Burj Dubaï…
Le Burj Dubaï compte plus d’étages que n’importe quelle autre construction dans le monde.
L’édifice est la structure la plus grande du monde au regard de chacune des quatre catégories définies par le CTBUH (Council on Tall Buildings and Urban Habitat).
Les critères des catégories sont tous basés à partir du rez-de-chaussée de l’entrée principale de la construction:
– hauteur jusqu’au sommet de la structure (pouvant inclure une antenne) ;
– hauteur jusqu’au sommet de la flèche (sommet architectural) ;
– hauteur de l’étage habité le plus élevé ;
– hauteur jusqu’au toit de l’immeuble (c’est-à-dire hauteur jusqu’au plafond de l’étage habité le plus élevé si la flèche n’est que décorative et non occupée).
Avec 818 mètres de haut (166 étages), la tour monopolise les records en ce qui concerne son ingénierie technique et architecturale.
Le Burj Dubaï a nécessité 330.000 mètres cubes de béton, 62.200 tonnes de poutrelles d’acier, 142.000 mètres carrés de verre… et 22 millions d’heures de travail !
Le gratte-ciel est équipé de 56 ascenseurs se déplaçant à des vitesses comprises entre 1,75 et 10 mètres par seconde…, certains étant pourvus de cabines panoramiques à double pont pouvant transporter 42 personnes à la fois.
Le Burj Dubaï, qui détient le record de hauteur de pompage vertical de béton avec plus de 460 mètres…, a été conçu en tenant compte des effets du vent et des mouvements sismiques.
Un béton à haute résistance compose la superstructure de la tour, qui repose sur de grands piliers en béton renforcé.
La dalle de fondation de 7.500 mètres carrés et les piles de 50 mètres de profondeur sont imperméabilisés et bénéficient d’une protection cathodique contre la corrosion.
Le Burj Dubaï est devenu la construction la plus haute du monde en 1.276 jours, les premiers travaux d’excavation ayant commencé en janvier 2004.
Plus de 5.000 techniciens et ouvriers ont été employés sur le site.
L’immeuble se situe en plein milieu de Downtown Burj Dubai, un projet d’aménagement du centre ville de Dubaï de 2 kilomètres carrés et d’un coût total de 20 milliards de dollars.
Le gratte-ciel comporte des zones résidentielles, hôtelières et commerciales, un centre d’affaires, quatre piscines de luxe et des spas, une plateforme panoramique d’observation au niveau 124 et 14.000 mètres carrés d’équipements de fitness…
Légères, presque éthérées, les raies s’enfoncent dans les profondeurs.
Un mérou gargantuesque se donne des airs de patriarche tandis que les requins planent fièrement.
Sans un regard pour les bijoux d’Al Mandoos, les fringues d’Esprit ou le bambin qui tambourine sur la paroi de leur aquarium.
L’énorme surface transparente flirte avec les 300 m2.
Une dizaine de mètres de haut, sur une trentaine de long.
Un écran bleu, peuplé de milliers de poissons, qui s’ouvre sur le plus grand centre commercial de la planète.
Le Dubai Mall affiche un million de mètres carrés, 1.200 magasins, une patinoire olympique… et ces dix millions de litres d’eau de mer contenus dans un bassin où, dernière attraction en vogue, les quidams peuvent plonger et frissonner à l’approche des squales…
Célèbre pour ses îles artificielles en forme de palmier ou ses hôtels démesurés, Dubaï continue de conjuguer les superlatifs et de cultiver les “malls“, ces centres commerciaux qui sont la principale distraction des habitants (dont 85 % sont étrangers).
Car la vie culturelle n’en est qu’à ses balbutiements : la cité émirienne transpire le sea, sex (discrètement) and shop. Quant au sun, le thermomètre qui dépasse allégrement les 35 degrés à l’ombre durant la majeure partie de l’année, soit une autre explication de l’immensité des “malls“, n’encourage pas les bains de soleil immodérés.
Le nouveau must de l’émirat n’est cependant pas le “Dubai Mall“.
À quelques mètres du mastodonte commercial, à côté d’une pièce d’eau d’où s’élèvent les plus hauts jets des deux hémisphères (plus de 150 mètres), pointe le “Burj Dubai“, littéralement “la tour de Dubaï“.
Huit cent dix-huit mètres !
Une épingle prête à taquiner d’improbables cumulo-nimbus.
Une flèche surréaliste qui écrase, de ses éclats gris-vert, une concurrence ayant pourtant du répondant : la forêt de gratte-ciel dubaïotes affiche une cime moyenne à plus de deux cents mètres et ne cesse de repousser les limites du désert.
Alors qu’au début du siècle, les Chinois, les Malaisiens, les Taïwanais et les Américains se disputaient le toit du monde à coups de dizaines de mètres, Mohamed Ali Alabbar, président d’Emaar, le premier holding immobilier mondial derrière lequel se cache le souverain dubaïote Mohammed bin Rashid Al Maktoum, a surenchéri en centaines de mètres.
Trois cents précisément.
Et pour réaliser son rêve, l’émir a choisi des Belges…
Première entreprise de construction du royaume de Belgique (plus de 20.000 personnes employées, 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2008), la bruxelloise Besix a ainsi construit la plus haute tour du monde.
Si le projet (estimé à plus d’un milliard d’euros) a été confié à une association momentanée formée de Besix (35 %), du coréen Samsung (35 %) et d’Arabtec (30 %), le chantier proprement dit est sous le contrôle de l’entreprise belge.
Dessinée par le bureau américain Skidmore, Owings & Merill, le building présente trois branches de 50 mètres de diamètre.
Les travaux ont réellement débuté en 2004 : Le sous-sol est constitué de sable, de gypse et de corail, bref rien de très solide : les fondations sont donc constituées de 900 pieux de 50 mètres de long et de 1,4 mètre de diamètre, capables de supporter 900.000 tonnes. La tour, elle-même, en pèsera entre 600.000 et 700.000…, nous précisait, à l’époque, penché sur le plan du chantier, par 35 degrés à l’ombre, Ivan Bruyninckx, l’ingénieur en chef…, dont un des principaux défis fut de propulser via des pompes installées au pied du building, le béton à des hauteurs jamais atteintes : Il doit être très liquide pour pouvoir être pompé à de telles hauteurs. Il y a donc peu de ciment et des additifs chimiques. C’est du béton très dense : 800 kg par cm2. Les murs du corps de l’édifice auront 60 cm d’épaisseur et seront plus durs que certaines roches, certifiait Ivan Bruyninckx, À son sommet, la tour pourra osciller dans un rayon de 2 mètres ; elle est capable de supporter des vents de 250 km/h. La géométrie est vérifiée par satellite…
Sous ses ordres, durant quatre années, près de 2.000 ouvriers se sont agités autour de la bâtisse.
Principalement des Indiens et des Pakistanais attirés par l’eldorado émirien, sous-payés, casernés dans de lointaines banlieues.
Un pas de travers, un mot plus haut que l’autre et le prince les renvoiait dans leur misère.
Selon Besix, ce chantier pharaonique n’a déploré qu’un accident mortel : Un ouvrier travaillant pour l’un de nos sous-traitants a reçu une plaque de verre sur la tête, explique Philippe Dessoy, le directeur général de la filiale émirienne de Besix, dont le siège est perdu dans un zoning industriel voisin de Burj Dubai.
Depuis “Cheik Zayed Road“, la colonne vertébrale autoroutière de la cité émirienne, seule une grue accrochée au flanc de la bâtisse témoigne encore du chantier en cours : Il touche à sa fin, poursuit Philippe Dessoy, La grue n’en a d’ailleurs plus que pour quelques heures. Elle sera démontée et descendue par l’intérieur de la tour. Nous sommes justement occupés à faire les finitions à l’intérieur. Nous ouvrirons en septembre 2009 mais la véritable inauguration aura lieu en décembre, le 2 précisément, jour de la fête nationale des Emirats, sans doute en présence du prince Philippe et de la princesse Mathilde.
Giorgio Armani s’est déjà alloué une dizaine de niveaux (inférieurs)…, du moins d’une des ailes de la bâtisse.
Le couturier italien y prévoit un hôtel : le 31 mai 2005, il a signé un contrat avec Emaar, confiant à la société émirienne le développement d’une chaîne hôtelière à son nom (850 millions d’euros d’investissements programmés).
Dans quelques mois, Dubaï ouvrira le bal…, Milan, Londres et New York suivront…, avec 160 chambres (et suites) ainsi qu’un complexe thermal.
Le reste du bâtiment se partagera entre des bureaux et des appartements soignés : bois, pierres naturelles, lambris…
Luxe et volupté se révèlent à la hauteur de la construction.
À l’instar des prix d’achat qui n’ont néanmoins pas rebuté les candidats : le moins cher des 800 appartements s’est négocié à 5 millions de dirhams (soit environ un million d’euros)… : C’est le prix minimum pour un deux-chambres de 190 m2 aux niveaux inférieurs…, indique un vendeur d’Emaar, En fait, plus vous montez, plus vous payez cher, confie-t-il.
Le prix du must ?
Motus : disposer d’une résidence au centième étage de la plus haute tour du monde est réservé à une clientèle qui ne se focalise pas sur la page tarifs du catalogue… : Pour donner une idée, un quatre-chambres dans les bas étages coûte 13 millions de dirhams (un peu moins de 3 millions d’euros, NDLR).
Le commun des mortels pourra, quant à lui, profiter de la vue sur le golfe Persique au cent vingt-troisième étage, à plus de 450 mètres de la terrasse spécialement aménagée au “Dubai Mall” pour admirer le nouveau jouet de son altesse, cheik Mohammed bin Rashid Al Maktoum.
Mais cela ne s’arrète pas là…
A peine que la “Burj Dubaï” sera opérationnelle… une autre tour sera mise en chantier…
“Al Burj” mesurera 1.200 mètres de haut !!!