John Willie (John Alexander Scott Coutts de son vrai nom) est né à Singapour en 1902, il voyagera entre ses études en Grande Bretagne et son métier dans la marine marchande (où il apprit l’art de faire les noeuds… !).
Il entame réellement sa carrière lorsqu’il s’expatrie aux Etats-Unis.
Ce “Willie” (mot d’argot anglais pour le pénis) fut un artiste complet photographe, dessinateur, auteur, talents proteiformes qui lui valurent le surnom de “Leonard de Vinci du fétichisme“…
C’est dans la revue “Bizarre” que les lecteurs découvrirent l’univers de John Willie, à travers un panel de textes, d’images et de photos signés de la main de l’artiste et parfois d’un ou deux collaborateurs.
Ce magazine vendu par correspondance, occupa Willie de 1946 à 1957, date à laquelle il céda le magazine.
C’est cette ingénuité qui est le trait caractéristique du personnage : quoi que Gwendoline fasse, elle tombe dans tous les pièges et se retrouve invariablement ligotée, la plupart du temps par des maitresses femmes brunes, le seul homme apparaissant quelques rares fois étant le mystérieux Sir Dystic d’Arcy.
L’autre élément incontournable du travail de Willie est la création d’une bande dessinée connue de tous les amateurs de littérature érotique : “Sweet Gwendoline“, une jeune demoiselle blonde d’une ingénuité et d‘une naïveté parfaite, c’est en 1946 que ce personnage apparaît pour la première fois. et ses aventures connaîtront le succès auprès des lecteurs de la revue “Wink” en aout 1949.
Gwendoline sera publiée jusqu’à la fin des années 50 par Irving Klaw, jusqu’à sa consécration en 1958 par la sortie de son album de 64 pages.
Parmi les numéros les plus connus : “Sweet Gwendoline” (n°50 publié en 1946), “The escape artist” (1949), “The missing princess” (1952) ou encore “The race for the gold cup” (1958).
Ce n’est qu’à la fin des années 1950 que Willie publie l’album de bande dessinée de 64 pages connu sous le nom de “Sweet Gwendoline“.
Le livre incontournable de l’artiste. “Sweet Gwendoline“, sera par la suite réédité en 1995 dans une version revue et complétée.
Sweet Gwendoline a été adapté au cinéma en 1984 par Just Jaeckin, le réalisateur du célèbre récit érotique “Emmanuelle“.
Le film de just Jaeckin : “The perils of Gwendoline in the land of the Yik Yak“, est sorti en France sous le titre de “Gwendoline“.
On n’est pas forcé de s’en souvenir.
Eric Stanton, autre grand de la BD bondage, a consacré à la belle Gwendoline un album nommé “Le retour de Gwendoline” en 1966.
Mais chez Stanton, contrairement à John Willie dont il est certainement le plus proche pour le coup de crayon, il n’y a aucune bienveillante attention prêtée par le dessinateur à la victime : la “pauvre” Gwendoline n’était pas un thème fait pour lui…