Cher Sperminator, mon amour,
Je suis un peu gênée de te tutoyer d’emblée, mais tu me pardonneras j’espère la familiarité dont je fais preuve à ton égard, familiarité uniquement motivée par la passion qui me consume et qui m’empêche de concevoir le moindre obstacle entre nous, fût-il aussi illusoire qu’un vouvoiement. Tu m’as révélée à moi-même. Avant toi j’étais dans le brouillard. Ma vie sexuelle n’était qu’errance et misère, et je m’égarais dans des voies étroites et caillouteuses de quêtes érotiques toujours plus stériles, toujours plus arides malgré l’utilisation scrupuleuse de lubrifiants à l’eau. Mais ce parcours n’aura pas été vain, car il me semble aujourd’hui que tous ces chemins n’avaient qu’un seul but : me mener jusqu’à toi. Pourtant, mon amour, il faut que je te fasse une confession : je n’étais pas prèteà ton type de sexualité. Oui, j’avoue que divers de tes exploits me rendaient un peu perplexe. Tu me laissais donc indifférente. Jusqu’à ce que je découvre ta voix suave… comment dire… C’est un peu comme si le dieu de l’Amour avait pris possession de mon cerveau, pour me faire jouir dans un long orgasme mental.. Tu avais d’ailleurs déjà affirmé ta magnificence au sujet de ton organe, dédaignant le menu fretin pour revendiquer ton droit à l’appartenance à la caste des artistes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que tu ne doutes de rien. Tes exploits, mon amour, apparaissent à mes yeux éblouis comme un bouillonnement ininterrompu de folies orgasmiques, leur subversive teneur sexuelle me laisse entrevoir une vérité aussi violente qu’incontestable : Tu es un battant,, mon cœur, et tu n’as reculé devant rien ! Il y a en toi une telle certitude, une telle foi en ta propre capacité à transcender les obstacles que je ne peux m’empêcher de trouver entre nous une frappante ressemblance : tu ne doutes pas. De rien. Jamais, seuls ceux qui ont suffisamment confiance en eux savent affronter l’échec et la critique sans se sentir atteints dans leur intégrité. Les feulements rauques de ta sensualité débridée (j’espère ardemment toute de cuir et de latex comme dans mes rêves de nos futures nuits), m’emplissent d’une émotion que je situerais à mi-chemin entre l’extase et la fascination. Tu es un grand fou, un rebelle, un incompris. Et si d’aventure certaines critiques lapidaires viennent entamer légèrement ta conviction d’être un amant de premier plan, tu sais les balayer tout en étant ouvert aux critiques auxquelles tu sais réagir tel un fauve blessé, c’est fort, très fort. c’est même puissant ! Tu es un grand fou. Un rebelle. Un incompris. Tu as des couilles à la mesure de ton ambition, ce qui est un motif suffisant pour t’aimer à tout jamais, toi mon loup des steppes, solitaire et farouche. Je te laisse : il faut que je me masturbe allongée nue sur mon canapé et enveloppée de cellophane (je n’ai pas de latex sous la main, désolée). Si tu me donnes ton 06, je t’enverrai une photo de mon intimité la plus profonde.
Toute à toi, Anamary Del Miguel Saavedra…