1932 Ford Dearborn Deuce Roadster
Quand une logique de la fuite ou de la quête telle que symbolisée dans les légendes du Western avec le “poor lonesome cowboy partant vers un horizon inconnu”, se substitue au conflit d’espaces, certains arrangements sont permis, mais comme un entre-deux, un sas entre deux espaces à évoquer ou à raconter. La dramatisation de ce conflit d’espaces prend fréquemment la forme du voyage de retour dans un espace antérieur qui n’est ainsi qu’un retour en arrière sous forme d’une fuite en avant vers un espace nouveau qu’on traduit comme étant une projection dans l’avenir.
Un écrivain/auteur dramatique ne peut que saisir le moment où se réalise ce déplacement et construire un lieu entre un ici révolu et un ailleurs qui n’est ni atteint ni même parfois déterminé. Du même coup, l’action dramatique s’inscrit dans un temps suspendu, entre un passé qui fuit et un avenir incertain. Cette forme de spatialisation est généralement liée au travail de la mémoire, quand l’anamnèse menace, douloureuse, survenant sur le mode de ce qui resurgit trouble. Le voyage permet ainsi l’éclosion ou l’énoncé des désirs ou des fantasmes, manifestant une conscience en crise.
Celle-ci privilégie le doute et l’incertitude de l’entre-deux plutôt que la vérité de l’Histoire et l’exigence du présent. La dramatisation du voyage a souvent pour effet premier de libérer les auteurs des entraves de la fiction. Le voyage devient un montage temporel qui engendre un rapport flou à la vérité, en autorisant le mensonge et la création d’identités nouvelles, voire de mythes personnels, qui viennent contrebalancer les effets de l’anamnèse. Ainsi le Hot Rodder pilotant ce Hot Rod rouge, d’où vient-il, où va-t-il que faisait-il et que va-t-il faire ?
C’est déjà un début d’histoire, mais ce n’est pas la fin du monde. Le Hot Rodder a-t-il perdu une partie de son identité et de son âme se retrouvant avec son Hot Rod comme un gamin jouant avec un jouet ?… Quoi donc écrire ?… Y a-t-il une place pour quelconque polémique ?… Une dispute ? Une bagarre ? Un meurtre ? Et la fuite en avant ? Notez qu’en Hot Rod c’est pittoresque, certes pas encore la base d’un roman, mais cela me vaudrait de devoir digérer de mauvaises critiques et me sentir obligé d’un “Couac” de présortie : “Trop vieux le pépé, il bredouille et cuve ses déceptions, il n’est plus ce qu’il était”...
Il y a ici l’inversion du modèle traditionnel du grand départ présent dans la littérature des années’50 et’60. Reste à trouver un pôle d’attraction, le lieu où ça se passe, le lieu par où il faut transiter pour atteindre la plénitude… et non des moments figés dans le temps et dans l’espace, devenant par ce fait l’antithèse du vivant. Chapitre 1 Voyage de la dernière chance : Chapitre 2 Pembrooke, il s’empare du revolver d’un miteux qui s’ouvre les veines dans les toilettes… Chapitre 3 Timmins, il détruit le minibar de sa chambre sans raison apparente… Chapitre 4 Slave Falls, il drague puis viole les filles…
Chapitre 5 Moose-Jaw, il est terrorisé par Steph, le fantôme d’un bœuf… Chapitre 6 Trajectoire inquiétante. C’est sans fin, il découvre un cadavre dans un cercueil, qui plus est, dans un cimetière à Dallas, alors qu’il espérait poursuivre sa randonnée… C’est un ravageur que personne ne peut contrôler… Epilogue, vous devez vous-même combiner les éléments des divers chapitres avec la délinquance juvénile, la musique rock’n’roll entraînante et les voitures rapides et gonflées pour obtenir la fin de l’histoire dans laquelle se nichent les ingrédients de base du Hot-Rodding des années 1950-60 …
Vous sortez de tout cela comme d’un cauchemar dans lequel les absurdités prolifèrent comme les lapins à l’époque de la queue de cheval et du Hula-Hoop. Ces affrosités ont fait pour le Hot Rodding ce que “The Blackboard Jungle” avec sa bande-son tonitruante “Rock Around the Clock” a fait pour le rock’n’roll, c’est-à-dire que, de toutes ces choses privilégiées, les délinquants juvéniles et d’autres indésirables assortis sont arrivés… Décontenancés, vous ne comprenez strictement rien de ce que vous venez de lire, vous la trouvez mauvaise, vous râlez… Tout ça pour en venir où et à quoi ?
A rien… Pareil que les navets cinématographiques mettant des Hot Rods en sujets et en stars… En effet, un certain nombre de films de Hot-Rod’s ont été diffusés dans les années ’50 et ’60, destinés à un segment enthousiaste du public cinéphile. (Sinon, pourquoi les studios continuaient-ils à produire ces ridicules navets ?)… L’un des premiers films Hot-Rod à sortir de la ligne de départ et à arriver sur grand écran était un film en noir et blanc de 61 minutes de Monogram Pictures, intitulé à juste titre “Hot Rod”. Sorti en 1950, ce film allait devenir une intrigue standard dans les futurs films de Hot-Rod’s…
Six ans après la sortie de “Hot Rod”, Nacirema Productions et American International Pictures sortent un drame en noir et blanc de 79 minutes intitulé “Hot-Rod Girl”. S’il y a un film qui caractérise le style du film Hot-Rod, c’est bien ce navet qui contient tous les éléments magnifiés du genre. Filmé sous la supervision technique de la National Hot Rod Association et de Fritz B. Burns and the San Fernando Dragstrip, “Hot-Rod Girl” met en vedette Chuck Connors dans le rôle d’un flic inquiet qui tente d’aider les Hot Rodders locaux en construisant une piste d’accélération.
La Hot-Rod Girl, jouée par Lori Nelson, une blonde plantureuse qui fait la course avec son T-Bird sur la piste locale, utilise ses charmes féminins pour persuader son petit ami de revenir sur la scène de ses triomphes de course passés. Pendant un certain temps, tout est cool jusqu’à ce qu’un méchant Hot Rodder de l’extérieur de la ville entre en scène et commence à semer le trouble. Vêtu d’une veste en cuir noir et lecteur avide de ce périodique socialement décadent de l’époque, “HOT ROD Magazine” – il défie un Hot Rodder local nommé Flat-Top (Frank Gorshin) à une “course de poulets”...
Les deux se dirigent ensuite vers une rue déserte où ils font la course avec leurs Hot Rods directement l’un contre l’autre. Le résultat : Flat-Top se dégonfle (quelle personne saine d’esprit ne le ferait pas ?) en mettant sa voiture hors de danger au dernier moment, ce qui laisse la réputation de Bane en tant que dur à cuire clairement intacte parmi les enfants qui achètent des maquettes de Hot Rods à coller Monogram. Ne préféreriez-vous pas être mangé vivant que de devoir regarder ça ? C’est aussi pire que les premières concentrations Kustom en Franchouille ! La guerre des Kustomeux…
Les “trucs et machins” débiles entre les partisans de Chromes&Flammes et les enragés lecteurs de Nitro ! C’était comme copié de ces films débiles… Les victimes potentielles étaient les lecteurs… Cette combinaison de Hot Rodding et d’horreur avait également été abordée dans le film de 1958 “I Was a Teenage Frankenstein”, dans lequel un médecin fou de Hot Rods avait créé un monstre en utilisant des parties du corps de Hot Rodders décédés dans des accidents de Hot Rods ET de pièces de récupération de ces Hot Rods (approuvées par la NAPA, c’ést écrit au générique) de Hot Rodders décédés…
“Hot-Rod Girl”, comme beaucoup de ses homologues, présentait le vocabulaire dit “branché” de la jeune génération, en réalité c’était ce qu’Hollywood pensait qu’il était à l’époque, car repris parmi les mots à la mode et utilisés dans le film par les jeunes hipsters. Mais peut-être que la meilleure réplique du film est celle de Roxanne Arlen dans le rôle de la blonde stupide par excellence, qui déclare que toute sa garde-robe (principalement des jupes moulantes et des pulls) est conçue exclusivement pour le Hot Rodding. Hollywood a ainsi suivi Hot-Rod Girl avec une série d’autres films à petit budget.
Parmi les offres de l’époque, un super navet était “Hot Rod Rumble” (Nacirema/Allied Artists, 1957) avec Leigh Snowden, Richard Hartunian et Brett Halsey… et “Dragstrip Girl” (American International Pictures, 1957) avec Fay Spain, Steve Terrell, John Ashley, Frank Gorshin et Tommy Ivo ; et aussi “Dragstrip Riot” (American International Pictures, 1958) avec Yvonne Lime, Gary Clarke, Fay Wray et Connie Stevens. Ce dernier film mettait en scène à nouveau des jeunes délinquants résilients qui parcouraient les rues dans leurs Hot-rod’s, qui leur avaient été achetées par leurs familles aisées.
Notez également l’apparition de “Fay Wray”, peut-être mieux connue pour son rôle d’objet d’amour dans “King Kong” de 1933, qui apparaît dans “Dragstrip Riot” en tant que mère d’un Hot Rodder troublé par l’inceste… Bien sûr, rien n’arrive qui soit aussi spectaculaire que le film King Kong avec la chute du singe du haut de l’Empire State Building.., mais les citadins éternellement indignés dans le film ont eu droit à leurs fantasmes. Acculée et violée sauvagement par des Hot Rodder’s “nitrocéphales” et “nitromaniaques”, Dana Andrews repousse les Hot-Rodders dans “Hot Rods to Hell” en 1967.
L’un des films les plus intéressants des années ’50 était “Hot Rod Gang” (titre alternatif : “Fury Unleashed”), qui avait été lancé par American International Pictures en 1958. Ce drame en noir et blanc de 71 minutes mettait en vedette John Ashley dans le rôle de John Abernathy III, un jeune homme frustré qui se rebelle contre ses riches tantes célibataires sexuellement délurées en formant un club de Hot-Rodder’s. Afin de financer son nouveau projet, et qui est une course à venir, Ashley s’engage en tant que chanteur dans un groupe, dirigé par Gene Vincent, une véritable star du rock’n’roll.
Ce film est intéressant, ne serait-ce que pour la simple raison qu’il offre un bon mélange de Hot Rodding et de musique rock’n’roll. Parmi les chansons interprétées dans le film par Vincent, citons “Dance in the Street” , “Baby Blue”, “Dance to the Bop” et “Lovely Loretta”... Jack Nicholson, vêtu d’un blouson de cuir noir aux cheveux gras qui volent, s’oppose à ce qu’un de ses amis décide d’aller droit dans la rue dans “The Wild Ride” (1960)…. “They Live By Night” (1949) de la RKO met en scène un Hot Rodder et sa petite amie en cavale de la loi, trop confus pour savoir ce qu’ils faisaient…
Les films de Hot-Rod’s ont poursuivi leur assaut à injection de carburant dans les années 1960…. Le coup d’envoi de la décennie a été donné par un film presque inconnu aujourd’hui, intitulé “The Wild Ride” en 1960. Dans ce drame d’action, le jeune Jack Nicholson jouait le rôle principal de Johnny Varron, un hooligan particulièrement désagréable qui s’amuse sur la Route 66 en faisant sortir les policiers à moto de la route. Nicholson en voulait aussi à son ancien copain, Dave (Robert Bean), qui avait commis le péché impardonnable d’aller droit au but en violant sa petite amie….
Nicholson, qui faisait ses débuts au cinéma en jouant un autre jeune homme dans “Cry Baby Killer” (1958), a résumé la qualité de “The Wild Ride” en 1974 lorsqu’il a déclaré à un intervieweur : “Les gens qui n’ont jamais vu mes premiers films sont mieux lotis que moi, mec”… Il était mignon dans un film oubliable de Hot Rod nommé “Hullabaloo” (1966). L’introduction de l’histoire met en scène deux punks et un bolide rouge. Prévu à l’origine comme un téléfilm pour ABC, a suivi “Hot Rods to Hell” qui dépeignait une famille innocente terrorisée par des Hot Rodder4s lors d’un voyage dans le désert californien.
Howard Thompson du New York Times, a qualifié le film de « Récit poignant du harcèlement d’une gentille famille entièrement américaine par des adolescents Hot Rodders bestiaux qui se promènent de manière meurtrière dans des Hot Rods tape-à-l’œil… D’autre part, Variety, le journal spécialisé d’Hollywood, a qualifié le film de “Primitif et Débile” écrivant que l’action du film mettait la santé mentale des ados en grave péril… Cela a essentiellement marqué la fin des films “Hot-Rods et juveniles crétins”. décrits comme des parias crasseux qui conduisaient comme des criminels de la route…
Le pire va arriver ensuite pour la gloire cinématographique des films de motards Hells Angel’s tels que : “The Wild Angels”, “The Hard Ride”, “The Wild Rebels” et “Easy Riders”… Mais rendons hommage au début de l’ère du cinéma Hot-Rod, quand les Punks étaient des Punks, les carrés étaient des carrés et les viols en bandes désorganisées apportaient de l’émotion au public…les deux se rencontraient presque toujours. Le matériel promotionnel des films de Hot-Rod contenait certains des textes de présentation les plus farfelus de l’histoire du cinéma, des textes édifiants…
Hot-Rod Girl (1956)… Hot Rod Rumble (1957)… Dragstrip Girl (1957)… Teenage Thunder (1957)… Hot Car Girl (1958)… Dragstrip Riot (1958)… T-Bird Gang (1959)… Dragstrip Hollow (1959)… Ghost Of Dragstrip Hollow (1960)… Hot Rod Gang (1960)… The Wild Ride (1960)… The Choppers (1961)… Hot Rod Hullabaloo (1966)… Jalopy Jockies (1966)… Hot Rods To Hell (1967)… Hell’s Angels (1968) ! GatsbyOnline/ChromesFlammes vous informe que les films cités (et d’autres pires encore) sont visionables dans la section CINEMA… Allez-visionner… Vidéos – Gatsby Online
Une dame en rouge affiche souvent une réputation sulfureuse et sexy… et en parallèle le rouge est déterminant sur cette Ford Dearborn Deuce Roadster 1932. La carrosserie y compris les ailes “roadster” est entièrement en acier, Mike Hansen Street Rod’s de Hobart, Indiana, a toutefois apporté une multitude de modifications pour que ce Hot-Rod apparaisse comme une création unique, lui donnant un “plus” qui le distingue de la multitude de Hot Rod’s qui constituent le parc américain des Hot Rod’s…
Le parc des Hot Rod’s décline peu à peu en cause de la “cherté” de la vie, elle même conséquence des guerres américaines incessantes, qui auparavant créaient la richesse en appauvrissant les autres gens et pays, nations, continents, dans un but prétendument et toutefois absolument nécessaires pour perpétuer les Etats-Unis d’Amérique un état généré par les conquêtes Espagnoles et Britanniques aboutissant au génocide quasi général des autochtones Amérindiens et la création d’au moins une guerre par an contre le reste du monde…
Lorsque c’est du cinéma Hollywoodien façon John Wayne faisant “la leçon” aux attardés non reconnus par le Dieu Américain et débité en classes d’histoires, ça passe, quoique, mais en 2024 ce n’est plus accepté par la majorité des habitants de notre planète Terre… Nous en sommes à reconnaître les mensonges et suspicieux, ce qui risque d’amener à une “guerre finale” destinée à éradiquer les “ceusses” qui ne pensent pas comme l’exige le “Politiquement-correct”... En attente, comme le temps de l’euphorie juvénile roborative se meurt, tout se délite en attente d’on ne sait plus quoi..
Croyez bien que je suis le premier piégé de tout cela, puisque j’ai dès mes 20 ans, développé une attitude pro-américaine avec comme base les navets cinématographiques repris ci-avant, donc avec les voitures américaines dont les Hot Rod’s, ce qui m’a amené fin des années’70 a créer mes magazines Chromes&Flammes, rouler en américaines et même à vivre une partie de mon temps en Floride… allant un temps même à importer des Excalibur’s… Je ne sais ni ne peut que m’en vouloir de n’avoir pas été plus clairvoyant et de m’être coincé moi-même dans une voie sans issue… Pas de U-Turn à 75 ans.
OK… Causons Hot-Rod’s… Tant qu’à faire, je bois toute la bouteille… Les besoins en puissance sont amplement fournis par un moteur Chevrolet V-8 small-block 383 CI surmonté d’un compresseur E-Force, d’un carburateur Edelbrock et d’un scoop rappelant les courses de dragsters des années 1960. Il y a également des caches-soupapes en aluminium Edelbrock, un allumage MSD, un système de refroidissement avec ventilateurs électriques. Le tout est soutenu par une transmission automatique 700R4 et un essieu arrière Ford de 9 pouces avec un rapport 4,11.
Un système de direction assistée, un essieu avant Super Bell surbaissé, des freins à disque assistés et des coilovers arrière, avec un châssis TCI sélectionné pour supporter tout cela. Le Hot Rod a été peint dans une teinte Mitsubishi Real Red brillante polie et recouverte de céramique. Le capot est en trois parties. L’habitacle a été réalisé en cuir rouge par M&M Hot Rod Interiors qui est également maitre d’œuvre de la capote Hartz Black disposant d’une lunette arrière en verre, décapotée elle disparaît sous un panneau métallique façon couvercle de coffre arrière.
Pour le confort, AC Vintage Air, vitres électriques, colonne de direction chromée inclinable, groupe de compteurs Classic Instruments, volant à trois branches, pédales alu et tapis rouges. Le coffre est également fini en cuir rouge avec moquette. La calandre est chromée tout comme les pare-chocs et les barres de poussée arrière ainsi que les jantes “survival” de feu Boyd Coddington chaussées de pneus radiaux Goodyear. Le V8 est un 383ci avec un Blower E-Force supercharger. Boite automatique 700R4. Vous aviez un temps infini alloué pour tout regarder, ce qui me laisse le loisir d’en terminer ici.