On écume un petit peu les fonds de tiroir des films noirs avec cette œuvre du grand Nathan Juran qui possède une jolie petite tête d’affiche : Richard Conte en G.I. de la guerre de Corée dans un rôle hitchcockien de faux coupable pourchassé entouré des charmantes Joan Bennett -classy- et Wanda Hendrix -pimpante- Cerise sur le gâteau, la présence de Mary Beth Hughes dans le rôle fugace de l’aguicheuse de comptoir sitôt vue, sitôt assassinée. Tout accuse le pauvre Richard qui accumule les problèmes (il a embrassé la fille devant tout le monde, a un alibi discutable d’avoir passé la soirée avec un pote qui est aux abonnés absents) ! Il se fait rapidement serrer par la police mais parvient malgré tout à prendre la fuite… Il se fait prendre en auto-stop par deux donzelles en virée, il leur force certes un peu la main… et part à la recherche de son alibi dans un autre Etat (la Californie ♫…). Véritable traversée du désert au sens propre et figuré. C’est une histoire, signée en partie par Roger Corman (première apparition nominale du grand Roger) et un peu tirée par les cheveux, disons-le, puisque la femme assassinée n’était autre que la maîtresse du mari de Joan Bennett… Ce qui fait d’elle une coupable possible… Si la Joan est très froide et méfiante envers Conte, la Wenda est peu farouche, lui lance des regards forts avenants et secoue ses seins devant son nez. Mais le Richard a d’autres chats à fouetter avec tous les flics à ses trousses et la possibilité d’être reconnu par n’importe quel quidam dès lors que sa photo apparaît dans le journal. C’est donc là une sorte de road-trip classique avec barrage de police “passoire” (Conte passant miraculeusement au travers), barrage de police forcé et chemins de traverse obligatoires sous le rude soleil californien… L’idylle obligatoire entre Richard et Wanda arrive dans un final relativement… euh… humide et original dans une ville mangée par la mer (sic !) et à défaut d’être vraiment passionné par la trame – restent les acteurs et leurs boulettes de script (Wanda se retrouve en plein désert avec une seule tenue, elle s’est enfuie à la va-vite d’un hôtel en maillot de bain (Richard la prenant en otage avec Joan), prenant juste le temps de prendre un manteau) ! D’une séquence à l’autre le manteau est soit blanc, soit noir… et cela ne fait pas vraiment sérieux même si on a une fâcheuse tendance à reluquer son décolleté… Conte seul contre tous mais avec tout de même une alliée de choc va-t-il s’en sortir ? Au bout du désert, il y a l’eau claire, dit-il en tentant de conclure cette petite série B en forme de mini haïku.
Highway Dragnet (1954)
- 19 février 2021
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