Chevy Nomad’55 on USA tour with Jeff Thisted
Strictement personne n’a la possibilité en Europe d’avoir quelconque souvenir de la ritournelle débilitante et publicitaire maintenant séculaire ânonnée plus que chantonnée par nulle autre possible que la caricaturale Dinah Shore qui a poussé les Américains à acheter une Chevrolet pour: “Voir les États-Unis, dans votre Chevrolet”… Ce gag est devenu le thème de nombreux Cow-Boys et Cow-Girls des fifties qui se sont précipités dans une concession Chevrolet…
Là, ils ont payés à crédit et sont partis à l’aventure après avoir ouvert leurs cartes routières, rempli leurs réservoirs et leurs paniers de pique-nique. Une démarche basiquement américaine des débuts du consumérisme d’après guerre pour contribuer au redressement de l’empire alors que s’abattait le Maccartisme et les suites de l’ère atomique, une période connue également sous le nom de “Red Scare” et qualifiée de chasse aux sorcières (witch hunt).
Le maccarthysme trouve ses origines dans le fort sentiment anticommuniste qui s’était développé aux États-Unis dans le contexte de la guerre froide. Il s’étend de 1950, avec l’apparition du sénateur Joseph McCarthy sur le devant de la scène politique américaine, à 1954, avec le vote de censure contre McCarthy. Pendant deux ans 53/54, la commission présidée par McCarthy traqua d’éventuels agents, militants ou sympathisants communistes aux USA.
Plusieurs millions d’Américains ont été soumis à des enquêtes judiciaires et policières. Par simplicité, l’expression est parfois utilisée dans un sens plus large, elle désigne alors l’ensemble des investigations et de la répression menées par des commissions parlementaires américaines à l’encontre des communistes, leurs sympathisants ou supposés tels, englobant ainsi celles menées par le “House Un-American Activities Committee”. Une période sombre résumée ICI...
Tous les Jeff’s et Barbara’s (Thisted en leur cas) s’évaporaient donc sur les routes pour oublier tout cela et tenter de revivre l’épopée du Far-West, le bon temps ou les colons génocidaient les Amérindiens (les peaux-rouges) et massacraient les bisons… Ensuite, ils ont massacrés les “nègres” et créé une nouvelle guerre chaque année… A lire en un clicl ICI… Maintenant les randonneurs en ce compris des Hot-Rodders et autres, utilisent des cartes électroniques…
Mais dans les années cinquante, les déterminé(e)s à voir autant d’États-Unis que possible dans leur familiale Chevrolet utilisaient des cartes routières. Jeff et Barbara ont donc utilisé leur Chevrolet ’55 comme “Daily-Driver-Remember’55 périod”, il n’y avait pas d’autres véhicules dans la famille Thisted. Ils m’ont confiés qu’ils voulaient vraiment une Chevy “Nomad”, mais ont vite appris que tous les “Wagons” ne sont pas des “Nomad’s”, mais que celui-ci était à vendre.
À part ce léger changement de plan, ce Chevy ’55 d’occasion avait tout ce qu’ils cherchaient pour revivre le même genre d’épopée routière qu’en 1955…Un V8 Chevrolet small-bloc se trouvait déjà entre les rails du châssis, et comme ils savaient qu’il allaient conduire la voiture sur au moins 15.000kms, ils voulaient des freins à disque, la climatisation et une direction assistée disponibles en option en 1955 (les freins à disque n’arriveraient que bien plus tard).
Heureusement pour Jeff et Barbara, cette voiture avait déjà été mise à jour avec ces trois options de confort et de sécurité. Jeff a en fait perdu la guerre des enchères en ligne, mais le vendeur l’a contacté plus tard lorsque la vente initiale a échoué. À la réception de la voiture, Jeff a fait installer une transmission 700R4 presque immédiatement. Il a ensuite fait effectuer un échange moteur en plaçant un LS Corvette avec une transmission 4L60E derrière elle.
Il a également installé un ensemble d’amortisseurs Bilstein pour adoucir la conduite… On demande souvent à Jeff pourquoi il a parcouru autant de kilomètres avec un véhicule de près de 70 ans. Certaines personnes le regardent avec étonnement lorsqu’il explique que c’est sa seule voiture. Sa réponse chaque fois qu’il entend quelqu’un dire : “Vous ne pouvez pas conduire quotidiennement une Chevrolet Tri-Five !”, il hausse les épaules…
La Chevrolet’55 de Jeff et Barbara c’est avoir la bonne attitude, ce qui est primordial lorsque vous prenez la route dans n’importe quel véhicule plus ancien… À ce jour, Jeff rapporte qu’il a parcouru plus de 100.000 miles avec la voiture depuis qu’il la possède. Un câble de compteur de vitesse cassé a empêché le compteur kilométrique de fonctionner pendant un certain temps, il sait donc qu’il a voyagé plus que cela, mais il ne sait pas combien de plus.
Au cours du premier trimestre de 2023, Jeff et sa Chevrolet ont parcouru environ 8.500 miles. Au cours des deux dernières années, Jeff et sa Chevrolet 55 ont parcouru 48.673 miles. Jeff et Barbara ont conduit leur Chevrolet sur certaines des plus hautes routes des USA, à travers les salines arides de Bonneville et jusqu’à l’endroit où la terre rencontre la mer… J’ai donc demandé à Jeff et Barbara s’ils avaient encore des appréhensions d’aventures.
“En quelque sorte, oui. Chaque voyage commence par un nouveau départ”. Jeff fais tout ce qu’il peux peux, comme une inspection avant un vol : “Je m’assure également d’avoir une boîte de fix-a-flat, un kit de réparation, une courroie de rechange, des relais et du fil. Ensuite, on est sur la route le plus tôt possible et on parcours 300 miles en 10 heures. À ce moment-là, on devient cool et bien installé. On voit des endroits cultes et on s’y prend en photos”...
Les amateurs du classique culte “Easy Rider” se souviendront rapidement de cet endroit, c’est à la station-service de “Sacred Mountain” que Wyatt et Billy faisaient le plein de leurs Choppers. Mais tout a changé seuls quelques détails démontrent que c’était bien là… C’est dommage que ça disparaisse ! Même avec les meilleures précautions, ces choses sont inévitables. Dans ces moments-là, Jeff s’empresse de se laisser aller ses ressentis et souligne ce qui suit :
“J’ai eu de nombreux accrochages avec des gens de bon cœur au moment où j’en avais le plus besoin Certains problèmes, comme lorsqu’un faisceau d’injecteur de carburant est débranché, peuvent être corrigés. D’autres nécessitent un peu plus d’ingéniosité et de bienveillance personnelle. Un ressort de soupape cassé en Arizona et un carter de transmission fissuré dans le Colorado ont nécessité un peu plus qu’une attache zippée”…
Mais Jeff a pu rencontrer quelques-unes des personnes qui font des USA un grand pays dans le processus. Lors d’un voyage à Kingman, en Arizona, l’un des ressorts de soupape du moteur LS a cédé : “Personne à Kingman n’avait de ressort de soupape. Jayson, le mécanicien de l’atelier où Jeff a présenté la ’55, reconstruisait un LS3 pour sa Camaro. Il a envoyé un texto à sa femme pour qu’elle les amène et il a remplacé le ressort de soupape cassé par l’un des siens”.
Tout ça, juste pour que Jeff et Barbara puissent rentrer chez eux ! Ce sont les États-Unis au-delà de la route… “Dans notre monde à quatre voies, nous regardons en arrière les routes emblématiques telles que la Route 66 tout comme les minuscules artères qui se frayent un chemin à travers l’Americana. À l’époque, les routes à deux voies étaient les principales autoroutes de leur époque. Elles comportaient des myriades d’attractions et de points d’arrêt. Maintenant c’est presque disparu”…
Ils constituaient la route la plus directe à travers les États-Unis. Jeff et Barbara aiment stopper leur Chevrolet’55 près de ces motels emblématiques qui jonchent le paysage et réconfortent les voyageurs fatigués d’une journée de voyage. Jeff et Barbara préfèrent toutefois emprunter la route à deux voies, mais il s’écartent également complètement de l’asphalte pour voir une partie des États-Unis bien au-delà des routes pavées d’Amérique.
Ils ont parcouru des chemins de terre, des routes en briques et même des zones où il n’y a pas de routes dans leur Chevrolet’55 ! Je leur ai demandé s’il y avait jamais eu un moment où ils s’étaient arrêté et avaient annulé la poursuite de l’aventure. “Barbara et moi sommes allés à la Great American Horse Drive à Maybell, dans le Colorado. Ils conduisent leurs chevaux sur 60 miles. Nous avons suivi leur périple, c’était très western à l’ancienne”...
Certains peuvent s’interroger sur la façon dont Jeff et Barbara pensent à la façon dont ils aiment conduire leur Chevrolet’55, mais il m’ont expliqué très simplement : “Nous sommes libres donc nous vivons librement”… Heureusement, pour ceux qui ne pointeront peut-être jamais leur ornement de capot dans la direction de l’aventure, Jeff a commencé à documenter leurs tournées pour en écrire un livre comportant plusieurs centaines de photos originales.
Jeff a également une variété de vidéos pour compléter. Lors d’un récent voyage en Pennsylvanie, Jeff et Barabara se sont arrêté pour une séance de photos au célèbre garage Chevrolet Yenko à Canonsburg. C’est là que Don Yenko a produit certaines des muscle cars Chevrolet les plus appréciées des années 1960. Mais c’est devenu en ruine, pitoyable, d’une tristesse sans nom… L’intention de tout documenter risque de rester une intention car tout disparait.
Cela a lancé Jeff sur un autre chemin dans la vie, celui d’un écrivain prolifique. Non seulement il parcourt des kilomètres en voiture accompagné de Barbara,, mais en tant que passionnés d’histoire, ils documentent des zones remarquables du paysage, y compris des bâtiments historiques, des points de passage emblématiques et même des points forts de la culture pop qui passeraient facilement inaperçus si vous ne connaissiez pas leur importance.
Bien que vous ne connaissiez peut-être pas toutes les paroles du célèbre jingle que Chevrolet a créé dans les années 1950, vous pouvez découvrir tous les endroits où Jeff et sa Chevrolet 55 voyagent alors qu’ils se frayent un chemin à travers les États-Unis, c’est un excellent moyen de voir et d’apprendre. Par exemple, voyez l’endroit ou l’un des “Blues Brothers” sort du pénitencier, et comparez avec ce que s’est devenu… “Salut” à Jeff et Barbara…
Voilà, voilou, c’est terminé… Reste a visionner Jeff en un clic ci-dessous… Bon voyage…