# 2 – Bargemon… Petite balade dans l’arrière pays du Var…
Ahhhhh le sud de la France, la Côte d’Azur…, la région PACA, le pied intégral…, pouvoir avoir des érections de bonheurs incessants, le sourire toute l’année au soleil, l’envie de courir nu dans un champ de lavande puis de danser en écoutant les cigales chanter… tout en faisant mon marché provençal matinal “avé l’asseng”… et de vraies belles filles “avé des gros tétés, dit”…, dont on tombe amoureux au premier regard… et puis du soleil…, beaucoup de soleil…, un monde parfait…
Niché au milieu des oliviers, à 500m d’altitude, Bargemon, terre d’accueil de célèbres hommes de science, d’alchimistes, poètes et peintres… est un village médiéval pittoresque dans un cirque de verdure, non loin des lacs de Sainte Croix , de Saint-Cassien et des Gorges du Verdon.
Bargemon offre aux pèlerins de ND de Montaigu la diversité de ses chapelles et le plaisir de découvrir une riche histoire locale en flânant dans les ruelles du vieux village et les petites places rafraîchies par de nombreuses fontaines dont l’eau est si pure qu’elle égale celle d’Evian…
J’y suis “re-passé” revoir une curieuse maisonnette me proposée à moins de 100.000 euros aux abords de Bargemon, dont j’avais narré l’affaire il y a quelques années lorsque je me laissais-aller au gré du courant des agences immobilières, en cherchant un bien “vue-mer” abordable…, en ce cas…, pas de vue mer…, vue sur rien du tout…, absolument pas ce que je cherchais…, mais une dénomination sympathique “Place du Pastis”… (A voir ICI)
Je parviens à re-contacter la jeune dame de l’agence immobilière qui m’avait donné son “portable-perso” au-cas-ou…, sauf qu’à cette époque, en d’autres mains, je ne pouvais – ni ne savais – batifoler (dans d’autres mains et jambettes)…et…, miracle de la téléphonie-mobile, elle répond…
Nous convenons de nous voir en terrasse sur la place du village de Bargemon… et, à l’heure dite, elle est là à m’expliquer sa mésaventure…, la pauvrette a fort mal vécu le fait d’avoir été remerciée d’une mission pour “insuffisance professionnelle” alors que de son point de vue, elle avait été plus que performante dans le poste qu’elle occupait !
C’est vrai que vendre des “vues-mer” à Bargemon, c’est flippant, d’ailleurs, ayant fort mal pris la chose, ça n’a pas fait ni une ni deux, elle a collé son ex-employeur aux Prud’hommes et elle a gagné…, n’empêche que l’argent n’apaise pas toutes les douleurs et que depuis, elle vit dans la peur que cela lui arrive de nouveau…, elle redoute qu’on la vire encore pour des motifs spécieux…, c’est devenu une sorte de phobie…, n’ayant pas compris les motifs de son éviction, elle redoute que cela lui arrive de nouveau…, depuis elle vit comme les petits chiens de l’expérience de Seligman ; elle a appris l’impuissance !
Quoi qu’elle fasse, elle a peur que le couperet ne tombe…, elle redoute que ses compétences et efforts réels pour assumer ses tâches ne soient pas prises en compte et de faire les frais d’un renvoi soudain, sans motif réel et sérieux…, elle craint le fait du prince, le renvoi purement potestatif.
– Que s’est-il passé pour que vous ayez vécu cela ?
– Votre refus d’acheter le petit cabanon, pour moi, c’était une mission de conseil comme une autre, comme tous les agents immobiliers les connaissent, rien de plus, ni pire, ni meilleure et certainement pas plus compliquée que celles auxquelles j’étais habituée…, c’est là que ma sagacité légendaire entrait en jeu, puisque j’étais payée pour être sagace. Mais la publication de votre chronique a fait que…
– Ne dites pas d’âneries, le motif réel est autre…
Pour son jeune âge, une grosse vingtaine d’années, elle fait très “dame”…, ce n’est pas une critique mais un fait…, tandis que la plupart des femmes aiment à se rajeunir, frisant parfois le ridicule, notamment ces quinquagénaires jouant aux minettes, elle assume son statut de grande bourgeoise…, elle gagne de l’argent et n’a pas peur de le faire savoir.
– Je suis sur que si on autorisait encore le massacre de différentes espèces, vous auriez un manteau en léopard en plein été.
– C’est très joli le léopard. Effectivement, je n’hésite pas à envoyer haut les couleurs.
– Madame tient son rang…, d’ailleurs, vous me regardez comme la jeune dame du château regardant son palefrenier, j’aurais du sortir le costard et porter une Rolex. Ma montre U-Boat à 5.000 euros ne doit pas faire très sérieux.
D’où je suis, je distingue nettement le solitaire qu’elle porte à une main, je crois aussi voir une bague de chez Mauboussin et peut-être même une Tank de chez Cartier…, je n’en suis pas sur et je ne vais pas mater comme un fou pour faire l’inventaire de la joncaille de la dame !
Je lui demande alors si la mission qui lui a causé du souci s’est opérée dans un milieu féminin.., elle acquiesce…, je lui demande ensuite, si la par le plus grand des hasards, son supérieur lors de cette mission “vue-mer sans-vue-mer”, n’était pas en fait une supérieure… et si par un autre concours de circonstances, ladite supérieure n’était pas une femme falote voire moche proche de la retraite.
– Effectivement, ma supérieure était une quinquagénaire falote un peu paumée. Je l’avais jugée plutôt agréable quoiqu’à la réflexion, il m’avait semblé que parfois elle pouvait se montrer désagréable sans que je n’en devine les raisons.
– Cette supérieure était aussi “élégante” que vous ?
– Certes non, ma supérieure était plutôt du genre gilets informes et peu soignée.
– C’était juste une crise de jalousie de la supérieure envers vous. Je ne doute pas que professionnellement vous avez fait tout votre possible pour me vendre ce cabanon atypique et quasi invendable…, mais parfois dans un milieu très féminin, il faut s’attendre à voir se manifester des comportements qui semblent incohérents alors qu’ils ne le sont pas…
– Oui, c’est la revanche de la “vieille moche” sur la “jeune belle”, de la “pauvresse” sur la “riche”, c’est d’un classique à toute épreuve…
– Ça ne devrait pas avoir lieu dans le milieu du travail mais cela existe. On appelle cela la compétition sexuelle. Et si on l’observe souvent entre mâles à grands renforts de vannes sonores voire de coups bien portés, elle existe aussi chez les femelles mais elle est plus ténue et plus vicieuse.
– C’est toute la subjectivité humaine au travail. On pense qu’on va œuvrer dans un milieu asexué unifié par les seules compétences et voici que les hormones s’en mêlent. Les théories fumeuses en tous genres et a culture d’entreprise nous embrouillent : les hormones font la loi !
Je lui fais alors part de mes observations concernant ses bijoux…, elle s’emporte et me dit qu’elle fait ce qu’elle veut de son argent…, je la rassure en lui expliquant que je suis un grand libéral mais que parfois, et justement dans le milieu professionnel des affaires “à-tous-prix”, et surtout s’il est féminin, on ne fait pas ce que l’on veut mais ce que l’on doit…, parce que parfois, on a à faire à de la jalousie, à de la rancœur.
– La sagesse veut qu’on arrive sur le lieu de travail en étant un degré moins apprêtée que sa supérieure.
– La sagesse commande ! Vous avez raison, j’ai pu sentir une forme de jalousie voire de mesquinerie de la part de ma supérieure. Mais j’étais persuadée que s’agissant d’un travail, le bon sens l’emporterait et non le fait que je porte un solitaire dont elle soit jalouse.
– Raté, jolie petite dame ! On sort pour aller en soirée ou à l’opéra, mais on se fait discrète au travail. Tout fin observateur de la gent féminine a déjà pu constater les vannes que les femmes peuvent s’envoyer entre elles ! Tenez voici quelques années, tandis que je parlais d’une amie commune à mon médecin, femme elle aussi, qui avait oublié son nom, je tentais de la lui décrire. Je lui expliquai que l’amie en question était une jolie blonde aux yeux bleus. Je vis alors le médecin ouvrir de grands yeux et me répondre qu’elle voyait parfaitement de qui il s’agissait. Puis, elle me dit : “oui effectivement, elle a de très jolis yeux mais qu’est-ce qu’elle est moche, elle a une peau atroce” !
– Effectivement vous avez gaffé, on ne parle pas d’une femme à une autre, fut-elle médecin, en lui disant qu’elle est jolie sous peine de voir poindre sa jalousie. Ceci dit, vous êtes charmant, mais voyez-vous, je suis toujours dans l’immobilier… et ce bien, ce cabanon extraordinaire, n’attend que vous, c’est le point de chute à Bargemon idéal pour vous, le prix est inchangé, une affaire…
– Mais on ne voit pas la mer !
– Qu’importe, il y a le ciel…
– C’est le long d’une nationale, le bruit du trafic routier est abominable…
– Pendant l’été, quelques touristes, mais entre novembre et avril, c’est calme… et pour la vue mer, vous n’êtes qu’à une heure trente des plages de Fréjus, un must !
– Je vais y re-réfléchir… Que faites-vous ce soir ?
– Je suis prise, mais enfin, je ne vais pas coucher pour vendre un cabanon de 100.000 euros, une propriété de quelques millions, ça peut s’envisager quelques jours, plus si affinités, mais un cabanon, pas même une branlette, rien…
– Ne vous inquiétez pas, j’ai trouvé un petit bien sympa (A voir ICI)…
Il n’y a que les vieux poivrots comme Renaud pour voir en les femmes, de douces créatures…, c’est d’ailleurs toute la finesse de ces diaboliques que d’être parvenues à se faire passer pour de douces colombes alors qu’elles en remontreraient au pire des vautours.
Comme me le serinait souvent une ex-amante, de sa voix basse en me fixant de ses yeux gris, du temps où j’avais la quarantaine : “méfie toi toujours de la duplicité des femmes”…, j’attire d’ailleurs l’attention des plus glandeurs de mes lecteurs ayant le temps de regarder des choses idiotes l’après-midi sur l’émission “Les reines du shopping”, au cours de laquelle cinq femmes sont mises en compétition pour savoir qui sera la plus coquette…, pour constater que parfois les femmes sont des hyènes entre elles !
Qu’une soit plus belle, plus joliment apprêtée, qu’elle fasse des manières et voici que toutes les autres se jetteront sur elle…, on ne félicitera jamais assez Cristina Cordula pour l’excellente vulgarisation de la sociologie qu’elle fait…, c’est ainsi, c’est la vie…, ça ne devrait pas exister au travail, monde froid où seules les compétences sont prises en compte…, mais ce n’est pas demain la veille qu’on parviendra à faire taire les hormones.
Plaute nous enseigne que l’homme est loup pour l’homme, et moi je vous assure que pareillement, la femme est une hyène pour la femme !
Mulier, mulieris hyaena est !
A SUIVRE # 3 Tourtour…