Descente dans les clubs les plus chics de la trépidante nuit moscovite… Derrière l’épaule du physionomiste, c’est le paradis ! Sur les rives de la Moskova, le site de la célèbre chocolaterie “Octobre Rouge” offre un délideux mix de jolies filles et de dubs branchés… mais gare aux videurs !
Un cortège de 4×4 de luxe et de voitures sportives rutilantes longe l’usine de chocolat désaffectée transformée en club le plus “hype” de la capitale, c’est un lieu dégoulinant d’opuIence qu’un blogueur a surnommé : “le cauchemar d’un enfant de 7 ans qui a mangé trop de bonbons et s’est endormi” !
Perchées sur leurs talons aiguilles vertigineux, des centaines de filles se pressent vers l’imposant bâtiment en briques rouges.
Certaines disent que le “Raï”, qui signifie “Paradis” en russe, n’est plus la boîte la plus chaude de Moscou… mais la longue file d’attente qui se presse ce soir semble indiquer le contraire.
L’entrée est gratuite, mais la sélection est féroce, le club est connu pour son “face control” impitoyable, un anglicisme devenu le maître mot des nuits moscovites, votre chance dépend du physionomiste, qui, d’un coup d’œil, détermine ce que vous êtes en mesure de “claquer” !
Une belle jeune femme s’approche de l’entrée du “Raï” et scrute le videur Vladimir du regard :
-“Pouvez-vous nous laisser entrer, moi et mon amie”, demande plaintivement la jeune femme,
-“Je voudrais aller à l’espace VIP”…
-“Vous pouvez entrer mais vous devez réserver une table”, répond le videur Vladimir… “Une table coûte au minimum 1 250 euros” !
-“On a mal aux pieds”, gémit la jeune femme, consciente que mis à part Ie coin VIP, il n’y a nulle part où s’asseoir.
-“Où est ton amie ? Peut-être qu’elle ne va pas me plaire”, rétorque le videur Vladimir…
La nuit moscovite, heureusernent, est variée… à deux pas du “Raï”, le “Rolling Stone Bar & Tattoo” est un club rock où le risque n’est pas d’être rejeté mais, si vous buvez trop, de vous retrouver dans le salon de tatouage !
Juste après la crise de 2008/2009, les clubs se sont mis à fermer les uns après les autres… très vite, les magnats de l’immobilier y ont vu des opportunités et ont commencé à investir les locaux en attente que les affaires reprennent :
“Les prix ont baissé, c’est pourquoi des clubs ré-ouvrent leurs portes”, explique le videur du “Rolling Stone Bar & Tattoo”, Fillip Alexeev, qui avoue gagner 5.600 euros par mois pour deux jours de travail par semaine : “C’est un boulot dangereux”, prévient-il… “Je reçois des menaces de mort, les gens menacent de m’attendre à la sortie de. mon travail. Des gardes du corps me raccompagnent chez moi”…
Pour ceux qui préfèrent une ambiance plus démocratique et moins branchée, il existe des lieux comme le “Mayak”, un bar relié au Théâtre Maïakovski, c’est le lieu de prédilection des journalistes et des acteurs… quelques heures avant la fermeture du club, Vladimir surveille les noceurs désireux d’entrer au “Raï”… certains sont encore plein d’espoir, d’autres emplis d’arrogance.
Deux jeunes hommes aux montres un peu trop lourdes pour leurs poignets chétifs s’approchent jusqu’à la grille.
Quand Vladimir leur crie que l’accès leur est refusé, l’un deux lui lance, menaçant :
-“Je connais le propriétaire du club depuis des années. Sais-tu qui est mon père ?”…
Un autre, Adamsky, se trotte le pouce et l’index pour désigner l’argent… et demande :
-“Pouvons-nous résoudre ce problème à la manière de Tchékhov ?”.
Vladimir comprend l’allusion mais refuse le bakchich.
Quelques fêtards se dirigent vers le “Krisha Mira”, (le Toit du Monde en russe)… il est maintenant 6 heures du matin et presque tous les clubs de Moscou ferment leurs portes.
Au sommet d’une usine désaffectée, le club donne une vue imprenable sur Moscow-City, le centre financier de la capitale.
Difficile de mettre fin à cette nuit de folie…, même si dans ce club, un cocktail “Cuba Libre” coûte 15 euros !
Alors que le soleil pointe ses rayons, les derniers fêtards et fêtardes viennent finalement s’effondrer sur les banquettes arrières des taxis, les jeunes hommes torses-nus, les jeunes filles avec leurs talons aiguilles à la main… l’entrée est libre…, mais, comme vous l’avez déjà compris, les places sont chères !