La sodomie littéraire de Christine Angot déchire plus les cerveaux que les anus !
A chaque rentrée littéraire, son buzz…, il y a 10 ans Christine Angot, Amélie Nothomb, Catherine Millet…, on les attendait au roman, celles-là…, on les a eu… on s’est toutes et tous fait enculer bien profond… et j’en suis encore triste.
Ne vous en faites pas pour elles, le buzz n’a pas faiblit : elles en ont vendu, des bouquins : 50.000 exemplaires du Angot, 120.000 du Millet, 200.000 du Nothomb…, mais la littérature fut perdante dans cette affaire, on espérait une nouvelle œuvre d’écorchée vive après le ratage de son précédent opus “Rendez-vous”…, Christine Angot s’appuyait sur sa confession : elle allait raconter ses amours avec Doc Gyneco, alias Bruno Beausir.
Ce fut un ratage total !
Le marché des amants ressassait tout et rien, comme son précédent bouquin, s’alanguissait sur trop de pages pour ne rien dire d’intéressant…, le ressassement de Christine Angot n’était qu’un radotage interminable…, lourd, long, pesant…, je n’avais été poussé à tourner les pages parce que je croyais que c’était nécessaire d’informer la plouquesque que la sodomie littéraire de Christine Angot déchire plus les cerveaux que les anus !.
Les zamours de Christine Angot et de Doc Gyneco, ça pouvait au moins être drôle, mais c’était de la merde…, du pas grand chose et du n’importe quoi…, étiré, ennuyeux, même les séances de baise manquaient d’excitation : 320 interminables pages de micromouvements sexuels.
Doc Gyneco, qui prétendait lire Platon et Levinas, (l’oeuvre de Christine), devait finalement être déçu côté biroute : Christine refusant officiellement de la jouer alternatif (la sodomie)…, alors que c’était pourtant ce qui le branchait :
-On faisait l’amour, on jouissait. Il me prenait dans le vagin mais par-derrière, en me demandant de serrer mes jambes et de croiser mes chevilles… écrivait-elle avec son clitoris !
En somme, Doc s’ennuyait…, il tentait donc la version cage d’escalier et Christine, un peu tendue et serrée du cul tout de même, avouait être toute chavirée de faire ça comme dans un porno, en mauvaise professionnelle…, tentant entre deux masturbations de s’auto-justifier d’être une pute d’une manière hard !
-On arrivait chez moi, dans l’entrée en bas de l’immeuble il soulevait ma jupe, une grande jupe large, il me mettait face au mur, baissait mon collant noir, me demandait de me cambrer en prenant appui sur la porte…
Pauvre Christine !
Culbutée par un ex-chanteur populaire, sarkozyste en plus… et obligée de supplier qu’il ne lui joue pas un mauvais tour dans son dos (gag !), elle lui disait : “Attention, te trompe pas de trou”…
Et son Doc de répondre, dans le feu de l’action : “D’accord” !
Lisant ces absurdités pathétiques, j’ai eu envie de décrocher mon téléphone pour appeler les secours, tant la scène était bouillante, le suspense, haletant…
Le Comité de défense du trou de Christine Anjot a toutefois pu retourner dormir sur ses deux testicules quelques temps plus tard, lorsqu’elle est devenue moralisatrice en cheffe de la poignante émission de Ruquier “On n’est pas couché”…, sans doute que ce pitre n’avait rien d’autre pour jouir…, un peu déçu, mais question de trous…, là le mec sait de quoi il s’agit !
“La vie sexuelle de Catherine M.” de Catherine Millet, était issu des mêmes pets puants et racoleurs…, une autre femme qui écrit ses expériences sexuelles, c’est toujours intéressant…, je vous le dis tout de suite, le livre m’est tombé des mains très vite, malgré quelques fous-rires de certaines situations autobiographiques…
-“La vie sexuelle de Catherine M. se veut avant tout un témoignage, c’est-à-dire, à proprement parler, un texte destiné à établir une vérité, la vérité d’un être singulier, moi bien sûr”... écrivait Catherine Millet en préambule !
-Pendant que je travaillais, j’avais toujours en tête la célèbre détermination de Cézanne : “Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai”.
Je n’ai pas compris la parallèle entre le peintre et l’écrivaine…, Catherine Millet est très singulière…, je vous propose quelques extraits qui m’ont presque fait rire aux larmes !
Aaaaahhh des proses…, des mots “justes“, vrais…
– Claude avait une belle bite, droite, bien proportionnée, et les premiers accouplements m’ont laissé le souvenir d’une sorte d’engourdissement, comme si j’avais été raidie et obturée par elle.
– Quand André s’était débraguetté à hauteur de mon visage, j’avais été étonnée de découvrir un objet plus petit, plus malléable aussi parce que, à la différence de Claude, il n’était pas circoncis…
– Une bite immédiatement décalottée s’adresse au regard, elle fait naître l’excitation par son apparence de monolithe lisse, tandis qu’un prépuce qu’on peut faire aller et venir, qui découvre le gland comme une grosse bulle qui se forme à la surface d’une eau savonneuse, suscite une sensualité plus fine, sa souplesse se propageant en ondes jusqu’à l’orifice du corps partenaire.
– La bite de Ringo était plutôt de la famille de celle de Claude, celle du garçon timide plutôt que celle d’André, celle de l’étudiant appartenait à une catégorie que je reconnaîtrai plus tard, de celles qui sans être particulièrement grosses mais peut-être en raison d’une enveloppe cutanée plus dense, procurent dans la main une immédiate sensation de consistance…
– Les fantasmes sexuel sont bien trop personnels pour qu’on puisse vraiment les partager.
Et pourtant, elle n’a pas été prise d’un malaise lorsqu’elle a publié son “chef-d’oeuvre“…
Le chapelet les hommes, selon Millet, avant, pendant ou après l’acte est également ahurissant…
Cris usuels…
-“Petite suceuse en chef “
-“Tu es bonne bouffeuse de couilles”,“
-“Salope qui n’aurait pas peur de se faire mettre comme ça toute la nuit”
-“Il est rare d’être enfilée jusqu’à la garde et défoncée bien à fond”
Millet avouait : “n’être qu’un sac à foutre”, et assurait qu’elle était bien : “pinée”, “bourrée”, et “tringlée”, réclamant d’être transpercée par cette “grosse queue”, cette “bite de fer” qui lui faisait tellement de bien, jusqu’à ce qu’elle finisse par “prendre la giclée” et “avaler la purée”.
–Un autre homme m’a fait élargir fantasmatiquement et incommensurablement ma collectivité fornicatrice. Il annonçait le dialogue, qu’il m’emmenait dans une chambre d’hôtel, dont il n’était pas utile de préciser la catégorie. Des hommes faisaient la queue ( oui, la queue..) devant le lit et jusqu’au couloir”.
-Combien payaient-ils pour décharger dans ton con ?
-J’avançais : “Cinquante francs ?”
Rectification doucement glissée dans mon oreille :
-C’est bien trop cher, non, ils donneront vingt francs pour t’enfiler dans le con, trente francs pour t’enculer. Combien tu vas prendre ?
Moi, sachant bien que je sous-estime : vingt ?
Coup de bite un peu sec donné comme un avertissement :
-C’est tout ?
-Trente ?
A nouveau le boutoir au fond de mon vagin :
-Tu en prendras cent et tu ne te laveras pas, il y aura de très jeunes garçons qui déchargeront à peine entrées dans ton con. Sur ton ventre et sur tes seins aussi, tu seras toute poisseuse.
-Oui et il y aura des hommes très vieux et très sales, qui ne se seront pas lavés depuis si longtemps qu’ils auront des croûtes sur la peau.
-Oui, et combien tu prendras pour qu’ils te pissent dessus ?
-Ils y en a qui me chieront dessus aussi ?
-Oui, et tu leur boufferas le cul après !
-Et si je refuse ? Je me débattrai ?
-Oui, on te donnera des giffles !
-Ca me dégoûte mais je nettoierai les plis de leur cul avec ma langue !
-On arrivera le soir et tu resteras là jusqu’au lendemain midi…
–Mais je serai fatiguée !
-Tu pourras dormir, ils continueront à te baiser ! Et on reviendra le lendemain, et le patron de l’hôtel amènera un chien et ils y en a qui paieront pour te voir mise par le chien !
-Je devrai le sucer ?
-Oui et lécher son cul aussi…
-D’autres fois, l’affaire s’organisera dans une baraque de chantier et des équipes entières d’ouvriers défileront et ne payeront pas plus de cinq francs la passe…
Je crois que c’est là que j’ai abandonné, lâchement… : “le chef-d’oeuvre” vendu à 1,2 millions d’exemplaires…
Non, je n’ai pas achèté pas son suivant “nouveau” “bouc“, genèse parait-il, d’un beau livre “Jour de souffrance“… où comment la jalousie est entrée dans son couple…, même si la revue du Nouvel Observateur affirmait que la rentrée se déclinait au féminin… et que l’année 2008 resterait comme l’année des flamboyantes, des inconvenantes, des ferventes, des insolentes…
-Bruno non, non, je te dis. Pas maintenant. Pas comme ça.
-Si.
-Non Bruno, je ne veux pas.
-Pas comme ça.
-Allez, juste un petit peu.
Ahhhh l’amour…
L’amour du public, l’amour du porte-feuille des fans…
Ces histoires de Millet et Angot se passent dans des trous sans fonds, noirs, glauques, puants…
Ce n’est pas de la littérature, simplement du mauvais porno-hard pour adolescents attardés et débiles, écrit par des adolescentes attardées et débiles qui ont perdu leurs repères depuis leurs premiers émois masturbatoires…
C’est par contre affligeant que des grandes maisons d’édition françaises publient de tels navets alors qu’il existe tant et tant d’auteurs de talents qui crèvent de faim.
Je commence votre interview par des extraits de votre bouquin : Ne te trompe pas de trou. Je suis folle. Je ne suis pas une femme. Ce n’est pas mon nom. Je n’ai plus 13 ans. A l’intérieur. Je lui dis. Que je suis conne. Elle me répond qu’elle est conne. Je n’ai plus de corps. J’ai 13 ans. Je ne suis pas encore une femme. C’est mon corps. Ce n’est plus mon corps. Je n’ai plus 13 ans. A l’intérieur. Ce n’est plus mon corps. Je suis folle. J’ai mal. Il ne me fait plus mal. Ne te trompe pas de trou. Je n’ai plus 13 ans. C’est mon père. Il me prenait, me mettait dos à la fenêtre, essayait de baisser mon pantalon pour introduire sa queue, en m’immobilisant contre le mur et la fenêtre. Ou alors j’étais à mon bureau, il la sortait et la mettait devant ma bouche. Non, non, je te dis. Pas maintenant. Pas comme ça. Si. Non, je ne veux pas. Pas comme ça. Allez, juste un petit peu…
Je suis douzième dans la liste de l’Express. Ce n’est pas mon père. Il me fait mal. Je l’appelle. Je ne suis pas encore une femme. Très vite. C’est une conne. Je n’ai plus de corps. Ne te trompe pas de trou. Je ne suis plus folle. Impossible de l’écrire. Mon père n’a pas mon nom. Je me rappelle. C’est une lâche. Je n’ai plus de corps. C’est mon père. Que je suis conne. Je me dis que je suis conne. Ce n’est plus mon corps. C’est mon corps. je suis une conne. Ne te trompe pas de trou.
J’ai 13 ans. Je suis sa fille. C’est mon père. Je suis une conne. Je me rappelle. Je n’ai plus de corps. Ne te trompe pas de trou. Ma mère regarde et me rappelle de me laisser faire. Elle me dit qu’elle est lâche. Je ne suis plus sa fille. Je suis sa fille. Je n’ai plus mal. Ce n’est pas mon corps. Il a mon nom. J’ai peur. Pas les premières fois. Elle lui a dit que je suis conne. C’est une lâche. Je suis douzième dans la liste de l’Express. Mon père a mon nom. A ce détail près. Je l’appelle. Elle me rappelle. Je n’ai plus de corps. Il s’est trompé de trou…
Pourquoi écrivez-vous à l’imparfait ? :
L’imparfait est le temps nécessaire pour expliquer comment se passe la pénétration anale ou vaginale, ce qui permet la nuance. Pénétration dans laquelle il y a plein de moments d’arrêt différents. Il y a de l’air aussi qui doit s’expulser. L’imparfait montre, je crois, que la chose en train de se faire, que les gestes ne sont pas des successions de hasards, mais que la pénétration dans le trou qu’il ne fallait pas s’écrit pour la postérité. Pendant la vie, l’histoire s’était écrite. C’était du récit déjà en puissance, c’était déjà du destin qui se déroulait. Les gestes et les paroles ont un relief. Ici c’est un relief en creux. Ça leur donne leur dimension d’iceberg. De plus, l’imparfait est imparfait, mais pour mon prochain roman j’utiliserai le passé composé.
Vous n’avez pas toujours écrit comme ça ! :
J’ai commencé à manier les phallus. A ressentir que mes trous étaient un lieu d’habitation. Je me souviens très bien comment j’étais, sur la chaise, en train de sentir, non pas les épaisseurs, mais les voluptés d’un gode que Doc y avait fixé. Il y a des voluptés dans ces temps-là, l’imparfait, le plus-que-parfait, dues au fait qu’elles sont associées et collées sur des instants qui sont du passé immédiat. Volupté, plaisir. L’imparfait permet de donner du toucher, permet une perception sensuelle.
La vie matérielle, quotidienne, apparaît peu dans vos livres ! :
Je n’en fais pas une histoire. C’est un élément de décor, à l’occasion. C’est comme le climat. Quand je reçois une giclée, c’est comme un billet de 500 euros.
Vous arrive-t-il de tenter une description sur dix pages, et de renoncer ? :
Non. L’observation, la contemplation, je ne m’y arrête pas. Si ça traverse et mieux, si ça pénètre, si c’est sur mon chemin, très bien.
Vous n’êtes pas visuelle, avez-vous dit dans un entretien ! :
Je vois ce que j’entends. Ecouter, c’est voir. Ce n’est pas la même chose qu’une image.
Etiez-vous une petite fille solitaire qui regardait, observait ? :
Pas du tout. Absolument pas. Je n’étais pas du tout une petite fille solitaire dans son coin qui regardait. J’ai une image de moi, plutôt, qui est là, qui vit, qui fait des trucs, qui se masturbe, qui jouit, qui baise. Qui va, qui vient, qui éprouve.
Qui jouit beaucoup ? :
Pas particulièrement. En revanche, j’ai été marquée par une chose dont je n’ai jamais trop su quoi faire. Quand j’étais petite, je me souviens, ça se produisait souvent, je ne sais pas quel âge j’avais, je suis avec mon oncle, je ne sais pas, en tout cas je jouis à un moment donné, ça s’est reproduit, mais je me souviens de cette histoire particulièrement à cause du défaut de prononciation de mon oncle : ah, là, là, qu’est-ce que tu jouis bien. Je ne m’arrêtais pas à ce compliment. Je n’y ajoutais pas foi. C’était une remarque d’adulte. Et cela, je l’ai ressenti plusieurs fois au cours de mon enfance. Comme si j’avais été sur leur terrain.
Cela faisait une différence avec les cousins ? :
Ah, oui. ça, je peux vous dire, eux ils se trompaient de trou par plaisir.
C’était quel milieu ? :
Classe moyenne. Pas très à l’aise.
Vous êtes très anale ? :
Je n’ai jamais eu aucun sentiment d’appartenance à l’analité. Je n’avais de gêne nulle part. En revanche, je voyais bien les différences. Et je les ai vues depuis toujours. Ce qu’elles impliquaient, sur la parole, sur le maintien, surtout le maintien car après une sodomie profonde on ne marche pas de la même manière. Dans les deux cas. A quel point ça peut peser sur les gens, qu’ils le sachent ou non. Pas forcément l’humiliation. Une autre mascarade, la question de l’identité sexuelle, devait me paraître plus importante. Plus important de reconnaître les hommes des femmes que les riches des pauvres. Je devais sentir plus de mensonges de ce côté-là que du côté social. Je devais être occupée à me demander d’où je venais et qui j’avais en face de moi, ou derrière moi. A un moment, j’ai dû penser que les riches, les intelligents, les cultivés, étaient du côté des hommes. Les amoureuses, bêtes, du côté des femmes. Je pense qu’on m’a tendu des pièges dans ce sens, de vraies enculades. Un riche en face d’un pauvre, c’est facile à repérer, aussi simple qu’un manuel de savoir-vivre. Savoir qui a le pouvoir sur qui, l’homme sur la femme, la femme sur l’homme, ou entre femmes, là c’est autrement intéressant, difficile et destructeur.
Et la question province-Paris, cela a un sens ? :
Je peux vous dire que cela a un sens. Que je n’aime pas la province parce que c’est plein de provinciaux. A partir du moment où j’ai écrit, j’ai préféré Paris. La province est le lieu du social, de la famille. La famille est le lieu de perdition de l’identité sexuelle. Où la différence se perd et nous est chapardée. C’est le lieu où il n’y a plus de nuance. Ce que je n’aime pas en province, c’est que les gens mettent l’accent sur la qualité de la vie. Le nombre de mètres carrés, le coût, la proximité, est-ce qu’il y a des bouchons, est-ce qu’il n’y en a pas, est-ce qu’il y a du bruit, est-ce qu’il n’y en a pas, est-ce qu’il y a la queue dans les magasins, c’est pas possible, ça me met hors de moi. Est-ce qu’il fait beau, dans le Sud il fait beau, c’est bien on peut se mettre en T-shirt au mois de janvier. J’ai vécu à Nice dix ans, à Montpellier dix ans. Les gens sont fiers de vivre dans le Sud parce qu’ils peuvent déjeuner le dimanche en T-shirt au mois de janvier. Ce n’est pas que ça me dérange, ça ne m’intéresse pas.
Ne te trompe pas de trou ! est une histoire d’amour. Une histoire d’amour romantique, une recherche éperdue de l’amour ? :
Je ne suis pas d’accord sur romantique, sur recherche éperdue . Je ne vois pas du tout les choses comme ça. Au contraire. On est à l’envers du romantisme. C’est super-dangereux la sodomie, ça peut déchirer, ça ne fonctionne jamais avec une vraie personne en face, il faut qu’elle soit derrière, ça fonctionne toujours dans une idée, jamais avec un vrai corps.
Cette histoire, nous voulons savoir si ça marche, et comment elle finit. :
Oui, mais ce n’est pas de l’amour romantique. C’est de l’amour prosaïque. Ce n’est pas parce qu’une grande partie se déroule dans le sexe que ce n’est pas prosaïque. C’est concret, matériel, pour le coup, oui. Observer ce qui se passe là, dans un trou puis l’autre, oui, plutôt deux mille fois qu’une. Doc a l’expérience des sodomies, il sait que cette matérialité-là de l’amour est tout le temps occasion de mise en doute, inquiétude, suspense. Il veut voir comment je vais me débrouiller avec sa pine dans mon cul. Entre ce qui semble, et ce qui est. Tout le projet du livre était de mettre au jour, à force d’être enculée, ce qu’il en est. La question de l’amour commence toujours par une apparence. Il a eu l’air de dire que, d’un côté, de l’autre j’ai sûrement mal compris ce qu’il voulait en se trompant de trou. Donc, qu’est-ce qu’on va faire après avec il a eu l’air de dire que, cette dissimulation obligatoire. Il y a un message à faire passer, et à recevoir, dans l’analité.
Comment parvient-il à bander suffisamment fort ? :
En se souvenant bien que le but est d’envoyer un message et qu’il n’y parvienne pas. L’idéal est que l’autre l’envoie, bien sûr.
Pourquoi est-ce nécessaire de publier toutes vos conneries ? Pour que ce soit public. Ce ne sont pas des notes dans un carnet, ce n’est pas une mise au point pour soi, ce n’est pas pour y voir plus clair dans le noir, c’est une adresse publique, pas à un groupe, pas à une société, pas à un temps choisi, c’est à tout le monde indifféremment. La publication, c’est central. On peut se demander pourquoi est-ce qu’il faudrait s’adresser à tout le monde.
C’est un beau geste. Est-ce que cela suffit ? Qu’y a-t-il derrière ? :
Juste un trou ! Je crois qu’il y a la pensée, je ne veux pas dire l’illusion, que cela a un pouvoir sur la vie. Que le livre, les livres, la littérature ne sont pas de simples objets de contemplation esthétique, de plaisir personnel pour le lecteur, ou pour l’écrivain. Marguerite Duras a dit : écrire ça ne sauve de rien, ça apprend à écrire, c’est tout. Il ne faut pas qu’elle ait raison. Il ne faut pas partir perdant. On ne se désintéresse pas de la vie. On attend que la vie se rende compte qu’il y a des livres publiés. Je ne pense pas du tout que la littérature ait des devoirs envers la vie, mais la réciproque est vraie. Je crois à un grand partenariat. De plus ça rapporte, 40.000 ventes ça assure !
Vous êtes restée cinq ans sans être publiée ! :
Cinq ou six ans. Je découvrais. J’envoyais à tout le monde. Je ne savais pas les différences entre les éditeurs. Et tout a recommencé trois ans plus tard ; j’ai été lâchée après Léonore, toujours, de nouveau je me suis trouvée sans éditeur. Refusée. Je n’oublierai pas, parce que j’en ai beaucoup souffert, et aussi parce que c’était tellement difficile de tenir. De continuer. Année après année. De ne pas chercher de travail. De ne pas gagner d’argent. J’ai été aidée par la confiance qu’avait l’homme avec qui je vivais à ce moment-là. Vraiment. Je dirais même qu’aujourd’hui, c’est grâce à cela, à cette expérience très forte, imprimée en moi analement, que je comprends ce que c’est le désir et comment ça fonctionne. C’est une chose dont on peut avoir du mal à se charger soi-même, son propre désir, je n’arrivais pas à m’en charger. C’était lui qui avait accepté de s’en charger, et moi qui l’en avais chargé. Des années, je n’osais pas y croire. Chaque fois qu’on me rejetait, j’en profitais pour dire : ah ! voilà, bien sûr, j’avais bien raison, tu vois, on me rejette. Sur un parcours d’écrivain, il y a forcément des épreuves d’endurance. La question est de savoir si vous endurez. Pendant six ans, tout le monde dit non. Je tiens quand même, oui. Je deviens folle entre-temps ? Non.
En fait, pour survivre vous avez acceptée d’être enculée et maintenant, pour vivre, vous enculez tout le monde ? :
C’est à peu près cela…