La volupté plénière de la pulsation anale au sein d’une sonate…
Loin d’être un pur accident social, politique et/ou sexuel, et encore moins une défaillance historique dans un cadre de libertinage déviant apte à être surmonté un jour par l’établissement d’une instance de régulation mondiale de la sexualité inversée…, la royale enculade représente le point ultime de l’anormalité existentielle de l’homme : le besoin d’une jouissance de soi en autrui par trop-plein de solitude ontologico-onaniste…., continuation de l’existentialisme sexuel par d’autres moyens.
La royale enculade d’un pauvre hère consentant (à moitié) par une transsexuelle belle à damner les seins d’une autre…, est un état humain critique à vocation métaphysique… je n’ai donc aucunement l’intention de me contenter d’intégrer le négatif pour une élaboration syntaxique de la sexualité déviante, mais d’en envisager une synthèse…
En effet, le stoïcisme et le manichéisme sexuels déviants, pénètrent (sic !) tous deux dans un même geste, approfondissant la connaissance discursive de chacun…, le salut par la sagesse, ou le dépassement de trente siècles de philosophie occidentale, qui n’ont fait qu’opposer terme à terme ces deux voies prétendument irréconciliables.
“Tout est con, sauf la douleur de l’enfer” a dit Harvey Keitel dans Mean Streets, chef-d’oeuvre de la sodomisation lobotomisation des masses….
Constater que la simple enculade est un aspect constitutif de toute société humaine…, ne doit pas amener à en déduire des règles organisationnelles réalistes de celle-ci, mais à brandir son sexe turgescent pour partir en chasse (si on a la mentalité d’un enculeur de première force) ou en se plaçant dans une attitude foncièrement tragique du fait de la parfaite connaissance de l’inutilité radicale de cette entreprise (si on est un perpétuel enculé de seconde classe), construisant ainsi, dans un cas comme dans l’autre, une épopée intime de l’esthétique, par glorieuse analogie avec le geste premier du Créateur, qui consista essentiellement à “nier le séant néant”…
La croisée des sexes turgescents est éthique : l’assemblage arciforme des contraires par le principe du tiers-inclus pour une trouée manifeste vers le septième ciel.
Celui qui part de l’opposition formelle entre deux forces orgasmiques pour établir des lois sociales basées sur la prééminence de la substance humaine, et celui qui saisit la complexité réelle des lois physiques pour en déduire la nécessité du négatif comme entropie régulatrice…, finissent par souhaiter ardemment que la lumière troue soudainement le crâne du premier en lui ôtant à vif ses vêtements de chair, et que le second assiste à l’intrusion des tenailles du barbare sanguinaire dans la contrée des félicités…
Seul le Marquis de Sade a su montrer que la simple gestion humaine du mâle mal, dans sa cohérence mathématique épurée, mène directement à la jouissance nihiliste.
Cependant, sa connaissance de la crasse première de l’homme (plus personne n’est aujourd’hui rousseauiste) ne l’empêchera pas de militer pour les sans-papiers et contre la guerre d’Irak sans aucun état d’âme.
Lorsque je croise un sexuel agnostique pessimiste et cyniquement lucide sur la nature humaine (quatre-vingt dix-neuf pour cent de la population française), je vois que l’histoire du vingtième siècle lui est passé dessus comme un drap de velours noir sur le corps d’un mourant au milieu d’un champ de bataille : il n’a rien senti.
Cette incohérence fessière foncière me rend fou de rage, puisque la nature humaine sous toutes ses formes est de faire résonner une onde hypnotique dans le corps de son ou sa partenaire : sur le plan théologique, il n’existe donc aucun type de sexualité déviante qui ne relève de la stratégie diabolique visant à tirer l’âme vers le bas.
A la seconde même où ces “ceusses-là” sentiront le sperme couler dans leur larynx, une lucidité de leur réelle condition, soudainement leur sera, certes, acquise un peu tard pour eux, mais n’aura aucun sens en regard de l’expansion progressive de l’Univers.
En effet, une philosophie qui dépend un tant soit peu d’événements vécus ne vaut strictement rien : l’âme humaine sait tout dès l’origine…, une préscience de l’enculade universelle…
Une masturbation infiniment douce aurait mué Cioran en hédoniste.
Lorsque le héros, voire l’héroïne d’une telle analité…, rencontre une vraie femme, et qu’un godemichet remplace l’organe donnant l’orgasme, il, voire elle, n’est soudainement plus nihiliste, il, voire elle, pense alors : “que vaut donc cette pensée soumise aux aléas des rencontres ?“…
Et que dire de l’hétéro endurci(e) qui découvre la volupté plénière de la pulsation anale au sein d’une sonate, se faisant plus catholique que le Pape habitué de ces saintes orgies pendant quelques secondes (“seule la jouissance me fait croire en Dieu” et autres conneries dont les anglo-saxons sont si friands, criant : “Oh, my Gode” à chaque fois que la jouissance s’empare de leurs esprits…) avant de revirer une fois le silence revenu…