# 3 – Tourtour… Petite balade dans l’arrière pays du Var…
Ahhhhh le sud de la France, la Côte d’Azur…, la région PACA, le pied intégral…, pouvoir avoir des érections de bonheurs incessants, le sourire toute l’année au soleil, l’envie de courir nu dans un champ de lavande puis de danser en écoutant les cigales chanter… tout en faisant mon marché provençal matinal “avé l’asseng”… et des vraies belles filles “avé des gros tétés, dit”…, dont on tombe amoureux au premier regard… et puis du soleil…, beaucoup de soleil…, un monde parfait…
Tourtour est un petit village pittoresque, située dans le département du Var de la région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur)…, son implantation sur le haut d’une colline, à 635 mètres d’altitude, lui vaut son appellation de “Village dans le ciel”…
Site classé “village fleuri” parmi “les plus beaux villages de France” de part son ambiance chaleureuse, son environnement naturel ainsi que son architecture, Tourtour offre depuis l’Esplanade un panorama magnifique sur près de 100 km, une vue imprenable du golfe de Fréjus jusqu’au Mont Ventoux, en passant par les Maures, la montagne Sainte-Victoire et le Lubéron.
Construit sur le passage des eaux de source qui alimente 8 fontaines et un moulin à huile toujours en activité, Tourtour est un village typiquement provençal qui sait séduire, avec ses ruelles, ses galeries d’art, ses terrasses de café… et ses marchés traditionnels.
Tourtour a su conserver son caractère typique de vieux village provençal : vieilles pierres, façades restaurées, fontaines et places fleuries, chaque coin du village a le cachet de l’authentique !
Source d’inspiration et refuge ultime du peintre Bernard Buffet, la beauté a un nom : “Le Domaine de la Baume” à Tourtour éclaire le Haut-Var de couleurs éclatantes, un hébergement naturellement sophistiqué à vivre tout en nuances…
Mon ami Patrick Delage sera sans nul doute ravi, lui qui se partage entre Blois et Tourtour, que j’illustre cette chronique sur Tourtour en “causant” de Bernard Buffet avec une de ses toiles représentant une Delage Torpédo…, comme quoi, les grands esprits s’ils ne sont pas d’un même milieu, vivent dans un même monde…
Le ciel de Provence a son étoile…, signature en pleins et déliés, initiales BB, c’est au Domaine de la Baume que Bernard Buffet a peint comme nulle part ailleurs son monde intérieur…, sous l’apparent triomphe de la figure, le silence habité de ses toiles intègre des paysages capturés d’instinct.
Au pied du village de Tourtour, alternant bois et vallons, restanques, grottes et cascades, le Domaine de la Baume exprime un état de nature rare…, “tour à tour”, jardin de simples parterres de buis à la française, de potagers, de collections de roses, de vergers et oliveraies en pointillés… s’étirent dans le cirque naturel des collines environnantes.
Là, le silence est roi, seules les feuilles des arbres centenaires bruissent au vent léger…, y séjourner, c’est cueillir en instantané une Provence authentique et préservée.
À la source du plaisir, la table y est naturelle et la notion d’hôtellerie s’efface pour mieux vivre une terre agricole gorgée de soleil…, bercée par quarante hectares d’une nature exceptionnelle, l’émouvante bâtisse provençale réinvente les codes de la décoration XVIIIe.
Dans le riche terroir de ce Haut Var où l’huile d’olive et la vigne sont reines, où la truffe embaume et le miel se pare de toutes les vertus, la cuisine franche et subtile de François Martin et les délices sucrées d’Élodie (la pâtissière) se partagent à l’ombre des grands arbres…, cueillette comprise, ce sera “comme à la maison”, disent-ils avec la modestie naturelle de leur curriculum gastronome…, une savoureuse cuisine de paysage, juste et élégante, où un pigeon rôti et ses artichauts poivrade, une caponata confite et une pêche au romarin peuvent devenir inoubliables…
Dans la fraîcheur du soir, la salle à manger cosy prolonge un jardin d’hiver et une cuisine ouverte à la géométrie saturée de jaune et de cuivres étincelants…, vieux rose, vert céladon, ciel, safran… des chambres spacieuses aux salons de lecture, la couleur interpelle les hôtes en quête de volupté…, tout comme jaillissait de l’atelier de Bernard Buffet la force vive d’un réalisme éclatant.
Dans les étages, Petit Hibou, Iris, Papillon vert, Hirondelle de mer… les chambres ont adopté des noms de tableaux.
Esprit boudoir de-ci, ciels de lit et tissus tendus de-là…, Jocelyne Sibuet la patronne, convoque la grande tradition des maisons d’édition françaises telles que Braquenié, Charles Burger…, pour composer une âme provençale tendre et fleurie.
La suite Annabel rappelle que la muse du peintre fut son modèle en inspirant le chemin des Pensées si cher à Bernard Buffet…, indéfiniment, le talent, l’imagination et l’histoire de la Provence traversent le Domaine de la Baume…, de la rencontre et de l’amitié de Bernard Buffet avec Jean Giono, à la réalité de l’eau qui coule en cascades et bassins, l’harmonie se dessine au bout du chemin.
La piscine chauffée, le spa d’aromathérapie et les cabanes de soins Pure Altitude blotties dans la fraîcheur d’un sous-bois de cascades naturelles ne sauraient le démentir…, un éden sans doute, mais plus que jamais inspiré !
Le matin, un rayon de soleil m’a réveillé en me réchauffant le visage… en réalité c’est la Dame de service qui m’a apporté le p’tit-déj en terrasse, vue sur le lointain… il y avait aussi le journal du jour…, je n’ai jamais aimé lire les nouvelles, sauf pour y trouver des choses qui m’amusent.
A dire vrai ça m’est égal ce qui se passe dans le monde, mais je lis pour passer le temps…., je me suis alors penché sur un bouquin des œuvres de Buffet et je ne suis pas fanatique de Buffet.., même s’il n’est pas inutile de se recentrer sur la culture…, quoique, à bien regarder les peintures de Buffet, c’est aussi pire que “Sex and the cystite”…, un monument du cinéma, pareil que “Chateaubriand”…, on a beau y aller, c’est surtout bon quand c’est saignant…
Donc, c’est grand matin, vue sur le lointain… et j’écoute Rondo-Veneziano, en regardant un tableau-poster de Buffet, représentant une nanana bleu-gris-blanchâtre en train de sniffer du beurre de cacahuète sur un lit… tandis qu’un mec dans le même appareil s’astique en attendant de mettre les bouchées doubles…
Passer une nuit dans la chambre de buffet, pour voir une telle horreur…, m’a finalement donné un coup de Buffet-froid…, je n’ai même pas refait mon retard peinturlupesque, alors que j’avais, la semaine précédente, relu les grands classiques : Camus, Beigbeder, Houellebecq, Dan Brown et Télé 7 jeux… et à quoi ça aurait servi si je ne vous en parlais pas ?
Pas grand monde ne se réclame de Buffet, sauf à Tourtour…, mais beaucoup de gens se réclament de Camus, alors qu’aucun ne se considère comme étranger, c’est étrange…., car l’étranger est un roman absurde, une œuvre majeure de Camus relatant les mésaventures de Meursault, un type étrange, étranger au monde et à lui-même.
Un écrivain qui intitule son personnage principal, Meursault, mérite toute ma considération, rapport au vin…, mais pas plus…, la particularité de ce livre, si l’on excepte la personnalité de Meursault comparable à celle d’une chaussette usée, est de ne pas bouger…, bien sûr, le livre ne doit pas bouger, sinon on pourrait pas le lire, mais celui-là, il bouge pas…, mais vraiment pas…, même pas un petit peu.
Au début du livre, il n’y pas d’action, au milieu pas non plus, en fait, il commence à y en avoir au bout d’un moment…, mais au bout d’un très long moment, quasi à la fin…., et pour ce, il faut un mort…, oui, il faut que Meursault tue quelqu’un pour qu’on ait quelque chose qui se passe !
Et c’est en voyant une peinturlurassion de Buffet, en association de tête avec le souvenir des écrits de Camus…, après avoir marché sur (et écrasé) les cacas de Blacky sur la moquette, avec mes pieds nus…, puis dérapé dans la salle de bain sur une flaque de son pipi encore chaud…, que j’ai compris le message que tente de faire passer le Grand Mickey, Maître de l’Univers…
Oui…, pour avoir de l’action dans sa vie, pour ne pas que l’on meurt sot, il faut tuer quelqu’un avec du Meursault…, mais sauf que tuer quelqu’un, même avec du Meursault, c’est pas encore permis par la loi…, donc il faut tuer un étranger, un pas-Français par exemple…. et boire quelques bouteilles de Meursault…, CQFD !
Hé oui, tout est subliminal…, comme disait Albert : l’absurde naît de la confrontation entre l’appel du vide et le silence…
Albert Camus est décédé de mort naturelle dans un accident de platane avec Coluche, James Dean, Lady Di et Ayrton Senna…, Buffet, je ne sais pas…, à ce niveau d’hécatombe, c’est plus un crash de mini-bus qu’un accident de voiture…
Voilà…, j’ai ainsi quitté Tourtour pour m’en aller au lac de Sainte-Croix afin que Blacky puisse passer la journée dans l’eau…
SUITE # 4 Le lac de St-Croix et les gorges (chaudes) du Verdon…