Les gadgets sexuels augmentent-ils le plaisir ?
Nul ne peut nier l’existence des gadgets sexuels… on ne peut pas non plus nier la gêne et même les préjugés qu’ils suscitent… leur utilisation fait-elle partie des jeux sexuels normaux ou doit-on y voir un aspect immoral ou même dépravé ?
Généralement, les gadgets sexuels sont vendus dans les sex-shops… mais il vous suffit de cliquer sur le X du bouton rose en haut de page à droit pour obtenir une panoplie d’articles allant des plus insignifiants aux plus sadiques, en passant parfois par des revues érotiques et pornographiques et des dessous affriolants… quelques magasins de farces et attrapes ainsi que certains tabagistes en vendent également.
Le plus connu est le vibrateur, à piles ou électrique, qui peut être simple et droit. Ces derniers sont d’usage général et sont vendus dans les grands magasins, car ils peuvent aussi bien servir au massage d’une épaule douloureuse qu’à des jeux sexuels. D’autres sont franchement à usage sexuel : on en trouve en forme d’animal ou de pénis ; ils peuvent également comporter une partie qui stimule l’anus.
Le godémiché (dildo, en anglais) est un pénis en caoutchouc que l’on peut insérer à l’intérieur du vagin pour simuler les mouvements de la pénétration.
Les boules de geisha ou boules de ben wa sont deux boules reliées par une corde que l’on insère dans le vagin et qui, sous l’effet des contractions vaginales, s’entrechoquent, provoquant un plaisir sexuel.
Les crèmes, huiles, gelées et autres substances pour maintenir le pénis en érection sont généralement du domaine des plaisirs inoffensifs et, s’ils augmentent le désir sexuel, c’est que l’imagination joue là un bien grand rôle.
Les dessous affriolants, que ce soit la guêpière pigeonnante, les bas en résille à jarretelles portés avec des souliers à talons hauts, les culottes trouées ou les déshabillés les plus extravagants ne sont excitants que dans la mesure où la personne qui les porte est à l’aise.
De la même façon, les films érotiques ou franchement pornographiques, s’ils peuvent stimuler l’appétit sexuel de certaines personnes, peuvent en faire décrocher beaucoup d’autres.
En solitaire, ce sont les vibrateurs et godemichés qui sont surtout employés lorsqu’une personne est sans partenaire sexuel. Ils sont généralement utilisés de pair avec une autostimulation. On trouvera dans ces moments des caresses sur tout le corps, mettant ainsi la personne en contact avec sa sensualité globale. On est loin de la stimulation qui dure cinq minutes et qui ne sert qu’à soulager les tensions sexuelles.
En couple, il ne faut jamais oublier les deux règles suivantes : en premier lieu, aucun des deux partenaires ne doit se sentir obligé à quoi que ce soit :en second lieu, les gadgets ne doivent pas devenir essentiels au plaisir sexuel. Tous les gadgets peuvent faire partie de la sexualité du couple.
Habituellement, les femmes sont plus réticentes, elles doivent souvent se départir d’abord de leur gêne pour se laisser aller à goûter des activités de type plus fantaisiste. Personne, même pour faire plaisir à son partenaire, ne doit se sentir obligé de participer à des activités qui inspirent du dégoût et de la honte. Si une personne ressent un malaise après avoir essayé des jeux sexuels avec utilisation de gadgets, elle a tout intérêt à s’en ouvrir à son partenaire. Après tout, ces activités sont voulues pour augmenter le plaisir sexuel, et non pour en faire une corvée.
De la même façon, l’utilisation ne doit pas devenir obligatoire pour connaître le plaisir : si tel est le cas, c’est le signe d’un certain déséquilibre. Un gadget, c’est un amusement facultatif, c’est du piquant quand la routine s’installe, c’est un ajout et non une fixation.
Vous arrive-t-il de vous poser la question suivante : « Est-ce “normal” que mon partenaire se masturbe même si nous sommes en couple? »… si oui, peut-être que ce fait vous dérange, ou vous laisse tout simplement indifférent(e), ou même vous excite… à vous de répondre. Différentes réactions sont possibles. Certaines femmes peuvent avoir le sentiment que leur conjoint les trompe lorsqu’il se masturbe à l’occasion. d’autres se demandent si c’est un signe qu’il n’est pas satisfait, d’autres encore ont le sentiment d’avoir le droit de se masturber, tout comme leur partenaire parce que leur corps leur appartient et que la masturbation est un moment de plaisir qu’elles se donnent. Finalement, certaines voient la masturbation comme un jeu sexuel qui est agréable à intégrer dans la relation sexuelle.
Malgré le fait que les statistiques révèlent que 95 % des hommes et 70 % des femmes se masturbent (Institut Kinsey), on ne doit pas se le cacher, parler de la masturbation, ou la pratiquer, semble encore gênant de nos jours. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi sommes-nous si mal à l’aise avec la masturbation ? Certaines réponses se trouvent dans le passé. Au cours de l’histoire, la masturbation a été un sujet qui a intrigué et fait parler bien des gens. Certaines théories la concernant, élaborées dans le passé, ont même encore des répercussions dans notre société actuelle.
Plusieurs mythes entourant la masturbation prennent leurs racines dans l’histoire de la société occidentale. Un médecin nommé Tissot la condamnait au 18e siècle. Il présumait que le sperme jouait un rôle important dans le fonctionnement normal de l’organisme et que le gaspillage de ce liquide pouvait affaiblir les individus et provoquer des maladies. À l’époque, elle fut en fait rendue responsable de plusieurs maux tels que la tuberculose, l’impuissance, l’épilepsie, les troubles de vision et de l’ouïe, la perte de mémoire et les maladies mentales (la folie!). Cependant, bien avant cette époque et jusqu’au début du 20e siècle, toutes les activités sexuelles ne visant pas la reproduction, tant d’un point de vue moral que médical, étaient perçues comme déviantes et malsaines. La masturbation était ainsi vue comme un vice pouvant affecter la santé physique, psychologique et morale de l’individu qui la pratiquait.
Ce n’est donc qu’au début du 20e siècle, par le biais de nouvelles théories sur la sexualité apportées par des auteurs comme Ellis et Freud, que la masturbation est devenue un sujet de débat public et scientifique. Ainsi, la masturbation au cours de l’histoire est passée d’un statut d’anomalie à celui d’une pratique acceptable et «normale». Malgré le fait que les scientifiques sont, depuis plus d’une vingtaine d’années, tous d’accord pour dire que la masturbation n’est ni dangereuse physiquement ni psychologiquement, elle demeure tout de même un sujet délicat à aborder.
Grâce à la technologie, on a pu observer l’être humain dans sa vie utérine. Et même ce petit être, à quelques mois de vie, touche son corps et ses organes génitaux. Par la suite, tout au long de l’enfance, on peut voir les enfants s’amuser à toucher leur pénis ou leur vulve. Ces caresses leur procurent des sensations agréables. Il est tout à fait normal qu’un enfant explore et touche son corps pour favoriser son développement psycho-sexuel. Ce n’est que plus tard, à l’adolescence, que les jeunes commenceront à attribuer à la masturbation une connotation davantage sexuelle et cela en conformité ou à l’encontre des valeurs morales, religieuses, sociales et familiales. Ils intègrent des scénarios érotiques qui leur apporteront du plaisir, la chance de connaître leur corps et de se familiariser avec celui-ci.
La masturbation demeure une des premières expériences sexuelles vécues par la plupart d’entre nous. Elle est notre premier contact intime avec notre corps et notre sexualité. Elle apparaît ainsi comme un prototype de la sexualité, comme une expérience primaire fondamentale, comme une étape maturative nécessaire. Elle est parfois utilisée comme outil thérapeutique lorsqu’une personne consulte pour une difficulté sexuelle.
Maintenant, devenu adulte et partageant notre vie avec notre amoureux, pourquoi ce plaisir, ce « besoin » même, devrait-il s’étouffer? Certains pensent peut-être encore que notre partenaire doit être en mesure de combler tous nos besoins sexuels? Cependant, il est important de se rappeler que malgré le fait que nous formons un couple, nous sommes toujours uniques et nous avons nos besoins propres.
Parmi les croyances véhiculées dans la société, certains individus croient que l’autre est entièrement responsable de leur plaisir. Toutefois, chaque personne détient la responsabilité de son propre plaisir sans quoi des frustrations et des insatisfactions peuvent être ressenties. C’est pourquoi certaines personnes utilisent la masturbation lors des relations sexuelles afin d’augmenter le plaisir vécu!
Ce petit geste intime peut répondre à différents besoins. Voici huit bienfaits de la masturbation pratiquée seule ou en l’intégrant à notre sexualité de couple :
1- Elle procure des sensations agréables qui permettent d’éprouver du plaisir et de se retrouver en intimité avec soi-même.
2- Elle constitue une méthode de relaxation ou de détente.
3- Elle sert d’alternative, de « soupape sexuelle » lorsqu’un partenaire n’est pas disponible ou inaccessible.
4- Elle permet une meilleure connaissance de soi-même. Par la suite, il est ainsi plus facile de faire partager à son partenaire ses préférences et cela tout en favorisant l’intimité dans le couple.
5- Elle peut remplacer temporairement ou à long terme la pénétration ou d’autres caresses lorsqu’un des deux partenaires ou les deux sont incommodés physiquement ou psychologiquement par une maladie, une grossesse ou la fatigue.
6- Elle peut introduire graduellement une personne traumatisée sexuellement, craintive des relations sexuelles ou souffrant de certaines dysfonctions sexuelles à apprécier les caresses et la sensualité qui s’en dégage dans un climat de confiance.
7- Elle peut être un bon substitut lorsqu’une personne souhaite obtenir l’orgasme et qu’elle n’est pas disposée à déployer l’énergie qu’implique une relation sexuelle.
8- Elle est une des variantes de l’amour, un jeu sexuel et un complément du coït.
Où est le mal dans cette pratique très répandue qui nous permet de prendre du temps pour soi et de nous donner du plaisir? En nous rappelant que nous sommes responsable de notre plaisir, que notre partenaire n’est pas acquis et qu’il ne nous appartient pas, il sera certainement plus facile de respecter nos besoins et ceux de notre partenaire. En intégrant ces quelques pensées dans votre vie sexuelle, vous en sortirez assurément mieux avec vous-mêmes et dans votre couple.
Cependant, il est important de se rappeler que la masturbation, tout comme d’autres activités sexuelles, est avant tout une question de respect de ses propres besoins. Certains individus ne désirent pas certaines pratiques et il est primordial de se sentir bien avec les activités sexuelles que nous pratiquons seul ou en couple. Ainsi, nous serons plus en harmonie avec nos besoins et nos valeurs, ce qui facilitera une sexualité plus épanouissante. Ah! le plaisir d’une douce caresse… qu’on la donne ou qu’on la reçoive, le plus important c’est de ne pas oublier qu’elle existe et de ne pas s’en priver.
Quand on parle de sexualité, le sens du toucher revêt une grande importance. Toucher son partenaire, c’est un moyen de communiquer de la tendresse et de l’amour. C’est transmettre son besoin d’intimité et de rapprochement. Le toucher est une forme de communication en soi. La sexualité ne se résume donc pas à la pénétration et à l’orgasme; la sensualité et le toucher en sont également des aspects primordiaux.
Souvent, au début de leur relation, les partenaires se touchent et se caressent fréquemment. Ils consacrent du temps à la sensualité, ils apprennent à mieux se connaître et à s’apprécier. Cependant, quand le couple est stable et que la période des premières fréquentations est passée, il arrive que les caresses pour le seul plaisir des caresses deviennent de plus en plus rares. Il est même possible que les caresses soient de plus en plus limitées durant les relations sexuelles qui finalement se résumeraient à la pénétration. Certains en viennent à ne plus se toucher et se demandent alors pourquoi leur sexualité est devenue monotone et insatisfaisante. Les caresses sont parties prenantes de la sexualité et ne doivent pas avoir qu’une connotation sexuelle. La sensualité par le toucher doit aussi exister en dehors de la sexualité.
On se méprend parfois sur nos désirs véritables, nos besoins profonds. Ainsi, on peut simplement éprouver le désir d’être proche de quelqu’un, d’être caressé tendrement par cette personne, d’être touché par elle, mais on propose plutôt d’avoir une relation sexuelle. Les risques de ressentir une grande insatisfaction se multiplient alors, car nos besoins profonds n’ont pas été comblés. Et pourquoi? Parce qu’on confond sexualité et toucher. Dans notre société, on pense à tort que le toucher n’est possible, voire acceptable, que dans le contexte d’une relation sexuelle. Il est devenu implicite qu’en l’absence d’une telle relation, le toucher ne sert à rien. On a souvent l’impression que nos gestes doivent absolument conduire à une relation sexuelle, sans quoi l’expérience est incomplète.
Lorsqu’on est convié à un repas composé de plusieurs services, est-ce qu’on vise à en finir au plus vite avec les premiers plats pour avoir le dessert? Bien sûr que non! On peut profiter de l’entrée et du mets principal sans se précipiter sur le dessert. De même, en matière de sexualité, on ne devrait pas se concentrer sur l’orgasme au détriment des caresses et des «préliminaires». On peut même aller plus loin et se poser la question: le dessert est-il toujours obligatoire ou peut-on être rassasié et satisfait avec le plat principal seulement? Ou même avec l’entrée simplement? Ces questions valent aussi en matière de sensualité et de sexualité; il n’y a pas d’obligation à avoir une relation sexuelle si notre besoin est d’être caressé.
Certains couples, pour qui le toucher est lié à la sexualité, se privent de touchers sensuels, s’empêchent de se toucher mutuellement, s’ils n’ont pas la certitude que l’expérience se terminera par une relation sexuelle. Chez ces couples, qui associent toucher et sexualité, l’absence d’une relation sexuelle empêche le toucher, ce qui peut avoir un effet extrêmement négatif. Prenons, par exemple, le cas d’une personne malade qui, en raison de son état physique, ne peut (ou ne veut) pas avoir de relations sexuelles. Néanmoins, son besoin de toucher et d’être touchée peut encore se manifester. Il est possible qu’elle ait besoin du réconfort psychologique que procurent les caresses pour l’aider à traverser la convalescence. Priver cette personne de ce réconfort ne fait qu’ajouter à la difficulté qu’elle vit déjà.
Finalement, il faut bien admettre que limiter le toucher à la sexualité, c’est limiter les plaisirs que l’on peut ressentir. La sensualité procure des plaisirs certains, même s’ils diffèrent du plaisir sexuel proprement dit. Comme nous l’avons mentionné, il convient de ne pas oublier que les touchers et les caresses sont aussi un aspect important de la sexualité.