Soirée champagne et latex…
Soirée pantagruélique autour d’une table ovale, 2 jeunes femmes fétichistes qui s’étaient données le mot : soirée champagne et latex avec bottes cuissardes, il n’y a pas de vulgarité, il y a juste de l’intolérance…
La soirée a commencé par un pavé de cerf aux châtaignes et sa sauce au miel pour s’achever sur un concassé de jeunes culs fumés et son potage de langue.
Rarissime sensation d’être en compagnie de ravissantes apprêtées, étrangement minces et modernes, joliesses embaumant la pitance à jets de regards malicieux… le repas distille gaiment ses conversations au rythme effréné des bouteilles de vins qui circulent… il faut moins d’une heure dans ce genre de repas pour savoir si on rentre se branler banalement ou si le boxer du soir va devenir fétiche.
Audrey a les traits fins, mesure 1m78, semble délicate, sure d’elle, maitrise parfaitement son jeu de regard, sans doute les deux…
Les complicités apparaissent rapidement, certains se lèvent, profitent d’un coup de fil de l’un, d’un besoin urgent d’un autre, pour échanger les places, créer de nouveaux groupes dans le premier, se rapprocher ou fuir, plus personne ne boira dans son propre verre.
Égoïsme corporel, on est samedi, il faut que ça se désinhibe, que ça se frôle et que ça se touche, il faut tout faire pour que ça ressemble à une soirée réussie.
La lumière tamisée est divine, le maquillage dans l’ombre exhorte sans discours, le rhum fera le pas restant.
Audrey se frotte contre Mélanie, puis me prend tendrement la main.
Audrey est saignante ce soir, Mélanie est à point.
Alea jacta est.
On quitte le restaurant, entrons dans ma Rolls Phantom et partons vers le purgatoire des félicités…
Nous nous baisons la bouche par défaut sous les yeux de Mélanie qui moule une aguichante poitrine sous sa combinaison.
Je suis le mouvement de langue de cette grande blonde qui m’entraine dans un profond canapé.
Plus tard, Mélanie a sa main sur ma cuisse, tandis qu’Audrey danse…, ses yeux me fusillent, elle est maintenant dans mon oreille pour me dire : “elle m’a piqué la place il me semble“.
Mon égo remonte le col de sa chemise, c’est comme Noël ce soir, je souris bètement.
Je peux baiser les deux.
Elle crie fort dès la première pénétration en se malaxant les seins gaiement.
Mélanie cherche à vivre un conflit avec chaque amant, le rapport de force et la domination sexuelle, l’impudeur et les pleurs après chaque coït.
Ils ont la fermeté d’une pâte à pain en entrée de chambre de pousse.
Mélanie est cambrée comme une danseuse étoile, la croupe arrogante et la vulve rasée de prêt part Gilette Vénus le jour même.
La perversion d’un visage d’ange qui n’est attiré que par de profonds et soudains coups de reins.
Elle est dans l’air du temps, oscillant entre besoin et répulsion, entre fuite et harcèlement.
Elle ne lit que Cosmo format poche.
Elle suce par attouchements; seulement ensuite elle se laisse aller à de profondes gorgées.
Audrey est une huître ; fermée c’est une coquille bourgeonnant de parasites verdâtres, ouverte elle présente une anxiété pathologique.
Elle s’intéresse à la magie noire, l’astrologie, le karma et les énergies émanant du corps.
Elle est ésotériquement bonne.
Ses seins sont deux mains posées de chaque coté des joues et un baiser sur le front, ils content l’histoire d’une nuit de rêves au creux de deux onctueuses berceuses.
Elle a une chute de rein mémorable, des jambes longues et minces, nourrit une passion pour les les Mini Cooper…
Tomber amoureuse en 1 jour est une de ses habitudes, 2h après notre premier verre, et assis sur un canapé, elle plongeait déjà sa main droite à la recherche d’un membre à mettre en bouche, avalant ardemment ce qu’elle avait physiologiquement activé, tandis que sa main gauche s’était infiltrée entre les jambes de Mélanie…
Un bonnet E est un reflexe pour le mâle.
Je n’ai pas été en contact avec un bonnet E depuis longtemps, grand moment.
Il transperce la cornée, dilate la pupille, affole le cristallin, inonde l’humeur vitré pour se graver dans la rétine sous forme de bite déjà durcie.
Le second effet du Bonnet E est plus surprenant : il rend incroyablement perplexe.
Que faire de tous ces seins..
Ou mettre les mains, la bouche, la tête, la queue..
Je me suis posé la question toute la nuit, ai beaucoup joué avec, sans jamais trouver de réponse.
Sexe rime parfois avec violence, avec profonds coup de reins donnés à une inconnue; là, sexe rime avec inoubliable.
Souvent, le regard est perçant, il dénude sans mutiner, il viole une pupille pour transpercer les non dits et les valeurs d’usage, il est une ligne droite qui ne s’arrêtera qu’une fois empalé sur un membre dressé.
Surtout ne pas penser bougies, diner romantique, musique douce.
Là, il faut inviter et rapidement baiser, le temps est une porte qui se referme.
Ne jamais se poser de questions, être un primate dénué de politesse, faire ce qu’on veut du corps d’en face sans contrôler ses gestes.
Et ce corps est tendu, musclé, partiellement délicat, exagérément déchainé.
Le tabou n’existe pas.
Peut être y suis je simplement entré.
Je pense au film “The Ring“, la muette pourrait sortir du puit.
Au bout d’une dizaine de minutes, Audrey marque un temps d’arrêt, puis un arrêt tout court.
Mal de mâchoire sera l’excuse flatteuse.
“Prend-nous…. en photos, nous avons envie de nous amuser Mélanie et moi…, devant toi…” !
Je prends conscience rapidement du drame d’une fin manuelle, un pull Armani à 220 euros flambant neuf. Frustration.
Le choix est fait !
Il est en pure laine vierge noire et fabriqué en Italie.
C’est bientôt la fin de l’année…, il faut bien s’en rappeller…
Une petite molécule, la phénylathylamine (PEA) déclenche des sensations d’allégresse, d’exaltation et d’euphorie.
L’amour est une poussée éphémère de dopamine, de noradrénaline, de prolactine, de lulibérine et d’ocytocine.
Le coup de foudre, ce sont les neurones du système limbique qui sont saturés en PEA.
La tendresse, ce sont les endorphines.
La société vous trompe : elle vous vend le grand amour alors qu’il est scientifiquement démontré que ces hormones cessent d’agir après quelques temps.
Cette banalité n’est qu’une humiliation supplémentaire de n’avoir pu m’immiscer plus… profondément au sein des amours saphiques-fétichistes d’Audrey et de Mélanie… !