Les News fin aout 2017 du Golfe de St-Tropez…
– Enrico Macias perd son procès et sa villa de Saint-Tropez… Tout le monde se marre…
– Mireille Darc est décédée… Tout le monde pleure mais pas trop(ez), d’autant qu’elle n’est pas morte à St-Tropez…
– Les Macron adoptent un chien… Tout le monde s’en f…
Saint-Trop’, c’est la grandeur et la chute sans avertissement d’une bande de flambeurs irresponsables dans un monde de plaisirs coûteux et de mœurs fatigantes au milieu de montagnes de fric et de ruines…, des tragédies colorées dans un milieu qui fait rêver.
En arrière-plan, les considérations écologiques sont apocalyptiques, le paysage de la Provence se goudronne jusque dans les garrigues…
La Riviera devient peu à pneus, une mégalopole de béton…, le célèbre village jadis célébré par B.B., ses plagistes, ses autochtones authentiques, ses boîtes de nuit et son petit monde sont mis à mal par les “suceurs de glaces”… en quête de starlettes aux paires de seins extraordinaires…
Les événements s’y enchaînent à une vitesse telle qu’il est difficile de donner l’exacte teneur des entourloupes industrielles très provençales des “zélus” locaux.
Décadence frivole, people rococo et nuits mondaines à l’ambiance cocaïnée, St-Trop’ est devenu un tableau social clinquant qu’on regarde désabusé !
C’est un petit univers en soi où tout le monde joue à être d’ici…, mais ne joue pas très bien…
“Saint-Tropez est comme un terrain-vague-aux-âmes… avec un bac à chiens au milieu”, dixit (avec remaniement personnel) l’écrivain Frédéric Beigbeder dans sa bande dessinée “Rester normal à Saint-Tropez”…
Ces chiens-là roulent en Rolls, Bentley, Lamborghini, Porsche et Ferrari, dont ils confient les clés à d’obséquieux voituriers qui les prennent pour des dieux.
Aux plages de “PamPamPemou”, sous les paillotes du parking en plein air, le rassemblement de bolides se chiffre en millions d’euros…
La faune de “Beautiful People” qui aime venir abandonner ses engins exotiques pour y prendre ses quartiers en sirotant des cocktails sur des matelas autours desquels dansent des tripotées de jolies filles très aptes à vider les bourses des farfadets millionnaires en quête d’amours illusionnés…
Une débauche élitiste, car, parfois, un généreux client-donateur de sperme, à l’heure de l’apéro, offre aux belles plantes un arrosage au champagne…
Les anonymes pas forcément argentés peuvent eux aussi s’offrir leur ration de jet-set tropézienne, un fameux cocktail fait de top models, de producteurs de rap, de cadors Hollywoodiens, de Russes grossiers, de bruyants Pakistanais à la fortune opaque… et de professionnelles venues de partouzes…, les plus appréciées étant celles appelées pudiquement les “mannequins russes”…, sans compter les inévitables fusibles de la télé-réalité, voire quelques “Beautifull People”…
– “Une vraie plaie pour l’aura tropézienne”, déplorent ceux qui ont connu la grande époque…
– “Trop de people tue le people ?”…
– “Ces gens-là n’ont pas grand-chose à voir avec le Saint-Tropez d’avant. On était beaucoup plus inventif dans la fête, et il faut qu’on retrouve ça ! Ça me fait mal au cœur de voir tous ces “suceurs de glaces” se masser au cul des yachts en espérant apercevoir je ne sais qui. Ils ne le savent pas eux-mêmes”… me lance, un Tropézien de souche.
“Suceurs de glaces” : ainsi désigne-t-on, ici, la faune de retour de la plage qui débarque sur le port, l’Esquimau à la main…
– “On est bel et bien entré dans une troisième époque : après celle de Vadim et Bardot, on a eu celle de Barclay, et puis maintenant celle de la “télé-réalité” et des Pakistanais ! Espérons que ça passe vite ! Les Pakistanais : avec les Russes, voilà les nouveaux seigneurs de la night life tropézienne…, dans les établissements de nuit, ils n’hésitent pas à débarquer avec non seulement leurs gardes du corps, mais aussi leurs maîtres d’hôtel personnels pour les servir à table. Et encore, ce n’est rien ! Parfois, pour le dîner, ils exigent aussi que leurs propres cuisiniers investissent la cuisine !”… me commente un habitué… “Mais comment le leur reprocher puisqu’ils sont les seuls aujourd’hui à pouvoir se permettre les folies qui font la légende de Saint-Tropez”…
La guerre au champagne qui opposa il y a quelques années deux frères Pakistanais à un Koweïtien après que celui-ci eut fait porter aux deux frères une bouteille de Crystal-Roederer en guise de bienvenue, est restée dans les esprits au même titre que mon affaire de verre d’eau sur la tête d’une starlette prétentieuse en terrasse de chez Sénéquier !
Pour la “guerre au champagne”, le prix de la notoriété fut tout autre que mes 10 euros (ce qui fait quand même cher pour de l’eau)…, en l’occurrence une vingtaine de jéroboam (l’équivalent de trois magnums) retourné à l’envoyeur…, à 20.000 euros la pièce… c’est 400.000 euros qui ont été utilisés pour arroser les belles plantes !
Cette année-là, deux autres Pakistanais avaient loué le “Savarona”, l’ancien yacht du fondateur de la République turque Mustafa Kemal, pour le transformer en Lupanar- boîte de nuit à partouzes flottante (un double-sens)…
Les fesses dénudées de quelques “mannequins russes” y servaient de plateau à sushis (on ignore si Atatürk s’est retourné dans son mausolée d’Ankara)…
– “Les vraies stars qui donnent à la petite ville son glamour et son cachet sont toujours là, mais ne se montrent plus, mis à part les putes et les stars américaines, qui viennent à Saint-Trop’ parce qu’elles croient que c’est toujours le même qu’il y a vingt ans…, les seules célébrités françaises qu’on peux voir, ce sont celles qui sont en mal de promo. Ou d’argent ! Elles montrent leurs seins, se retrouvent dans des magazines people, portent plainte et gagnent une petite enveloppe pour attaquer la rentrée”…
– “Comment reconnaître une professionnelle ?”…
– “Elle est toujours cent fois plus belle que le type qu’elle accompagne, et marche souvent par deux”…
– “Saint-Tropez serait-il donc fini ?”…
– “Bien sûr que non, les yachts n’ont jamais été si imposants que cet été et on n’a jamais vu autant d’huiles dans la presqu’île. Il ne faudrait pas oublier que c’est quand même l’un des plus beaux endroits au monde. Simplement, la tendance est à l’intimité plus qu’à l’extravagance. Cette intimité, c’est dans les villas hautement surveillées des Parcs de Saint-Tropez qu’elle se crée…, dans les propriétés où les grands patrons français reçoivent leurs invités de marque en toute discrétion, Saint-Tropez les détend… Les pratiques changent. La tendance, cette année, c’est de sortir le bateau, de déjeuner à la jolie plage des Salins. Le soir venu, on dîne entre amis. Moins de strass, donc, et plus de chic.
A croire qu’on peut désormais rester “normal” à Saint-Tropez
J’ai toujours préféré la mythologie à l’histoire qui est faite de vérités qui deviennent des mensonges qui deviennent des vérités.
Un des signes de notre époque est de créer des mythes immédiats dans tous les domaines…, la presse se charge d’inventer certains personnages qui existent et de les affubler d’une vie imaginaire superposée à la leur…
Brigitte Bardot offre un exemple parfait de cet étrange mélange…, le destin l’a mise à la place exacte où le rêve et la réalité se confondent…, sa beauté, son talent sont incontestables, mais elle possède autre chose d’inconnu qui attire les idolâtres d’un âge privé des dieux…
L’histoire d’amour entre BB et Saint-Tropez commence lorsque ses parents achètent une maison dans cette citadelle du Sud de la France…, pendant le tournage de “La Femme et le Pantin”, Brigitte achète la Madrague sur la route des Canebiers à Saint-Tropez en 1958 et contribue à faire de ce village peu connu un endroit de légende internationale par sa seule présence et par les folles nuits de fêtes tropéziennes qu’elle anime.
Elle a changé les canons de la beauté…, avant elle, les stars descendaient les escaliers empanachées…, elle les montait nue…
En 1954, il s’agissait d’être vertueuse et Bardot ne l’était pas…, en 1975, il s’agissait d’être licencieuse et Bardot ne l’était toujours pas.
Maintenant, elle ignore toujours ces deux termes…, comme tout animal doué de raison, elle n’a rien à voir avec la civilisation chrétienne et ses tabous et en même temps rien à voir avec la destruction ou la haine de ces tabous…, quelque chose d’incertain dans la démarche et d’assuré dans les hanches ; les cheveux de Mélisande, le visage de Colombine, beaucoup de sex-appeal, presque autant de poésie, de la dynamite qu’allume une mèche dorée…
Brigitte Bardot dès ses débuts, était une femme qui se trouvait bien dans l’eau tiède de la Méditerranée…et elle s’y trouve toujours bien…, c’est aussi une femme qui aime encore que les hommes trouvés et les chiens perdus posent leur tête sur son épaule…