exigée !
Mesdames, Messieurs, Amies et Amis de l’art sous toutes ses formes…
Amis et Amies de www.ChromesFlammes.com ainsi que de www.GatsbyOnline.com…
Voici le compte-rendu de notre cocktail fêtant notre nouveau N°3…, qui s’est déroulé dans la Zgallery, un lieu tout aussi étrange, bizarre, hors norme et sulfureusement déjanté, que le style de mes contenus scripturaux…, d’ailleurs, une Z-tenue incorrecte était exigée !
De cette divagation culturelle sans but précis, je vous ramène un récit peuplé d’hallucinations fluos et de révélations hormonales…, hello, bienvenue…, blablabla…
17h30, Un couple arrive…, j’offre du vin rosé pétillant… et…, hop, deux autres couples entrent, re-rosé pétillant, blabla encore… et hop…, 5 couples arrivent, dont un sortant d’une Rolls Phantom…, voilà, c’est parti, on vogue toutes voiles dehors, il est temps de sortir les zakouski’s et d’attendre l’arrivée du Rédacteur en chef Philippe Pernodet…
18h00, déjà 50 personnes, toutes en blablabla et vin rosé pétillant…, j’apprends plein de trucs, notamment qu’il vient de passer un long temps de méditation transcendantale dans un monastère .., je trouve que ce jaillissement de mysticisme est terriblement excitant, peu à peu je suis entouré des plus grands noms de la création de magazines.
Discret, je glisse entre les gens sans trop me faire remarquer et papote de tout et rien, même si je ne suis pas perché sur les murs du monde, j’aime l’association insignifiante des mots…, je fais des petites présentations avec tout le monde alors qu’Elvis Presley retentit gaiement en fond sonore…, beaucoup de gens sont impressionnés par la poésie qui s’en dégage.
Je déambule, je touche du doigt celles qui ont (trop) bu de la couleur des formes sensuelles et brutes, des formes qui sont matières à émotions…, c’est émoustillant, d’autant que, vers 19h30, ce sont plus de 100 personnes qui se pressent (c’est le cas de l’écrire) !
– “La force de l’écrivain, tout comme celle de l’artiste compte bien plus que l’adresse de ses doigts”…, me dit une jeune et jolie… et, cette remarque fait que je ne pense pas à obtenir son adresse personnelle, celle de ses mains, de son travail, et de son domicile… elle est la plus branchée, la plus Jet-Set et sans nul doute la plus snob de la soirée…
– Mais…, nous ne sommes quand même pas dans un quartier éloigné de tout !!! réponds-je en souriant !
– “La fréquentation des collectionneurs n’a pas diminué dans les ventes aux enchères”, m’affirme un voisin…, “le seul problème, c’est la taille des espaces pour stoker les bagnoles, mais la situation reste très positive”…
Chaque galerie d’art, tout comme chaque show-room d’automobiles de collection, restent peut-être un peu plus dans leurs bulles respectives, mais les collectionneurs sont au rendez-vous pour plonger dans le puits sans fond de la bêtise humaine…, une centaine ce soir pour fêter (à mes frais) la sortie du Numéro 3…, c’est pas rien…, je papote avec un artiste qui a une coiffure de porc-épic…, son univers est une vaste partouze d’intestins, de gadgets industriels et de monstres gentils, qu’il projette sur des tableaux mais aussi sur les murs des particuliers qui lui en font la demande : “J‘ai fait des bureaux, une librairie, un restaurant mais pas encore d’appartement”, m’explique celui qui propose une alternative alléchante aux intérieurs Ikea…, ajoutant ensuite d’un air abattu : “Je suis ouvert à la discussion mais je préfère utiliser une imagerie en phase avec l’endroit, donc, il faut que je connaisse physiquement le lieu et la psychologie des gens qui y habitent pour déterminer ce que je peux y peindre. Ferez-vous un reportage sur moi dans vos médias ?”...
En clair, je ne coupe pas à une discussion approfondie avec cet artiste pour savoir si ses créatures hybrides sont plutôt applicables au salon ou à la cuisine.
– “Mes prix dépendent de l’endroit et de la taille de l’espace”, avoue-t-il…, “en gros, il faut compter 10.000 €uros pour un très grand mur, mais c’est sans compter le prix auquel ceux qui auront acheté mes œuvres pourront toujours revendre leur appart’ ou leur maison quand ma cote aura pris de l’ampleur… et le jour où ils ne pourront plus voir leurs murs en peinture, il leur suffira de repeindre par-dessus ou déménager”…
J’aime les artistes, j’en suis un moi-même…, je le devine dans 20 ans, gras, bouffi, essoufflé…, du coup je l’oublie en un éclair et je réécoute Elvis…, c’est là que je l’aime le plus, en gros tas vulnérable et incroyablement talentueux, transpirant de toute sa splendeur ses dernières chansons, l’agonie d’un agonisant…, mais, soudain, un morceau sort du lot, une sorte de ritournelle mélancolique, doucement tragique…, en boucle, on y entend un sort inéluctable (enfin surtout pour moi), une mise à mort qui s’annonce bientôt, une fin.
La galerie est trop petite, les gens sont trop nombreux, il manque la vraie mer et le vrai ciel…, ça fait du bruit, les enceintes crachent une qualité qui n’est pas à la hauteur de la musique.
Je fixe une paire d’iris bleu, je fonds littéralement pour les yeux perdus…, cette petite tête de moineau, je pourrais en faire de la bouillie d’amour et l’avaler rond comme un œuf tellement elle est mignonne.
Elle est artiste, elle crée des vêtements, elle peint, elle chante…, je voudrais la garder dans ma tête comme une animalité muette, qui ne s’exprimerait discrètement que si elle serait dans mes bras, avec la lumière qui l’aveugle…, mais je me rattrape : je lui dis quelque chose, elle ne comprend rien, elle ne capte pas…, c’est bien ce que je pensais, elle est à l’ouest…, ça me rassure j’y suis aussi…, d’ailleurs les choses m’échappent.
Ahhhhhhh !, qu’il m’est agréable de vous faire part de mes émotions à vous, lecteurs férus et lectrices férues, de mes mots enragés…, de mes chroniques.., quel dommage que je ne sache pas traverser le web, la canine relevée et le flair aiguisé, enregistrant les méandres des nuits…, mais…, a-t-on vraiment encore envie de lire un article qui sent le vomi et le laisser aller mondain ?
Devrais-je étaler les orgies et plaisirs privatifs sombres des uns et des autres ?
Allez, “tousses“, on arrête de faire la gueule, on range ses crocs et on va s’amuser…, que voulez-vous, personne ne se lasse des regards torves et des discours masturbatoires nocturnes…, beaucoup sont passés à autre chose…, gaffe aux retardataires de mauvais poil.
Eh oui, pendant que l’agitateur faussement funambule que je suis, boude encore et toujours dans son coin…, de petits sourires commencent à se dessiner ici et là.
Pourquoi sort-on du noir ? Pourquoi le retour des années ’80 ?
Ahhhhhhhh ! là, j’ai une réponse…, j’ai trouvé une explication tangible : les Bisounours…, je m’explique : En 1981 les premiers ours multicolores naissent comme personnages de cartes de vœux… et là c’est le buzz, un enthousiasme renaît autour de ces jolies petites mines innocentes…, un succès fou les propulse sur le devant de la scène jusqu’à les matérialiser en peluches…, symboles d’une vie et d’une génération d’anciens dépressifs anonymes, chaque Bisounours a un rôle dans la société… et ça, c’est beau…, par exemple pour les dépressifs insomniaques qui continuent de se mentir sans vergogne, Grosdodo les aide à fermer leurs petits yeux avec le croissant de lune sur son estomac…, vous la voyez, l’invention du siècle, là ?
Vous comprenez pourquoi il est temps pour vous de faire parler vos petites émotions hormonales sans conséquences…, parce que les poètes disparus dans les coins de rues sales, c’est marrant deux minutes mais à la longue ça gonfle…, on lève les bras, on ferme les yeux, qui dit mieux ?
Alors mes amis et amies, je m’octroie un trône de prophète et j’explose le plafond avec mes bonnes paroles…, la limite entre le kitch et le moche est souvent bien mince, mais au fond il n’y a que ça de vrai.
Les maisons de vente leaders du marché, chaque année doublent leur chiffre d’affaires…, Jeff Koons, Jean-Michel Basquiat ou Damien Hirst se taillent les parts des lions qu’ils se prétendent être avec des enchères dépassant le million de dollars…, le Britannique Grayson Perry (l’homme qui n’hésite pas à s’habiller en petite fille) a vendu, lui, une de ses célèbres poteries pour 79.000 €uros, mais le pompon revient au Jim Beam J.B. Turner Train (1986) de Koons, adjugé 3,900.000 millions d’€uros chez Christie’s.
Au début des années 90, des installations et des photos d’artistes inconnus, comme Liam Gillick ou Vanessa Beecroft, s’échangeaient entre 2.000 et 4.500 €uros…, maintenant les œuvres de ces superstars de l’art s’arrachent entre 35.000 et 60.000 €uros…, Andy Warhol fut le premier à passer de l’épicerie au musée et Keith Haring fut le premier à passer de la rue à la galerie…, il fallait le faire !
Et en automobiles, ce n’est pas moins faisandé, une Ferrari 250GTO à 70 millions, une autre à 50 et la liste des autres s’avère interminable…
Même en neuf, le champion des automobiles Bling-Bling qu’est Bugatti, spécialisé dans la création de petites horreurs pour footballers et Rappeurs, vient de créer une particulièrement pute qui s’affiche à 13 millions d’euros…
L’ambiance gagne l’assemblée, certains deviennent des bananes quand Lio le chante en Split, mais bon sang qui passe encore Lio en soirée ?
Je suis enfin loin des sarcasmes miteux et des snobismes inavoués… et je m’amuse…, je décompresse… car j’ai compris une chose aussi : plus les nanas sont vulgaires, plus elles sont bêtes…, à moins que ce ne soit le contraire…, sujet à étoffer…, quel gâchis…, bref, après avoir été bousculé par vingt-quatre paires de nichons honteusement exhibés… et affronté deux où trois regards arrogants…, je pars plus avant, c’est à dire : plus loin…, ne me jugez pas si vite et essayez de me comprendre : il est 22h00 heures !
Un couple d’amis se roule des pelles, moi je sautille de plus en plus et Philippe Pernodet se cache dans le noir pour faire des dessins sur les murs…, il est 22h30, la fête s’achève, je n’ose pas trop faire la conversation à ceusses qui sont toujours là à papoter… et ce par peur de briser la glace…
Je mitraille les invités et invitées, des dizaines de clichés, flous, pas flous, rouges, verts, jaunes…, diverses images timides, discrètes, éphémères…, j’avais des questions pourtant…
– Pourquoi y a t-il un œuf à la coque qui traîne au milieu du caviar ?
– Pourquoi une des invitées est-elle nue et accompagnée d’un Bob l’éponge ?
– Pourquoi diverses filles portent-elles un tee-shirt trop petit pour elles ?
– Pourquoi les seins tressautent-ils (surtout les gros pendouillant) ?
– Pourquoi moi ?
Tout le monde transpire et s’en donne à cœur joie avec le vin, je me marre car j’ai collé des étiquettes “Petrus 1949” sur des vins-piquettes-locales…, gentiment, pour rigoler, sauf que personne ne danse…, parce que ça décoiffe trop peut-être…, mais ils se marrent dans leur coin…, trop de monde.
Sur les murs, des volcans explosent, des comètes s’élancent, tout pète, mes plombs aussi…, tous ces objectifs d’appareils photos, cette caméra qui vole au dessus des têtes…, les gens s’en vont peu à peu et j’ai l’impression que des fusées presque phalliques s’éloignent dans le ciel, formant des gerbes d’étincelles au ralenti.
J’ai envie de me noyer dans une flaque, de m’enterrer sous les pavés, là où il n’y a plus de plage depuis ’68, de crier Aline pour qu’elle revienne, d’ouvrir la bouche pour recevoir la pluie et de lever les bras comme dans les pubs Narta…, sauf que ça n’a aucun intérêt.
Je ne forcerai pas mes rares neurones à inventer de l’intéressant en mettant du cul, du trash, du virulent, là où il n’est pas toujours utile d’en mettre, surtout dans ce reportage-compte-rendu…, quoique…, en début de ce testicule, quelques photos de chairs étalées devraient attirer plus qu’un boucher et quelques charcutiers en quête de lard…
Je meurs à petit feu en pensant à tous ces cols de chemises d’un ordinaire alarmant qui se meuvent hors d’ici…, à ces collants chairs sur des boudins troublants…, est-ce que je ne tente pas, ainsi, de servir frais diverses idées déjà pourries par les faux amalgames, pour laisser les gens crever d’ignorance et cracher dessus pour oublier.
Livrer du moche qui choque pour créer une illusion déjà essoufflée…, n’est-ce pas de l’art plutôt que du lard ?
Non…, je ne tordrai pas mes phrases pour en faire des grammaires avachies et triviales…, il est trop tard, d’autant que minuit n’est pas loin et… c’est l’heure du crime !
J’écrirai simplement que c’était une soirée extraordinaire, vraiment, réellement…, les invités et invitées ont tout mangé, tout bu, tout congratulé…, mais rien acheté.., ce fut Fun… et c’est dommage que vous n’y étiez pas !
Je suis parti…, je rêve, je fuis, je floute bleu, je suis fatigué, les tâches blanches gâchent mon cerveau bleu qui flotte, j’imagine, je mange l’air, je m’immisce dans le bleu, les bruits de mon automobile cahotent dans mon cerveau métal qui brille, je crie, je vise, je crime bleu puis rouge, les autos d’à coté hurlent dans mon cerveau flou qui disparaît au-delà du bleu violet, je ne suis pas fou, je ne suis pas flou, je respire encore, pied au plancher…, vite rentrer…
Après avoir vécu ce délire, il est grand temps de m’en retourner “at-home“…, j’attends un autre départ, le temps s’enfuit comme un copeau de rouille, immobile à capturer le babillement de l’air sur mes rouages…
Trop de bruit, trop de fureur, lever le pied, assouplir…, non, pied au plancher, un bruit assourdissant, je dois continuer droit, ne pas sombrer fou, ne pas voir flou, virer fou, continuer flou…
J’ai attrapé le pitch classique de l’écrivain, je suis une idole anti puritaine, un vrai fou, un personnage de fiction écrivant des texticules extatiques où mes lecteurs et lectrices ne savent jamais si j’ère dans un rêve éveillé, un trip sous amphétamines ou dans un délire mégalomaniaque de fou furieux…, mais non…, je ne suis pas flou, juste un peu fou, non…, promis, plus de Mojitos, du moins pas autant…, juste quelques-uns…, c’est fou, non ?
Ma vie de fou tient en une seule phrase d’un sens incroyable et qui tient en une ligne : J’ai compris l’unique chose que j’étais en train d’apprendre : à quelle solitude les gens se condamnent…, c’est fou, ça…, dingue ce flou de fou… et je ne suis pas flou, croyez-moi, pas fou, que flou…, de voir défiler en cette ligne, mes angoisses à la pelle qui sont mes conditionnalités de demain…
C’est fou, je suis un enfant de la balle qui se retrouve délaissé, harcelé, jaugé, mitraillé, controversé, haï, adoré, un enfant meurtri, qui n’a de legs que le traumatisme et, qui, malgré lui, piétine les mots au gré de ses folies…
Ma vie n’est qu’anecdote de mes nuits et de mes vices…, les chairs qui se mélangent, le désir qui floute mon regard, l’emprise qui prend le pas sur mes rencontres… et la folie, toujours, qui se terre, sournoise, à l’ombre de mes vices, reniflant la misère dans un mouchoir XXL, sniffant dans des soirées orgiaques tout en lorgnant sur les seins pendouillants…
C’est fou…, ma vie c’est aussi une histoire de fantômes et de démons, je ne suis pas fou mais je ne sais plus vraiment si j’hallucine où si je fais une rencontre du troisième type, la peur est là, tenace…, c’est irracontable, un truc de fou furieux, terrifiant, schizophrène et complètement psychédélique.
J’enrage rien que d’y penser…, le summum de la banale histoire de l’artiste maudit qui devient fou le jour où ce qu’il crée et ce qu’il vit se mélangent, de manière à former un imbroglio tel qu’il sera impossible de démêler le vécu du rêvé…
Ce texticule couillu que vous lisez d’un ait ahuri (je vois tout flou, je suis fou) est le mea culpa d’un écrivain qui a créé le mâle absolu qui se plagie lui-même dans la vraie vie en s’inspirant testiculement textuellement de ses propres (en réalité ils sont dégueulasses) délires pour copier mes meurtres hallucinés…
Mais je floute sciemment cette histoire de fous rendus flous, irrésolument, car…, quand l’écrivain et le narrateur se font face en se fondant l’un dans l’autre, le fou dans le flou et le flou qui rend fou…, dans un combat sans pitié dont on ne sait pas d’avance qui en sortira fou, flou ou vivant, alors que réalités et fantasmes se côtoient dans un univers débridé et onirique à souhait…, car écrivais-je…, car, malgré tout mes talents de conteur et de menteur invétéré, je vous rappelle, risiblement, le surréalisme de nos propres vies…, c’est fou, là, non ?
Flou aussi…, bon, cet épisode se termine… faites de beaux rêves… où cauchemardez, jusqu’à la prochaine…, salut !