Qu’est-ce que l’existence par rapport à deux tranches de jambon ?
L’existence, c’est ce qui est entre la naissance et la mort… et la mort, ce n’est pas souhaitable…, d’ailleurs, ça l’est encore moins quand on comprend que l’unique condition pour laquelle l’homme naît est celle de mourir.
Nous devrions abolir la mort…, cela m’apparaît à l’évidence comme une réforme de toute première urgence, dans la mesure où moults humains renâclent farouchement à la seule idée de quitter ce bas monde quel que soit le prix du litre des sens et l’imminence de la Troisième guerre mondiale.
Ils veulent juste vivre, même quand leur femme les trompe à l’extérieur et que les métastases les bouffent de l’intérieur, j’irais même jusqu’à écrire que c’est sa mortalité qui constitue la grande faiblesse du genre humain.
Un beau jour, on entame une partouze, la nuit, dans un cimetière, sous des arbres bruissant de moineaux, l’air a une odeur d’herbe humide…, tout le monde est nu…, la nuit est gaie, avec de l’amour et des jouissances lubriques… et puis, voici que vous prend l’incompréhensible lubie de vous baisser pour ajuster une pénétration… et clac, une artère à la con vous pète sous la tempe, et vous mourez nu sur une pierre tombale.
Et c’est là, (dieu me tripote pendant que j’écris mes stupidités), que je me pose une ultime question !
Mais vous savez, je suis totalement pessimiste…, car nous n’existons que par le sens que nous donnons à notre existence.
Alors permettez-moi de vous poser une question : qu’est-ce que l’existence ?
Une chose est évidente, nous naissons, nous vivons puis nous mourons…, c’est scientifique…, oui, merci la science !
Tout est question de limites…, si les autres n’ont pas les mêmes, qu’il n’y a pas de secrets interdits…, c’est parce qu’il n’y en a pas.
Tenez, moi, la seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute…, vous devez savoir que j’ai horreur d’exhiber ma vie privée, aussi mes correspondances hypothétiques avec quelques inhumés célèbres resteront à tout jamais ma propriété, bien au chaud sous mon édredon…, je les mangerai avant de rejoindre mon caveau… et je préviens d’éventuels éditeurs cons-currents peu scrupuleux, mon cadavre sera piégé.
Le premier qui m’ouvrira pour me soutirer mes correspondances, j’y pèterai à la gueule !
Vous comprenez alors que vous ne pouvez lire mes états d’âme que lorsque je veux bien les mettre à disposition, ce qui m’arrive de temps à autre sur www.GatsbyOnline.com… car à l’instar des millions et quelques visiteurs venus me lire…, je renâcle à l’idée de dévoiler mes sources d’inspirations.
Toujours est-il que je choisis avec parcimonie ce que j’offre au vulgus, notamment dans le but de ne pas donner l’impression de gribouiller aux quatre vents…, c’est pourquoi vous ne voyez pas mon éventuelle correspondance, j’écris “éventuelle” afin de ne pas vous fournir d’indice quant à leur existence, j’en ai trop eu à souffrir, je ne supporte plus la bêtise humaine qui est portée par divers imbéciles heureux qui sont nés quelque part…
La bêtise humaine, c’est la communion grégaire des hommes en foule, en groupe, en assemblée, en meute ou en mêlée, en bandes ou en clans.
De multiples copulations au fil du temps qui passe, remontant fort loin dans ce même temps passant, ont fait pulluler sur Terre…, depuis le début des temps déjà évoqués en ce compris notre période de la consommation de masse…, des chouchous dorlotés, des pantins politiques… et des marchands de soupes industrielles.
Vous reconnaissez un con à ce que dans une pièce de dix personnes, il est habillé comme les neufs autres, un académicien comme les trente-neuf autres, un militaire comme les mille autres imbéciles de son régiment, un internaute comme les millions d’autres qui viennent lire mes chroniques déjantées…
Ma haine de la connerie en groupe est venue de mon séjour dans un autre web que celui-ci… où j’ai eu à subir le déchaînement collectif de la vulgarité : concours de pets raciaux…, haine de la culture différente…, adhésion funeste aux comportements les plus grossiers…, enthousiasme des masses aux idées les plus simples et les moins difficiles à retenir.
La bêtise humaine, ce sont les Grandes Messes dans les stades, les casernes, le simplissisme généreux des manifestations revendicatives, le télécon, Drucker et Bruel…, tout cela m’apparaît propre à passionner les chauffeurs de taxis et les ménagères de tous âges.
Mes contributions à l’abolition de la connerie furent multiples…, j’ai manifesté autrefois pour exiger la pendaison de Bush au lieu de celle de Saddam Hussein…, puis pour sodomiser jusqu’à irritation mortelle, Sarko plutôt que Kadhafi…
J’ai manifesté également pour l’extermination des fonctionnaires du fisc, l’émasculation des pisse-froids, pisse-vinaigres, ces chieurs et des chiantes, ainsi que pour l’interdiction de stationner devant chez moi.
Seul bien sûr, mais avec détermination…, mais je ne suis toutefois pas contre les groupes qui m’invitent avec sympathie gracieuse, par exemple la partouze du Faubourg St-Honoré chez Mme R.D., qui m’a apporté joie et jouissance de soutenir collectivement l’euphorie du pouvoir et l’allégeance à un état religieux et exterminateur dont je tairai le nom…
Pour exemplifier, songez à l’ivresse fanatique des triomphateurs d’un soir, imbibés et vociférateurs au-dessus de cadavres piétinés…, au spectacle navrant des corridas où un bel hispanique au petit cul tente d’exciter la sexualité débordante d’un monstre cornu aux flancs en sueur en imitant le déhanchement croupier de la génisse avec son mouchoir écarlate…, songez aussi à Francis Lalanne, à Enrico Macias, à BHL et Arrrrghrielle…, regardez autour de vous, les exemples pullulent…
Mais la bêtise est intrinsèquement méchante, elle soutient le culte sportif et le triomphe de l’ignorance.
Pour exemplifier encore, en bis, songez aux guerres en pagaille qui défilent tous les soirs avant les débilités téléchantées par des escrocs aux grands cœurs… et à l’imbécile qui gare quotidiennement sa voiture devant la grille de mon minuscule château…
Le rire de toutes ces situations, aussi burlesque soit-il ainsi…, m’a fait passer des soirées à pleurer sans honte et jusqu’à plus possible dans mes oisivetés mélancoliques, à tapoter mon clavier d’ordinateur pour distiller mon génie aux masses qui en redemandent, tant que c’est gratuit… (plus pour longtemps) !
Tellement gratuit que l’autre jour, offrant un de mes livres à mon boucher favori (Quelqu’un contre le reste du monde…), il s’est cru obligé de m’offrir, en échange, une côte-à-l’os d’un kilo…
L’espace de cet instant, j’ai été semblable à Gauguin échangeant une de ses toiles contre deux tranches de jambon…
C’est dans des histoires semblables, quoique similaires, que mon humour grinçant et mon mépris apparent du public, me permettent de tenir le coup en attente de mourir de rire ou d’autres choses…
Je crains de vous décevoir un peu, mais je ne me lamente plus guère sur la misère du monde depuis que le prix d’un de mes livres égale le kilo de bidasse fraîche…, non pas que je sois d’une totale insensibilité et que je ne sois pas en mesure de m’apitoyer comme n’importe quel quidam sur la profonde injustice de n’importe quelle détresse.
Non…, car je ressens comme chaque homme la souffrance de chaque coléoptère et de chaque bœuf, de chaque beauf, vache, cochon, poule et autres… et ce n’est qu’une timidité maladive, la même qui me pousse à écrire chaque soir, qui me retient de pleurer à chaque tristesse ou à chaque allégresse.
La bêtise des hommes, qui a plus d’un titre pourrait faire pleurer la planète entière, me met plutôt en colère.
Ce n’est que très rarement qu’une discussion avec ma boulangère me porte dans une affliction si profonde qu’il faille que je trempe mes croissants pour pouvoir écrire un texticule couillu…, par contre, il m’arrive beaucoup plus souvent de pleurer de mon propre bonheur.
Ainsi, en suite de jouissances heureuses, ou en savourant la profondeur d’un Spumante rouge et bien frais, tout en écoutant le silence, je peux être pris par un immense bonheur qui me remonte aux yeux.
Voilà, pardonnez-moi la brièveté de ce texticule, mais je ne pleure vraiment pas souvent, ou en tout cas pas longtemps, ça mouille mon clavier d’ordinateur…