Voici mon histoire, authentiquement véridique…
Je m’appelle Adrian Cimetière, c’est un nom d’emprunt pour qu’on ne me reconnaisse pas.
Je suis chômeur professionnel depuis toujours.
Il ne faut pas croire qu’être au chômage comme moi, c’est de tout repos, je ne sais plus dormir la nuit depuis 25 ans, c’est épuisant de ne rien faire la journée !
Maintenant que j’ai dépassé soixante ans, je continue à prétendre que j’en ai quarante, je suis certain que les femmes ne le voient pas, car je suis un grand adepte de la “musclu” intensive !
Quelqu’un m’ayant piqué la femme que je croyais “de ma vie“, je suis obligé depuis 6 ans de chercher une nouvelle âme sœur.
N’aimant plus les femmes Européennes qui ne veulent plus garder leur rang secondaire auprès des hommes, j’ai résolu de rechercher une femme féminine (si, si…) et j’ai porté mon choix sur les Péruviennes.
Durant 6 ans j’ai sélectionné au travers du web plus de 200 femelles et j’en ai étiqueté 10 qui correspondent à mes critères.
J’ai même fait des calculs cabalistiques à partir de leurs prenons et de leurs noms de famille !
Pour que l’une d’entre-elle devienne ma femme, elle devra se soumettre à mon style de vie, pour la modeler !
Elle ne doit surtout pas être rebelle, je suis fatigué des femmes européennes qui osent me traiter de fainéant et j’en ai marre que je doive préparer moi-même mon premier repas lorsque je me lève à 4 heures de l’après-midi ! C’est un manque de respect et de psychologie envers moi…
De plus, ces femmes sont généralement pauvres et voient encore en l’homme Européen, le vrai homme qui manque à leur bonheur et pour qui elles sont prêtes à tout pour le satisfaire afin de quitter leur pauvre milieu.
Je m’apprête donc maintenant à aller tester ces femelles pour en sélectionner une qui deviendra l’élue…
Dans l’attente du départ, j’enchaîne quelques bars à putes, les moins chers possible.
J’ai mon sac avec moi, ma maison comme je dis ; 18 kilos sur mes épaules que j’ai musclées depuis des mois pour les supporter longtemps.
Certains voyageurs se chargent à mesure de leur avancée, d’autres abandonnent leurs affaires inutiles pour ne garder que l’essentiel et l’essentiel c’est peu de choses.
J’espère me délester.
Je quitte Bruxelles, une ville climatiquement hostile pour m’en aller retrouver diverses filles Péruviennes que j’ai patiemment rencontrées sur le virtuel du web depuis 6 ans…
Je les ai collectionnées patiemment, une à une, je leur ai attribuées des notes, je les ai classées, les ai déclassée, les ai parfois même surclassées.
Certaines m’ont envoyé quelques photos, parfois de leurs fesses, je leur ai renvoyé quelques photos de moi, souriant, d’il y a 20 ans, en me prétendant de mon âge à cette époque, pour avoir l’air…
Elles m’attendent, chacune aura droit à mes faveurs durant 3 jours et nuits, pas plus…
Puis… à la suivante… et ainsi de suite.
En finale, j’en garderai trois, puis deux et la dernière sera l’élue que je ramènerai pour qu’elle devienne ma compagne, mon esclave…, après tout, ne vais-je pas la sauver du néant pour la ramener dans ma lumière ?
A l’aéroport, l’attente du vol pour le Pérou est commencée…
Elle sera longue.
Les avions sont comme les princes et les princesses, ils se font toujours attendre.
Des Péruviens et Péruviennes, déjà, dans l’aéroport, attendent le même avion que moi.
Un peu plus tard, lors de l’embarquement, merveilleuse surprise et merveilleuse méprise de l’hôtesse au sol, je me retrouve en business class.
Evidemment, je ne dis rien à personne et je m’écroule sur le fauteuil archi-confortable et me jette sur les plateaux repas, dignes de ce nom.
12 heures de vol, puis arrivée à l’aéroport de Lima, ou c’est un bordel monstre.
Le passage de la douane est pour le moins embouteillé !
Puis, tout de suite, les arnaqueurs se font pressants : aéroport = touriste = arnaqueurs professionnels.
Un taxi me propose de m’amener à un terminal de bus pour 30 dollars américains.
Pour une si belle économie, je n’hésite pas à risquer un peu.
J’arrive au terminal de bus et j’achète un billet pour Lima.
Les Péruviens sont très pieux et leurs bus sont pleins de Saintes Vierges clignotantes et de crucifix fluorescents qui pendent aux dizaines de rétroviseurs que compte chaque bus.
Le trajet est sinueux.
Une heure plus tard, plein de poussière, j’arrive à la gare routière…, une centaine de bus, une centaine de chauffeurs énervés et leurs co-pilotes aussi surexcités, plus des dizaines de klaxons et de cris.
Ajoutez à cela des ordures, de la boue, de la poussière et des ivrognes qui dorment par terre et vous avez l’ambiance dans laquelle je suis…
Je n’ai pas pris de photo ni filmé, ma caméra reluisante aurait attiré trop d’yeux malveillants.
Une heure plus tard, un autre bus me prend pour m’emmener au quartier de Lima ou se trouve l’hôtel que m’a renseignée ma première conquète Péruvienne.
Le chauffeur de bus est mystique, il prie en conduisant.
Une seule règle, une seule loi : doubler coûte que coûte.
Après 20 ou 30 sueurs froides, le but est atteint et je me dis que Saint Christophe est puissant.
Surprise, autour de l’hôtel des gens viennent se droguer dur.
On y trouve facilement de l’herbe et de la cocaïne.
Je prends pied dans l’hôtel à 5 dollars, je demande ou est Conchita… on me répond qu’elle est “en main“…
Je demande une chambre et précise que je suis attendu…
La vieille dame bossue et unijambiste se met à rire de ses chicots… et me donne une clé correspondant à une chambre à laquelle je me rend et de laquelle j’écris mes premiers souvenirs, au milieu des cafards et du cafard qui m’envahit.
Conchita ne vient pas…
La température est assez douce, je décide de ne pas manger ce soir pour économiser un peu.
Je pue des pieds et mon stylo, après 10 minutes, ne marche plus.
Le lendemain à 6 heures du matin, la ville est encore morte.
Seuls quelques ivrognes finissent de cuver leur bière ou autres alcools indéterminés.
Je tente de me rendormir en regardant des bestioles indéfinissables qui grouillent sur les murs et au plafond…
10 heures, la chaleur est insupportable, je suis moite, le quartier ou je me suis installé est sale, bordélique et moche, il y a même des ordures dans les rues !
Je suis dans un hôtel minable, plus minable que le plus minable des hôtels de passe.
J’ai l’impression d’être minable moi-même !
Quel épuisement !
Je vais en rue au péril de ma vie et je cherche deux heures durant, un cybercafé…
Impossible d’en trouver un.
Je suis en perpétuel effort pour prendre garde à tout : mon sac, mon argent, mon appareil photo, mes papiers d’identité…, les accosteurs dans la rue me voient blanc et donc plein de dollars…
Quant à moi, j’ai l’impression de rentrer dans un long endormissement.
En fait de cybercafé, je trouve finalement un endroit exigu avec un ordinateur de la guerre de ’14 et un système d’exploitation inconnu (même pas Microsoft).
Par miracle je peux quand même envoyer un émail en Belgica.
Je n’ai, pendant cette journée, pas pris le risque de prendre des photos ni de filmer : ma caméra étant trop reluisante.
Je me sens sale, la pollution est épaisse Des mouches s’accrochent à mes quelques plaies nées de boutons de moustiques trop grattés.
Sur les bus on peut voir des petites phrases en l’honneur de Jésus ; l’une d’elle me convient à merveille ce jour: “que largo es mi camino pero esperas“… (Ma route est encore bien longue mais tu m’attends) !
Une des beautés de la langue de Cervantes : pour dire attendre en espagnol, on dit “esperar“…
Je trouve dans ma chambre d’hôtel des choses pour le moins étranges, surtout des cafards et des mouches et moucherons en quantité massive, mais toujours pas “ma” Conchita.
Je peux dire, pour planter le décor, que c’est un hôtel de passe.
Des prostituées et des affamés de sexe y défilent tout le jour durant.
La nuit c’est plus calme.
Il n’y a de l’eau que quelques heures par jour, chasse d’eau comprise.
Les draps sont sales…, je peux trouver entre le lit et le mur, des serviettes hygiéniques usagées et, que je ne m’avise pas, au petit matin, d’ouvrir la porte pour aérer…, un ivrogne pourrait entrer dans ma chambre pour boire à ma bouteille d’eau..!!!
Je tente d’oublier mes petits malheurs, je ne peux quand même pas demander qu’une hôtesse d’accueil essuie le vent après que j’ai pété.
Conchita arrive enfin et me demande 10 dollars pour un “complet“…
Je ne suis pas venu de Belgica au Pérou pour un “complet” à 10 dollars…
Elle se met à hurler, je remballe mes affaires et je pars…
J’ère dans Lima et finit par trouver un autre hôtel, et c’est une misère.
Je téléphone à, Maria, la seconde fille que j’avais sélectionnée… et je lui dis que je suis descendu au “Nuevo Rialto” et que je l’attends…
Pour être précis dans le récit de mes cocasses mais néanmoins honorables aventures, il me faut ici consigner l’étrange conversation que j’ai eu avec elle.
Cette femme, aux cheveux noirs, comme les ont ici toutes les femmes, est née à Lima et n’en est jamais sortie.
La Belgica, est un pays dont elle a rêvé, mais elle me dit que ça fait 5 ans qu’elle a échangé quelques émails avec moi sur Internet, puis que je lui ai dit que j’allais venir…, mais qu’elle n’a plus entendu parler de moi…
Depuis lors, 5 ans…, elle s’est mariée et a eu 3 enfants !
Avec une certaine condescendance appropriée à l’occasion, je me suis appliqué à lui remettre les idées en place concernant la confiance et le respect de la parole donnée, mais, j’ai finalement pensé que c’était peut être un mal de changer la vie de cette belle.
Elle a raccroché…, j’ai regardé de côté, la télévision, où se jouait une série misérable et grasse des nordiques amériques.
Je suis allé me masturber en regardant sa photo et le sommeil m’a finalement libéré de mes troubles pensées.
Con dinero
Podemos comprar una cama, pero ne el sueno;
Libros, pero no inteligencia
Comida, pero no apetito
Adornos, pero no belleza
Una casa, pero no un hogar
Medicinas, pero no salud
Lujos , pero no alegria
Diversiones, pero no felicitad
Un crucifijo, pero no un salvador
Una iglesia, pero no el cielo…
Le lendemain, je m’éveille angoissé…
Déjà deux Péruviennes en moins de ma liste… et je n’ai même pas fait l’amour avec aucune…
L’hôtel colonial, qui me loge pour quelques jours et 5 dollars, est traversé de part en part par plusieurs musiques, celles de la rue, celles de vieux postes de radio des chambres voisines et celle de la télévision hurlante, en bas du patio… ainsi que des gémissements louches qui viennent de je ne sais où.
A l’intérieur, tout est de bois et de crème avec un ventilateur au plafond.
Je monte sur la grande terrasse et je décide de téléphoner à Consuella…
Elle n’est pas chez elle, on me donne le numéro de son travail…
Elle répond : “Toi ici, à Lima, mais je n’ai plus de tes nouvelles depuis 4 ans, pas grave, tu es où ? Viens à cette adresse“…
Et je note laborieusement ce qu’elle me dicte.
J’y vais…
Au premier carrefour, voyant mon air niais et mes vêtements (costume touristique traditionnel), un policier, dieu sait ce qu’il fait là…, me dit que ce quartier est dangereux, que les touristes s’y font dérober leurs affaires régulièrement, en un mot comme en cent, il me dit de partir d’ici au plus tôt.
Ayant considéré que je n’avais pas d’affaires importantes sur moi, les ayant laissées à l’hôtel, je conclu à la poursuite de mon périple dans les rues de ce quartier délicat.
Pas cinq minutes ne se sont écoulées, que je suis à l’adresse indiquée…
Une femme en chemisier, à la peau et au regard sombre m’accoste avec un air sûre d’elle, pensant sans doute des mauvaises choses ; c’est du moins ce que me laisse entendre ma première impression.
Douce et si juste première impression.
Elle commence par vouloir me serrer la main.
Puis, dans un espagnol rapide et broyé par une bouche à peine entre-ouverte, elle me demande de la suivre jusqu’à sa maison pour m’offrir à boire… et se retourne en m’indiquant une vague direction…
C’est en la voyant de dos que je la reconnais…, c’est “ma” Consuella…
Elle a un fessier si typique !
J’hésite, car depuis 4 ans elle a au moins doublé de volume…, mais, magnanime, j’accepte, pour voir et pour ne pas, plus tard, être jugé trop méfiant ou pas drôle du tout.
Plusieurs pâtés de maison plus loin, nous voici entrant dans le hall démesurément grand et inconsidérément délabré d’un vieil immeuble.
Sa demeure, tant elle est miséreuse, me trouble un peu.
Son regard à elle aussi se trouble… et elle sort d’un tiroir, alors que je suis assis et contemplatif de cet endroit lugubre, un couteau long comme la queue d’un âne… et me le brandit au visage en hurlant (je traduit car elle hurle en Espagnol) : “Espèce de salaud, ça fait 4 ans que tu m’as dit que tu venais“…
Elle a un beau visage mais elle est en surpoids évident de 50kgs…
J’essaye d’entamer une discussion : Que veux-tu, lui dis-je ?
“Toi…, ton corps et ton argent” me dit-elle simplement en me faisant signe de me lever.
“Deshabille-toi, mi amor” ricane-t-elle…
L’air un peu malicieux, je m’exécute et montre, nu comme un ver que je n’ai rien sur moi à part moi et 2,5 dollars que je lui tend volontiers, avec une dévotion à la mesure de ma peur, je l’avoue.
Puis, soutenant mon air sur de moi, je me laisse aller à une érection…
Je m’approche d’elle, lui retire le couteau des mains, lui déchire son chemisier, la culbute sur le sol et je la prend directement au plus profond tout en triturant ses énormes seins…
Aucune résistance de sa part.
Après 5 minutes, elle me repousse en criant, et disparait avec mes vêtements en me traitant de tous les noms possibles… en souvenir des 4 ans durant lesquels elle m’a attendu…
Je suis là, totalement nu et je m’inquiète de mon sort dans cette ville du bout du monde…
J’arrache une tenture dont je me drape, je sors de cette bâtisse minable et me retrouve dans la rue, dès lors triste et calme et je décide de m’en retourner à l’hôtel colonial pour dormir sur la fatigue de mes émotions matinales.
Cela fait trois Péruviennes “out” de mon carnet de rendez-vous…
Que vais-je devenir ?
Me voici à un autre des bouts du monde et presque à genoux (parce que le gauche est souffrant), pour écrire ma douleur quotidienne de ne pas pouvoir baiser chaque jour.
Mon ombre, dans ce pays de soleil, est celle d’un mendiant ou d’un prieur en pénitence.
Je maigris, je ne rêve plus, parce que de jour, mes pensées sont des rêves.
Les autres péruviennes m’attendent-elles, c’est du moins ce que j’espère, dans ce pays que je n’aime que parce qu’elles l’habitent.
De même qu’elles habitent mon cœur et chacun de mes gestes, si souvent sexuels.
C’est long cette quête.
Je maigrirai encore, pourtant je dois apprendre à aimer la patience.
Elle me fera trouver une Péruvienne, l’élue, au bout de mon chemin, changée mais toujours aimante, amoureuse de moi.
Ma belle inconnue qu’il me reste à découvrir, ne m’en veux pas d’avoir attendu si longtemps, je n’avais pas trouvé de compagnie aérienne “low-cost” jusqu’à ces derniers jours !
Je t’aime déjà.
Mon affliction est grande de n’être pas encore à tes côtés dans des temps ou je le voudrais tant.
Je te prie de ne pas m’en vouloir par avance.
Au bout du monde, depuis 5 ans, mon amour doit te réchauffer quand tu dors… et te sourire quand tu manges.
Sois sage, ma belle, je t’aime, je suis là, j’arrive…
Lima, la capitale du Pérou est gigantesque (8 millions d’habitants) et la pollution en est un des fléaux principaux.
J’ai décidé d’aller visiter ma quatrième Péruvienne, sans prévenir…
Alors que je marche vers son magasin de fleurs, cherchant ma route, je m’informe du trajet auprès d’une damoiselle Péruvienne qui fait les cent pas dans la rue…, très court vêtue !
Elle me fait comprendre que, puisqu’il fait nuit (je vis la nuit, elle aussi) et que Lima est une ville excessivement dangereuse… et que, puisque l’adresse vers laquelle je me dirige est à 16 kilomètres, il me faut prendre un taxi qu’elle me recommande.
Me voici donc embarqué dans un taxi vétuste (60 soles pour ce trajet).
En voyant la tête du chauffeur quand je lui ai dit le nom de la boutique de ma quatrième Péruvienne, j’ai pensé que je faisais une erreur.
Il me dit que c’est un mauvais quartier, la psychose était sur le point de continuer.
Avenida Tacna, l’édifice est sans doute un des plus hauts de la capitale, le magasin de fleurs situé au rez de chaussée est fermé…, je décide d’attendre l’ouverture vers 9h le matin, en attendant je m’assois sur un banc…
J’ai pu découvrir cette nuit là, à quel point le bruit monte, des décibels à faire exploser la tête, une ville qui ne s’arrête pas de vivre la nuit avec des bus, des bus et encore des bus…
Sous un ciel presque sans brume, vers on ne sait où je vais mais le destin ce matin-là m’enchante.
Le centre historique de cette ville est magnifique.
L’Espagne y a laissé sa marque comme l’odeur d’une fleur qui ne se fane pas.
Cette boutique de fleurs est située près de la gare des trains qui est hors service du fait du changement de propriétaire.
J’entre dans une petite maison située juste à côté de la boutique qui n’est pas encore ouverte.
Il n’y a que trois tables, des nappes en plastiques à fleur et un petit monsieur, âgé.
Il s’approche de moi à tous petits pas, lentement.
“Que quieren desayunar ?”… (que voulez-vous déjeuner?)
Il est 9 heures du matin, je me lance dans le nom d’un plat que je ne connais pas, écris à la craie, sur un tableau gris sombre suspendu à un miroir, lui-même surmonté d’une sainte vierge.
Le vieil homme me sourit, je crois voir dans ce sourire le plaisir qu’il est déjà sûr que je vais prendre en dégustant son plat.
Il revient une petite dizaine de minutes plus tard, avec un autre sourire, celui, fier, du mari de la cuisinière qui fait ces si bonnes pâtes.
Car ce sont des pâtes, épaisses et mouillées, avec des morceaux de ciboulettes et de petits oignons roses, à peine cuits, dans la sauce d’un poulet, sans doute. (3sol) !
Quel beau pays que celui où l’on déjeune salé et si copieusement dès le matin, servis par de si beaux sourires.
Hélas…, à mes questions concernant la boutique de fleurs, il m’apprend qu’elle est fermée depuis un mois et que la petite Solara qui la tenait est partie dans les Andes…
Plus tard à Lima, dans les fumées d’échappement des voitures mal réglées, je m’éloigne de cette zone “touristique” pour aller au terminal de bus pour m’en retourner vers mon hôtel.
Les mendiants sont plus nombreux, les policiers plus rares et les rues plus sales.
La course, puisque ç’en est une, s’achève dans le terminal Mariscal Carceres où règne une tranquillité appréciable.
Plusieurs fois durant mes premiers jours à Lima, j’ai vu ce fameux “Inca kola“.
L’occasion s’offre à moi d’essayer ce qui semble être la boisson nationale Péruvienne.
Dix minutes de répit à boire cet infâme et artificiel jus de mauvais arômes fait par de mauvais aromaticiens, dix minutes pour penser que, si j’ai le temps j’écrirai un mini traité sur la douce et sournoise colonisation de l’Amérique centrale par les Etats-Unis…, pour penser que si l’inca kola est d’un mauvais goût pour mes papilles, il s’en vend des quantités phénoménales au Pérou et que le Coca Cola ne le remplacera jamais.
Pour penser aussi que les Péruviens mangent ou ont l’air de manger moins que les autres, que leur culture est partout, encore vivante et qu’ainsi, dans ce terminal de bus de ce quartier mal famé de Lima, je suis bien heureux d’être au Pérou.
Le soir de cette même journée, je décide de trouver un comedor (cantine) peu cher pour remplir ma panse de nourriture.
Quelle euphorie et quelle inconscience m’a-t-il fallu pour me laisser aller à commander un plat de “arroz con mariscos” (riz aux fruits de mer) ?
Délicieux, le mot est faible, je me suis régalé, au coin d’une télévision qui hurlait des publicités à mes oreilles déjà fatiguées par les bruits de la rue.
Quel mal m’a pris d’avaler une telle pitance ?
Je pense, comme vous l’auriez sans doute fait, que l’altitude donne de l’aérophagie.
Quelle méprise !
Je me soulage sans mal par quelques lâchées de gaz qui passent inaperçues auprès de mon voisin le plus proche qui est assez loin dans le bus.
Quelques pets donc mais rien de bien grave.
Encore inconscient du mal sournois qui traçait sa route dans mes intestins, je me suis affalé sur la banquette, victime d’une aérophagie violente, avec des pets de plus en plus chauds.
Enfin, l’autobus se décide à achever sa course.
Je suis pressé par le besoin de poser mon postérieur sur un hublot de toilettes, n’importe lequel.
Il s’agit aussi pour moi de vérifier la nature réelle des soulagements intestinaux cités plus haut.
J’arrive, incontinent, à mon hôtel (6 sol la nuit).
Les jeux sont faits, c’est la turista.
La nuit qui suit est des plus désagréables, passée entre le lit et les toilettes (complètement bouchées).
Au petit matin, fiévreux, je me suis décidé à changer d’hôtel, désolé pour la pauvre personne qui s’essaiera au nettoyage des toilettes.
Je me suis traîné vers un autre hôtel, surtout pour avoir à ma disposition des wc qui marchent.
Une question se pose alors : résisteront-ils à mes assauts aussi fréquents que douloureux.
La journée qui suit ce changement d’hôtel fut un cauchemar ; la fièvre a du monter à des températures extrêmes et je me prive de vous raconter les hallucinations qui me hantaient alors.
Je haïssais ce pauvre petit homme de Lima qui nous avait servi ces mariscos (fruits de mer).
Plus encore, je me haïssais de les avoir mangés.
Je pensais aussi à l’unique vaccin que j’avais oublié de faire (méningite) et croyais me souvenir qu’on attrapait cette infâme maladie en mangeant des poissons ou des fruits de mer.
Heureusement les couvertures étaient chaudes ; elles ne disaient rien en accueillant mes sueurs et mes tremblements.
J’avais l’impression de faire sortir mes tripes par mon cul (excusez mes humeurs vulgaires mais je me dois de vous rendre compte de ça aussi).
Un proverbe touriste dit : si tu as la courante, chie tout et après seulement ça ira mieux.
Je sors dans la rue en fin d’après-midi pour acheter de l’Inca Kola et je tombe sur un pasteur évangélique qui voit mon air misérable et me demande si j’ai besoin d’aide.
Et , le croirez-vous ou non, le voici qui commence à essayer de me convertir, avec des arguments qui laissent à désirer.
Je suis malade, ce n’est pas le moment de me convertir.
De toute façon, il n’y a pas de moment pour essayer.
J’ai l’impression de me retrouver en face de mon grand-père, si plein de bonne intentions pourtant et qui passe son temps à essayer de me convertir à tous ces dérivés de catholicisme, toutes ces bronchioles’ un peu dégénérées qui font un véritable ravage en Amérique du Sud.
Au bout d’une bonne demi-heure, il se rend compte qu’il n’arrivera à rien avec moi et s’éloigne, donc, à la recherche d’une autre âme en peine ou damnée à convertir.
J’essaye de me lever : impossible, je pressens l’évanouissement.
Je reste là, immobile, sur la place de cette ville Péruvienne qui m’entoure, moi, si malade.
Ce voyage est un enfer.
Je réussi enfin à rentrer à l’hôtel, avec une tête comme une citrouille.
Je pense un peu à “ma” belle Péruvienne qui me manque plus que de raison ce soir de maladie et je m’endors, sale, épuisé et tremblant.
La nature est merveilleuse, le lendemain matin, tout semble être redevenu normal.
Je fais le point…
Il me reste 5 Péruviennes à voir, je ne sais pas si j’en aurai encore le courage !
– Shelita : 40 ans, très romantique, pas d’enfants , 1m56 – 60 kilos, gros seins, gros derrière, très croyante. – Mabelly : 43 ans, très très pauvre, 1m48 – 55kilos, sensible, pas d’enfants. – Sheila : 33 ans, vendeuse, trop indépendante un peu grosse, beau sourire. – Vonya : 42 ans, Architecte sans diplôme, vit avec ses parents, sa soeur, à un enfant 4 ans, 1m60 – 65kilos, seins moyens, épaisse sur les photos, beaux yeux, pauvre. – Margareta : 45 ans, j’ai des doutes sur son âge, parait 60, trop moderne, cheveux teints et porte des pantalons, pas assez féminine. J’ai même fait des calculs cabbalistiques à partir de leurs prénons, de leurs noms de famille !
Pour qu’elle devienne ma femme, elle devra se soumettre à mon style de vie, pour la modeler !
Elle ne doit surtout pas être rebelle, je suis fatigué des femmes européennes qui osent me traiter de fainéant et j’en ai marre que je doive préparer moi-même mon premier repas lorsque je me lève à 4 heures de l’après-midi ! C’est un manque de respect et de psychologie envers moi…Il ne faut pas croire qu’être au chômage comme moi, c’est de tout repos, je ne sais plus dormir la nuit depuis 25 ans…, c’est épuisant de ne rien faire la journée ! Cette Vonya devra être heureuse de m’avoir, je suis son sauveur, pour une Péruvienne, un homme qui reçoit 1.000 euros pour ne rien faire est très très riche ! Je suis un peu le Barclay Péruvien… Te qiero amor… Besos en tu boca amor… No peodo domir amor…
Je choisis Vonya, au hasard…
La nature humaine est complexe et cède à la séduction de manière parfois inattendue.
J’ai d’ailleurs cédé à la tentation à force de côtoyer des péripatéticiennes Péruviennes…
Cela a calmé temporairement mes ardeurs sexuelles.
Lima est une ville marquée par l’Espagne coloniale et les constructions incas.
Le mélange est saisissant et, à s’y promener, je comprends pourquoi elle est si pleine de touristes, fait dommageable à priori, mais c’est ainsi et c’est tant mieux pour tous les Allemands et autres hollandais qui ont les moyens de venir ici avec leur grosse qui a oublié d’être désirable depuis bien longtemps.
Ils viennent y frotter leur bedaine dans des restaurants faits pour eux, toujours avec leur grosse, la peau grasse de crème à bronzer ou de crème anti-âge.
Mais l’âge est là, quand même…
Bien loin des Incas, les Péruviens du 21ème siècle font choux gras de cette manne touristique en proposant aux gosses des Allemands cités précédemment, des objets pseudo-traditionnels à des prix exorbitants.
Voilà pour certains de ces descendants Incas.
Les autres ne s’encombrent pas de protocole de vente pour voler le touriste ; ils vont à l’essentiel en prenant directement dans la poche des gringos, ce dont j’ai fait les frais.
Le soleil brillait rondement, comme il a l’habitude de faire au Pérou.
On comprend tout de suite pourquoi les Incas avaient fait du soleil leur dieu principal.
Je marchais dans le centre historique, au milieu d’autres touristes, insouciants et à peine réveillés.
Une envie soudaine de manger des bananes envahit mon esprit et me voici demandant la direction du marché.
Non, je ne cherchais pas le marché artisanal mais bien celui où l’on achète fruits et légumes.
“Faites attention à vos affaires !“, me prévient-on, “le marché n’est pas un endroit sûr pour des gens comme vous“…
Qu’importe les recommandations, mes bananes m’attendent et si je m’amusais à suivre toutes les recommandations, je ne sortirais quasiment pas de mon hôtel.
Dès l’entrée du “mercado central“, le monde change.
Plus un touriste à l’horizon et les regards des Péruviens sur moi se font plus insistants.
Je reçois un peu d’eau dans le cou ; j’y porte ma main et je me fais bousculer.
Je poursuis ma route et soudain je m’aperçois qu’une de mes poches est ouverte.
Il ne manque pourtant rien.
Puis je trouve des bananes, 8 pour 1sol et je m’assieds dans un endroit ensoleillé pour les déguster.
Retour ensuite vers le centre historique à côté duquel Vonya habite (encore chez ses parents) … et c’est là que, à quelques pas de la sortie du marché, il me prend l’envie d’acheter un pain pour parachever de quoi remplir ma panse.
Je sors de ma ceinture ventrale de quoi payer mon pain et je me fais à nouveau bousculer par deux grosses Péruviennes et je sors du marché, la soif au ventre.
Quelques mètres plus loin, je mets la main à ma poche et constate la disparition de mon appareil photo.
Il est trop tard pour mettre la main sur l’auteur du délit.
Me voici parti au commissariat où je fais une déclaration de vol, m’adressant à un policier Péruvien qui semble très habitué aux vols sur des touristes.
Deux allemands sont là en même temps que moi, désolés d’avoir à déclarer, quant à eux, le vol de moults objets personnels dont un passeport et leurs billets d’avion de retour dans leur fière et froide Prusse.
Voici une bonne leçon de voyage et, furieux de m’être fait duper de la sorte, je jure qu’on ne m’y prendra plus.
KAY PACHAPI HAWA QASI KAUSAY ATIPAC
QUE LA PAZ PREVALENCA EN LA TIERRA
VALE…
Je suis enfin arrivé à la maison de Vonya…
Je sonne, une dame âgée vient ouvrir, me demande ce que je fais là… et j’explique que je suis en contact avec Vonya depuis 5 ans sur Internet et que nous avions décidé de nous rencontrer.
La dame pousse un cri et referme la porte !
J’entends des hurlements, des bruits de casseroles qu’on jette sur le sol…
Au bout de 10 minutes la porte s’ouvre à nouveau et Vonya m’apparait !
J’ai de suite un choc…, elle a un beau visage, mais elle est en surpoids…, elle ne correspond pas à mes très stricts critères…, mais, je décide de faire un effort… car j’ai envie de faire l’amour…
Elle me demande de l’attendre dans une rue adjacente, sous un grand porche…
Après une heure d’attente, elle arrive, toute de noir vêtue.
On commence par papoter, on se prend les mains, fébriles… et on risque un baiser…
Pas de bol, elle m’explique très ennuyée qu’elle a encore très mal au ventre et qu’elle est dans la fin de ses règles et qu’ici au Pérou, l’acte sexuel est interdit pendant cette période.
Je devrais encore attendre une semaine.
Et puis de toute façon, elle me dit qu’elle ne couche jamais à la première rencontre, c’est un péché mortel… Ou sont les putes ?
Vite !!! Je deviens de plus en plus fébrile… Elle me raconte à nouveau sa vie…, elle me dit : qu’elle a conçu son enfant avec un inconnu car elle ne ne voulait pas d’homme dans sa vie, car tous les Péruviens sont machos… : qu’elle travaille six jours sur sept et n’a que le dimanche pour ses loisirs, l’église le matin et aller au parc promener sa fille l’après-midi… : que depuis sa rencontre virtuelle avec moi, il y a cinq ans, elle est restée chaste et fidèle à mon avatar… et que de toute façon, elle n’a pas le temps de faire des rencontres réelles… Lorsqu’elle me demande, pourquoi ma femme m’a quitté, je lui répond, que les femmes occidentales sont trop matéralistes…, qu’elles ne pensent qu’à l’argent…, qu’elles ne sont pas mon genre.., qu’elles se comportent comme des hommes…, qu’elles roulent en voiture 4X4… et ont les cheveux courts comme les hommes…, qu’elles ne sont jamais contentes ni satisfaites… et que, parfois même, elles obligent leur mari à débarrasser la table et faire la vaisselle, car en Belgique on prend les hommes pour des lavettes… aucun respect !
Vonya baisse les yeux, c’est bon signe….
Je lui prends la main…, j’ai un peu pitié d’elle, je pense déjà intérieurement que je dois être très doux avec elle dans un premier temps…, qu’ensuite, je passerai à l’étape suivante… qui consiste à lui montrer que je sais prendre une femme et m’en occuper sérieusement !
Les femelles sont des demi-êtres inférieurs !
Je la persuade que je peux assumer, être responsable…, ensuite je vais passer à la vitesse supérieure, je vais la modeler à mon image idéale, lui faire lire des livres ésotériques…, lui dire que la matière est une construction de l’esprit… Sauf elle ! Enfin, un vrai foyer… une vraie femme qui dira toujours oui…
Elle me prie alors de partir, de retourner à mon hôtel ou elle me rejoindra en soirée si ses règles sont terminées…
Elle me prie alors de partir, de retourner à mon hôtel ou elle me rejoindra en soirée…
Retour donc à l’hôtel !
Vers 22h, on frappe à la porte, c’est elle, “ma” Vonya…
Sans que je puisse esquisser le moindre geste, elle se deshabille, me saute dessus et arrache mes vêtements, me pompe le gland et m’oblige à la pénétrer…
En quelques minutes j’ai joui et j’ai l’air con…
Je pressens quelque chose de pas net !
Des grands coups sont frappés sur la porte qui finit par voler en éclat !
Une dizaine de personnes dont la dame âgée de tout-à-l’heure investissent la chambre en vociférant que j’ai porté atteinte gravement à l’honneur de leur fille et que je me dois de réparer !
Je me faufile dans la minuscule salle de bain, je me rhabille en quelques secondes, puis je décide de prendre la poudre d’escampette… et je saute par la fenêtre…
Au petit matin (6h30), en allant boire un mate de coca, je me trouve à marcher derrière un petit vendeur de glace.
Il boite parce qu’il a une jambe plus courte que l’autre.
Il a peut être 15 ans ou un peu moins.
Je m’imagine que tous les matins de sa vie il part vendre des glaces (paletas) en boitant.
Quel courage faut-il pour cela ?
C’est sans doute parce qu’il faut manger.
Il est au Pérou avec une jambe plus courte que l’autre et il vend des glaces pour vivre…
Ce voyage me donne chaque jour des choses ahurissantes à voir, je sais qu’elles sont ahurissantes, mais on s’habitue à tout.
Presque plus rien ne m’étonne.
La civilisation Péruvienne est loin de la nôtre et pourtant l’adaptation fait que tout devient vite normal.
Les amoureux fricotent de la même façon, les bandits ont des têtes de bandits, toujours les mêmes, les mendiants ont toujours ce même regard à la fois dur et si près de nous, si près de ce fil duquel on peut tomber et se retrouver à tendre la main dans la rue parce qu’on a faim.
Les mendiants, ici ou ailleurs, vont à l’essentiel, manger et ne pas avoir froid la prochaine nuit en dormant dans les bras d’une vie cruelle qui ne leur a rien laissé.
Aussi vais-je à l’essentiel.
Mais quelle facilité, pour moi.
Les voyageurs qui rôdent longtemps sur les chemins du monde ont souvent des difficultés à se réadapter à leur environnement d’origine.
C’est qu’en voyage, on n’a aucune autre responsabilité que celle de veiller sur son sac.
Pas de liens et de contraintes, pas de vie comme on se doit d’avoir.
Si la terre n’était peuplée que de voyageurs, il n’y aurait aucune maison pour les abriter, pas de boulanger pour faire le pain qui les nourrit, pas de riz non plus.
Le travail des uns permet la promenade des autres.
On irait même jusqu’à dire que les voyageurs sont inutiles, sauf à faire connaître les pays qu’ils traversent, à faire grandir les têtes de ceux qui lisent leurs récits.
Ce matin, à 6h30, je pensais que j’étais en promenade alors que d’autres, la grande majorité des terriens, s’affairaient à leur tâche quotidienne pour faire avancer un peu leur village, leur pays, l’homme.
Si ce n’est pas pour le faire avancer, c’est pour, au moins, qu’il continue un peu.
Tout ce que j’ai dans la tête de rêves et d’envies, tombent les uns après les autres.
Hier, Vonya, même dans mes rêves les plus beaux, je n’avais pas imaginé pareille galère.
Demain aussi, encore d’autres rêves réalisés et d’autres envies.
Et pourtant d’autres envies ne cessent de naître.
Je regarde, tel un fou, les mondes défiler devant moi.
Le Pérou foisonne de cybercafés (Internet-cafés).
Le monde entier est pris par ce vent de communication immédiate entre individus distants que permet Internet et par la vague de nouveautés, informations et curiosités diverses, venues de plusieurs des coins du monde et directement accessibles depuis une machine en face de soi.
Peu importe l’efficacité des connexions, l’essentiel est que celles-ci existent.
Dans ce pays, les heures passées à attendre qu’une page s’affiche forment un décompte gigantesque.
Une des premières raisons pour lesquelles les cybercafés fleurissent comme des hibiscus, est la présence de voyageurs qui ne peuvent plus se passer de cette communication immédiate, idéale…, voyageurs qui remplissent les cafés Internet pour rentrer en contact avec leurs ports d’attache.
Mais ceux-ci ne constituent pas la majorité de la population de ces cybers-lieux, loin s’en faut.
Les populations locales investissent elles aussi les cybercafés et elles le font sans aucune appréhension.
Moins peureuses peut être de la nouveauté ou de l’inconnu, elles veulent pouvoir se servir clairement de ce que leur offrent les nouvelles technologies.
Moins frileuses aussi et moins lentes à réagir que les Européens, par exemple…
Ce qui fait que ces gens n’ont pas d’accès à Internet chez eux, ce n’est pas un aspect compliqué de leur sociologie ou une méfiance quelconque du phénomène Internet, c’est simplement que certains ignorent ce phénomène ou qu’il leur faudrait six mois de salaires pour se payer un PC.
Les voici donc dans les cybercafés, à tapoter sans crainte et enthousiastes…
Dans un premier temps, il s’agit surtout pour eux de découvrir l’informatique et les services qu’elle peut rendre plutôt que de voguer sur le Net.
Certains viennent ici pour se servir des logiciels de traitement de texte installés sur toutes les machines.
Ils payent une connexion, une ligne téléphonique, mais ne consomment réellement que l’électricité qui fait marcher la machine.
Au Pérou, pays où les écrivains publics ponctuent encore les bruits de la rue du tapotement de leurs doigts sur leur machine à écrire, les gens découvrent avec extase les facilités qu’offre Word.
Ainsi, dans une logique propre à ces civilisations, les cybercafés embauchent ces mêmes écrivains publics et les forment aux traitements de texte.
Internet intéresse aussi les jeunes; les cybercafés se parent des déguisements qui font une mode à un moment précis et on peut y entendre des musiques “in the wind“.
Le sexe, bien sûr tient une place importante dans les favoris.
Les jeux aussi.
On retrouve au Pérou les mêmes travers que ceux dans lesquels tombent les européens.
On a pu voir aussi des comportements étranges face aux machines : en attendant l’affichage d’une page web, certains tapotent l’écran du PC pour accélérer l’affichage.
L’humanisation d’Internet passe peut être aussi par là…
Voilà…
Mon voyage au Pérou, ça n’a pas été le Pérou…
Ca m’a couté un pont d’or, j’ai été cassé, je suis parti crevé, je suis revenu fatigué…
Et mes ennus ne s’arrètent pas là puisque la famille de Vonya m’a attaqué en reconnaissance de paternité…, Vonya a accouché 9 mois après notre rencontre et me réclame la moitié de mes biens en sus d’une pension alimentaire conséquente !
Voici ce que je garde comme souvenir :
– Il doit exister un saint pour les piètons, car, au Pérou, aucun code de la route n’existe pour les voitures, cela roule dans tous les sens, la police ne s’occupe pas de la circulation, elle n’est là que pour les grands hôtels et les banques dans les quartiers plus chics… – Aucune des portes des chambres d’Hôtels ne se ferment à clé de l’intérieur, il faut une chaise pour les bloquer…
– Les Péruviens ont froid en cette saison de juillet/août, il y fait 20 degrés, c’est l’hiver au mois de juillet, les pulls et les manteaux sont dehors, moi, je transpirais sans bouger, des larges auréoles se voient sur les t-shirts des touristes aventuriers… – Lima, la capitale du Pérou est gigantesque (8 millions d’habitants) et la pollution en est un des fléaux principaux.
– Il n’y a pas de vie de nuit au Pérou, du moins dans les quartiers pauvres, tout le monde travaille de 7 heures du matin à 8 heures du soir… pour ne gagner que 200 à 250 euros par mois, pas de couverture sociale, pas d’enseignements valables dans les écoles pour pauvres, les écoles privées sont réservées aux riches.
– Il n’y a pratiquement pas de pensions pour les vieux, c’est pourquoi, ils vivent tous et toutes dans la même maison, grands-parents, parents, enfants, petits-enfants…
– Si tu n’as pas d’argent, aucun médecin ne te reçoit sauf aux urgences lorsque tu as eu un accident grave…, si tu n’as pas l’argent pour des antibiotiques en farmacia, tu dois les acheter chez un vendeur privé et tu n’es pas certain si c’est de la poudre de perlimpinpin ou un vrai médicament, mais bon, ça c’est moins comique…
Suite plus tard…, peut-être pas tout de suite…, on verra mon humeur !
Adrian Cimetière
Post-Scriptum : Si tu es une jeune femelle, belle et solide, avec de beaux et gros seins, si tu es bien faite, si tu es courageuse et toujours de bonne humeur, obéissante à ton homme et maître, alors cette annonce est pour toi.
Moi Adrian Cimetière, fils de Grouchard Cimetière douzième du nom et propriétaire de nombreux biens immobiliers de très grande valeur dont j’hériterai à son décès très prochain, je recherche une femme comme toi.
Tu devras impérativement être toujours soumise à mes volontés, tu devras préparer la pitance qui me convient pour le moment ou je me réveille, soit chaque jour à 16h16 très précise, le ménage devant avoir été fait dans le silence le plus total et les courses effectuées dans la recherche du meilleur aux prix les plus bas.
Tu dois accepter mes caprices surtout sexuels et être prête à tout.
En contrepartie, j’envisagerai de t’épouser sous contrat de séparation et tu pourras loger dans la chambre de bonne en attente de mes ordres.
Ecris-moi, je t’attends.