Kazantip…
Vous croyiez avoir tout vu à Ibiza ?
Détrompez-vous !
Kazantip est le nom d’un festival rave (dans le style d’une grande Beach-party), créé en 1991 qui dure 4 semaines (oui, oui, un mois !), 24 heures sur 24, dans le sud de l’Ukraine, dans l’Est de la Crimée et qui, depuis 2001, a lieu à Popivka (en russe Popovka), station balnéaire ukrainienne située à moins de deux heures de route de Simferopol, capitale de la Crimée, sur l’une des plus belles plages au bord de la mer noire.
La région de Crimée se trouve au sud de l’Ukraine.
C’est toujours la destination soleil des touristes d’ex-URSS (un peu comme la Côte d’Azur en France).
La région, bien que faisant partie de l’Ukraine, est essentiellement russophone.
Les villes principales sont Simferopol, Sébastopol, Evpatoria et Yalta.
En juillet et en août, le climat est chaud et sec (comme à Barcelone), en bord de mer, la chaleur est très supportable.
A Popivka, se trouve “la république indépendante de Kazantip” sur une magnifique plage de sable au bord de la mer Noire, sur laquelle ont été édifiées de très nombreuses pistes de danse, en plein air, sur la mer ou couvertes ainsi que des bars, lounges et restaurants.
Le soir, tout le monde se retrouve les pieds dans l’eau.
Kazantip se veut être dans la lignée des grands festivals que sont Burning Man aux États-Unis, la Love Parade ou la Street Parade.
Son créateur et initiateur est un mystérieux Russe connu sous le nom de Nikita.
Son vrai nom serait Nikita Marshunok.
Il a fait de Kazantip un festival alternatif qui regroupe une partie de la jeunesse dorée de Moscou.
300 DJs, 150.000 personnes et l’interdit y est réalité, plein de monde y baise en public et plusieurs autres choses dégueulasses s’y déroulent 24h/24h…, que je vous laisse découvrir dans la vidéo ci-après !
Ce qui est encore plus particulier, c’est que le site est isolé du reste du pays et est considéré comme une république virtuelle où les gens doivent acheter un visa pour y séjourner.
Les “ravers” y sont d’ailleurs appelés des “citoyens” !
Bon visionnement !
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Cette année, la première soirée aura lieu le 25 juillet et l’ouverture officielle est programmée pour le 31 Aout avec Paul van Dyck.
Le ragout s’arrêtera 3 semaines plus tard !
L’envergure de ce festival est exceptionnelle, c’est toute une plage, 60.000 m² de terrain, occupés par les “dancefloor” et les bars qui accueillent des festivaliers de toute l’Europe et des anciennes républiques soviétiques…, une sorte d’Ibiza qui sort de terre chaque année.
Niveau programmation, il y a bisbille… et ça ne nous apprend pas grand chose si ce n’est que cette année on pourra croiser Armin van Burren et Sven Väth.
On a comme l’impression que la programation n’est pas vraiment le plus important.
Il y a quand même quelque chose de marrant et d’atypique dans cette manifestation.
Kazantip se veut une république, avec son président et ses ministres.
Les billets sont présentés comme des visas… et c’est vrai que l’ensemble donne une impression de fraîcheur et de spontanéité.
Il faut dire que les jeunes de l’Est ont une réputation de fêtards qui n’est plus à faire.
L’ancienne version du festival dans la centrale nucléaire, c’est comme cela que ça a commencé.
C’est un petit matin clair et frais, les boulangeries sont déjà ouvertes, certains bars accueillent leurs premiers clients.
En ce mois d’août 2009, je charge un lourd sac de sport dans le grand coffre de la Mustang (Mustang…).
Ma destination est l’Ukraine, une ville qui porte le nom de Popivka ou se situe Kazantip.
Avec quelques adresses pour m’accueillir en chemin, je vais commencer un périple d’environ 4.000km à travers une partie du continent européen pour découvrir ce monde de l’autre côté de l’ancien rideau de fer.
Le Mur de Berlin est tombé il y a bien longtemps et les pays autrefois coupés de l’Europe de l’Ouest ont eu le temps de changer.
Je quitte Bruxelles, direction l’Allemagne puis la Pologne, le voyage qui doit m’amener à la ville ukrainienne de Lvov proche de la frontière polonaise va durer plus de 24 heures dans une bagnole où je partage l’espace entre mon bagage et un ensemble de provisions alimentaires pour survivre au petit périple.
A Lvov, j’ai prévu de passer quelques jours chez une habitante rencontrée sur le web.
Ma feuille de route est bien préparée, j’avais pris soin de l’organiser avec l’aide d’amies russes.
Je voulais connaître le terrain de cette Europe…, quand on est totalement romantique dans son appréciation du monde, on ne peut que faire ses bagages et partir pour “sa conquête de l’Est” !
Je traverse l’Allemagne et j’arrive en pleine nuit à la frontière polonaise, ce pays fait maintenant partie de la Communauté Européenne, j’y entre sans formalités…Petit déjeuner sur le pouce au bord d’une route polonaise en face d’un immeuble stalinien comme l’URSS en avait le secret de fabrication et c’est ensuite l’arrivée à la frontière ukrainienne.
La demande de mon passeport est rude et les douaniers rustres et froids me semblent tout droit sortir d’une BD de Blake et Mortimer.
Je regarde dehors par la fenêtre et je vois des immeubles anciens et sales, comme dans un de ces vieux films en noir et blanc des années ’40.
L’ambiance est spéciale, hors du temps.
Les formalités terminées et les douaniers partis, je dors.
Mon arrivée à Lvov se fait sur un parking dans un endroit froid et neutre de la ville ou j’avais donné rendez-vous à une “relation” féminine pour m’amener vers la première étape de ma traversée de l’Ukraine.
Elle me reçoit dans un ancien et joli petit appartement de la vieille ville.
La joie qu’elle a de m’accueillir me touche, c’est le sens de l’hospitalité des gens de l’Europe de l’Est.
Les temps sont pourtant économiquement difficiles mais elle est heureuse des moments que nous partageons.
Jamais rien ne manquera pour me faire plaisir et pourtant la vie est dure.
C’est l’héroïsme simple des gens vrais.
Ce sera d’ailleurs toujours le même accueil à toutes les étapes de mon voyage.
Mes déplacements dans cette ville me feront découvrir une cité à l’architecture ancienne et germanique, un endroit qui n’a pas bougé depuis le début du XX ième siècle, ou j’ai l’impression de me retrouver dans l’Empire Austro-Hongrois.
Puis après quelques jours, il me faut continuer plus à l’Est, direction Kiev.
Je décide de prendre un auto-stoppeur, un solide officier de l’armée Ukrainienne.
Les premières minutes de ce côte-à-côte avec mon “camarade” passager sont de celles que l’on qualifie “de grand moment de solitude”.
Mais nous sommes en Europe de l’Est et les règles de l’hospitalité reprennent très vite le dessus, le militaire sort une bouteille de vodka, des oranges, des gâteaux secs ukrainiens (je n’en ai jamais vu ailleurs) et des spécialités alimentaires locales, il me demande ensuite de bien vouloir partager avec lui tout en roulant.
Quelques bavardages et une bouteille de vodka plus tard, je stoppe la voiture…
Après 14 heures à travers les grandes plaines d’Ukraine j’arrive à Kiev.
Face à la gare de cette grande capitale on m’attend pour me conduire en un endroit où je vais rester quelques jours, le temps de visiter la ville.
La jeune dame qui me reçoit s’appelle Svetlana, magnifique slave, aux yeux clairs, avec une éducation et une gentillesse remarquable.
Elle me fera visiter et aimer cette ville…
Nous irons même ensemble à la Cathédrale Sainte-Sophie qui date du XI ième siècle, un édifice pompeux remanié dans un style ukrainien baroque au XVIII ième siècle, à la magnifique architecture byzantine.
Cet édifice religieux est constitué de cinq nefs, de cinq absides et de treize coupoles (ce qui est rare dans l’architecture byzantine).
A l’intérieur on peut y voir de magnifiques fresques et mosaïques du XI ième siècle et une représentation de la famille de Laroslav le sage.
La cathédrale a été la nécropole des premiers souverains de Kiev, mais il ne reste plus aujourd’hui que la tombe de son fondateur Laroslav le sage.
Ce Grand Prince de Kiev est le père d’Anne de Kiev qui deviendra Reine de France par son mariage avec Henri Ier Roi de France.
Svetlana m’amène voir le tombeau de Laroslav…, on dirait un tombeau de géant.
Nous visiteront aussi ensemble la monumentale Grande Porte de Kiev chère au compositeur russe Moussorgski, un édifice reconstruit à l’endroit et à l’identique du modèle original du XI ième siècle.
Mon étape à Kiev va durer quelques jours, il va me falloir rouler jusque Simferopol et ensuite atteindre Popivka (en russe Popovka), station balnéaire ukrainienne située à moins de deux heures de route.
Mon voyage pour Simferopol va durer plus de 17 heures.
Arrivé à Simferopol, Irina, une nouvelle amie, m’attend pour me guider vers Popivka.
Je découvre une ville aux habitations que l’URSS avait construites jadis et dont la standardisation traduisait la rigidité totalitaire d’un régime policier.
Des cubes placés à côté d’autres cubes, le tout formant des quartiers et à partir de ceux-ci c’est une ville quadrillée par de larges avenues débouchant sur des places immenses dont certaines sont encore décorées de statues de Lénine et de héros de l’Union Soviétique !
Les côtes de la Mer Noire, depuis le XIX ième siècle ont toujours été un lieu de villégiature privilégié des élites russes et pour le peuple soviétique.
Mais les difficultés économiques de cette région et la forte attractivité d’autres destinations plus exotiques ont détourné, au moins temporairement, les touristes russes de la Mer Noire.
En Crimée, dans le Caucase, les autorités locales voudraient que les “Moscoutaires” y dépensent de l’argent, mais ne font pas d’efforts pour améliorer leurs services.
Les plages sont sales, il n’y a pas d’eau potable, il n’y a pas de restaurants agréables où manger un petit plat pas cher.
Aujourd’hui, la plupart des agences touristiques ne proposent même plus de séjours touristiques dans le Caucase russe ou en Crimée : “Les directions de masse sont la Turquie et Égypte. Là-bas une semaine en pension complète en Turquie coûte 400 $ dans un hôtel trois étoiles”, m’a expliqué Irina.
Elle me raconte : “Chaque année, je vais à Koktebel fin avril, quand il ne fait plus froid mais pas encore très chaud. Le climat unique de la Crimée me convient parfaitement, l’air de la mer mélangé aux arômes du pin de Crimée est extrêmement bon pour la santé. Il n’y a pas de monde à cette période là”.
Irina me présente Nastia, une étudiante de 23 ans, qui se rend aussi à Kazantip : “C’est une boîte de nuit non-stop pendant 20 jours, de la musique, des pistes de danse, des jeunes et bien sûr la mer, le soleil, le sable. J’ai suivi le chemin de Bakhtchisarai à Yalta et j’ai été impressionnée par la nature”…
Les amatrices de nature raffolent des paysages de Crimée, alpinistes et spéléologues, vélo touristes et auto-stoppeuses !
A l’époque soviétique, la Crimée et le Caucase étaient des endroits de repos pour les masses qui obtenaient un bon de séjour dans un sanatorium…, ils s’y rendaient par leurs propres moyens et louaient des petites chambres chez l’habitant.
Actuellement beaucoup de centres de cure sont vides ou même abandonnés : “Le nombre d’estivants en Crimée a beaucoup diminué depuis la fin de l’Union soviétique. La plupart de ceux qui viennent encore aujourd’hui en Crimée sont les touristes qui l’ont découverte auparavant”, me commente Irina, “Certaines grandes entreprises russes prospères ont conservé leurs centres de cure et de remise en forme. Le groupe métallurgique Norilski Nickel, fidèle à la tradition soviétique envoie ses ouvriers au sanatorium “L’étoile polaire” à Sotchi… Travaillant dans les conditions dures du Grand Nord, les ouvriers de l’entreprise ont la chance de se reposer au moins une fois par an sur les plages ensoleillées. Mais seules quelques grandes entreprises peuvent s’accorder ce luxe”….
La Crimée a été l’endroit de repos préféré de l’élite politique russe au cours du siècle dernier.
La presqu’île accueillait la résidence d’été du tsar Nicolas II, la datcha officielle de Josef Staline, les résidences des secrétaires généraux, tels Léonid Brejnev et Nikita Khrouchtchev.
Après la chute de l’URSS en 1991, les dirigeants russes ont déménagé sur les rives du Caucase russe, à Sotchi.
La Mer Noire, les montagnes couvertes de pins et de genévrier de la Crimée, ont inspiré peintres, écrivains. Alexandre Pouchkine a travaillé sur son poème “Le captif caucasien” à Gourzouf en 1820.
Konstantine Korovine, le plus célèbre impressionniste russe, a bâti sa datcha dans ce même village.
Il y accueillait nombre de ses amis dont le chanteur d’Opéra, Feodor Chaliapine.
Anton Tchekhov a passé cinq années dans sa datcha près de Yalta.
En 1911, la poétesse Marina Tsvetaeva a été l’hôte chez le poète Maximilian Volochine à Koktebele.
Après le décès du poète, sa maison est devenue la très officielle “Maison de repos des hommes de lettres d’Union soviétique”.
En plus de Nastia…, Irina me présente Julia, une autre beauté slave au charme foudroyant… qui, pour moi, en soirée, va me jouer au violon, quelques mélodies tsiganes…
Le lendemain, Irina va me faire visiter un édifice religieux des XIV ième et XVI ième siècle sur la route de Popivka.
Après quelques heures nous arrivons dans un paysage magnifique.
Je remarque, surplombant la gorge, une immense statue en béton à la gloire d’un héros de l’Union Soviétique.
Je vais visiter le monastère accompagné d’un moine, j’assisterai à une partie d’un office religieux et serai invité à la table pour un goûter.
Demain je serais enfin à Popivka, le but de mon expédition dantesque.
Attention: gros, très gros délire.
Bienvenue à Kazantip, la destination qui relègue Ibiza au rang d’aimable fête de village.
Ici, se déroule chaque année depuis quinze ans une rave techno de plus en plus gigantesque.
Cinq semaines de fête !
Dès la fin juillet et pendant cinq semaines, ce qui n’était, il y a peu, qu’un petit village presque à l’abandon se transforme, c’est la volonté des organisateurs, en “république autonome”.
Des dizaines de milliers de jeunes qui accourent d’Europe de l’Est d’abord, mais aujourd’hui d’un peu partout, viennent y vivre le plus fou, le plus grand, le plus long événement techno du monde.
La vérité, c’est que les adjectifs manquent pour décrire Kazantip.
Pour entrer dans la “république de Kazantip”, il faut montrer patte blanche: en guise de ticket d’entrée : un visa.
Mais une fois à l’intérieur : tout est permis.
Dix “dancefloors” qui crachent des décibels 24 heures sur 24, grâce à 30 DJ qui se relaient.
L’un deux est construit sur la mer, un autre a la forme d’une soucoupe volante, un troisième celle d’un œuf Fabergé…, j’en passe et des meilleures.
A l’intérieur, pas de police : seul un service de sécurité privé assure le minimum.
Et inutile de dire qu’il ferme les yeux sur tous les excès.
Vodka par hectolitres, drogues en tout genre… et Ukrainiennes aussi délurées que dévêtues à tous les étages.
Âmes sensibles, s’abstenir.
Vraiment !
On les voit de loin, ces puissants lasers qui traversent l’obscurité au-dessus de la steppe semi-aride de la presqu’île de Crimée.
A l’entrée du festival, les hommes en camouflage scrutent attentivement les écrans d’ordinateurs où défilent les visages des jeunes “clubbers”, arrivant en masse au son de puissantes pulsations rythmiques.
Une fois à l’intérieur, l’endroit ressemble à une immense fête foraine, avec des “dancefloors” en guise de manèges.
De faux palmiers, fabriqués avec des feuilles de roseaux séchées, scotchées en touffes aux poteaux, sont plantés en deux rangées.
Kazantip est le plus grand festival de musique techno de l’espace post-soviétique.
Créé au début des années 1990, ce festival rassemblait à l’origine des surfeurs et se déroulait sur le cap de Kazantip, dans une centrale nucléaire laissée à l’abandon, à l’est de la République autonome de Crimée.
Suite à des déboires avec les autorités locales, qui y voyaient la source de l’arrivée de la drogue dans la région, le festival a déménagé près du village de Popovka, de l’autre côté de la presqu’île.
Plus de trois cents DJ sont enregistrés officiellement cet été, presque autant sont arrivés avec leurs platines dans leurs valises en espérant décrocher un créneau sur les plannings d’une des dix pistes de danse.
Les styles les plus joués sont la House, la Trance, le Breakbeat, le Drum’n’bass et la Minimal-techno.
En tête d’affiche du festival, les Allemands Dr. Motte et Timo Maas, le Britannique Tom Real et le Néerlandais Armin Van Bureen.
Côté russe, DJ Fonar, “grand-père” de la musique électronique en Russie, Léna Popova, star de la scène Pétersbourgeoise et première fille à manier les platines dans son pays, DJ Spider et DJ List, inconditionnels des soirées privées moscovites.
“J’aime bien Kazantip. Avant, ça m’attirait parce que c’était un endroit complètement underground. Personne n’en savait rien, l’Internet n’en parlait pas. Maintenant, le festival a changé, il y a de plus en plus de monde, mais j’aime toujours venir ici”, me raconte DJ Andrew Andersen, de Moscou, qui est là pour la septième année consécutive.
Le festival a pris des dimensions industrielles.
Une équipe de six électriciens entretient 24 heures sur 24 des installations toujours plus puissantes.
Six mille à sept mille jeunes de Russie, d’Ukraine, de Biélorussie et des pays baltes font la fête à Kazantip en semaine, quarante mille à cinquante mille durant les week-ends, selon les organisateurs.
L’âge moyen est de 20-30 ans.
L’ambiance, plutôt “sexe” est franchement sulfureuse !
Les jeunes des deux capitales russes, Moscou et Saint-Pétersbourg, sont majoritaires à Kazantip.
Pour eux, les prix ukrainiens restent avantageux : “Il n’y a que le visa d’entrée qui coûte cher (l’équivalent de 87 euros… La Hryvnia est la devise monétaire de l’Ukraine depuis le 2 septembre 1996, date à laquelle elle a remplacé le karbovanets ukrainien au taux de une hryvnia pour 100.000 karbovantsiv. La hryvnia se subdivise en 100 kopecks ).
“Les prix d’ici sont inférieurs à ceux de la côte russe”, m’explique Alexandra Starikov, 22 ans, étudiante en management culturel à Saint-Pétersbourg.
Particularité, la possession d’une valise jaune “customisée” donne droit à l’entrée libre sur le site.
Les prix d’hébergement à Popovka vont de 5 dollars la nuit pour un lit dans une chambre-dortoir à 3.000 euros pour un jour de location d’un yacht amarré en face du festival (ce qui est le meilleur moyen pour attirer plus d’une vingtaine de très jolies jeunes femmes…
Visiblement, la location des chambres rapporte gros aux habitants : ces dernières années, le village a littéralement explosé.
Là où il n’y avait qu’une seule rue, il y en a désormais vingt.
D’immenses villas, bâties à la hâte, en briques poreuses grossièrement taillées dans la roche, une matière utilisée pour la construction en Crimée, ont poussé comme des champignons.
De plus, le village est pollué de tessons de verre, de canettes, de bouteilles et de sacs en plastique.
Tout ce que les jeunes consomment se retrouve dans ces rues poussiéreuses, faute de poubelles et de service de nettoyage.
Les touristes occidentaux, peu nombreux à Kazantip, semblent faire peu de cas des conditions “roots” de leur séjour.
Mikaël, 32 ans, et Alexis, 35 ans, deux Français travaillant dans l’informatique à Paris, sont plutôt à la recherche d’exclusivité : “Ça change de notre côté cadre avec cravate”, se réjouit Mikaël.
En revanche, ils ont constaté que faire connaissance avec les filles sur place n’était pas une chose facile. “On voit ici de jolies filles qui bronzent seins nus sur la plage. Mais elles sont toutes avec leurs copains, c’est chasse gardée. Ce n’est pas l’île de la tentation”, avouent-ils.
En fin de journée, la foule s’agglutine sur la passerelle de la Méduse, un “dancefloor” pieds dans l’eau, pour une contemplation rituelle du coucher de soleil, accompagnée d’une musique relaxante, lounge ou chill out.
Tout le monde applaudit lorsque le soleil disparaît.
La plage se vide peu à peu, laissant apparaître une constellation de mégots et canettes, malgré le travail de Sisyphe des services de nettoyage qui, tout au long de la journée, ramassent les détritus en traînant des sacs-poubelle sur le sable.
Cette année, le festival s’est agrandi avec un nouvel espace appelé Mars, une petite folie de Nikita Marchounok, son principal concepteur et idéologue.
Une longue passerelle surélevée au-dessus de la plage, éclairée de puissants projecteurs rouges, mène aux trois grandes pistes de danse.
L’accès au Mars est limité : pas plus de cinq mille personnes, ce qui en a dépité plus d’un : “On est venu ici pour s’amuser, pourquoi ce système de filtrage rigide ?”, s’insurge Alexandre Starikov, Pétersbourgeois, qui a décidé de boycotter l’endroit.
Mars rassemble la jet-set russo-ukrainienne, issue du show-business et du monde des affaires, sur le “dancefloor” très chic, appelé Membrane.
Les looks y sont soignés : un savant mélange de manga japonais et de style punk berlinois.
Le must de la soirée : être nu avec des bottes de plongée.
Au moment où le soleil se lève, quasi tout le monde est “à poil”.
Une jeune fille, en état de surexcitation, se jette inlassablement contre les vagues en se laissant ensuite entraîner par la force de l’eau sur le sable et se masturbe à la grande joie de quelques filles qui viennent à ses cotés faire de même…
De nouvelles têtes arrivent, au moment où les coqs se mettent à chanter dans le village.
La fête bat son plein.
Ayant vendu la Mustang (Mustang…) qui allait rendre l’âme, à un DJ de Kiev qui embarque simultanément Irina, Nastia et Julia…, pour mon retour, je décide de prendre l’avion.
Les billets pour les trajets sur les lignes intérieures ne sont pas chers.
J’arrive donc à l’aéroport de Simferopol et je vois que je vais prendre un avion à hélices déjà assez ancien. Je demande à l’un des futurs passagers si cet appareil est bien le notre, il me rassure en me disant qu’il est ravi car il est à hélices et c’est bien plus sûr que les avions à réacteurs…
Nous chargeons nous-mêmes nos bagages dans la petite soute à la queue de l’appareil et par une sorte d’escabeau nous entrons pour prendre place dans la “carlingue”.
Au décollage mon hublot se met à vibrer et ensuite tout se stabilise pendant le vol.
J’ai eu le temps de voir l’arrivée à cet aéroport d’un haut dignitaire militaire accueilli par des officiels pionniers de la grande époque.
L’avion atterrit à Lvov et de Lvov je prends un bus vers Bruxelles.
L’Ambassade de France en Ukraine a récemment constaté plusieurs incidents perpétrés à l’encontre de ressortissants étrangers en nombre encore limité mais qui méritent d’être signalés.
Ces agressions, manifestement à caractère raciste, sont le fait de bandes de “skinheads” sévissant principalement dans le centre ville de Kiev.
Il est donc recommandé d’éviter de se promener seul à la tombée de la nuit dans les parcs ou les zones boisées (nombreux à Kiev), près de l’artère principale “Khreshchatytk”, ou dans les souterrains du métro place de l’indépendance (Maidan Nezalezhnosti).
On déplore une recrudescence de vols dont les victimes sont principalement des étrangers de passage en Ukraine.
Toutes les villes et régions touristiques sont concernées, particulièrement Kiev, Odessa et la Crimée.
Les étrangers sont des cibles privilégiées, facilement repérables.
Les appartements loués aux touristes étrangers pour les vacances dans les stations balnéaires de la Mer Noire sont couramment l’objet d’effractions et de cambriolages.
Des vols de voitures ont été également signalés.
Aussi convient-il de suivre les recommandations suivantes :
– Faire attention dans les lieux publics aux sacs, portefeuilles et objets de valeurs (bijoux, appareils photos, etc… ) ;
– Éviter de porter sur soi et de manière ostentatoire de grosses sommes d’argent dans les marchés, gares, et autres lieux publics ;
– Retirer ses valeurs de sa veste avant sa remise au vestiaire d’un restaurant ou de tout autre établissement ;
– Être particulièrement prudent dans les trains de nuit, où des bandes usant de diverses méthodes sont susceptibles d’agir (il faut louer de préférence un compartiment à plusieurs voyageurs);
– Être prudent dans les hôtels et veiller à verrouiller la porte pendant la nuit ;
– Être vigilant dans le choix de ses fréquentations ; se méfier en particulier des formes dissimulées de prostitution qui peuvent conduire à des situations fâcheuses.
Plusieurs bandes pratiquent dans le centre ville le “coup du portefeuille”.
Des individus, feignant d’avoir découvert un portefeuille sur le trottoir, repèrent un étranger à qui ils proposent d’en partager le contenu.
Un comparse se présentant alors comme le propriétaire du portefeuille, accuse les uns et les autres de vol, et exige de vérifier les portefeuilles des intéressés.
En quelques instants, le pickpocket subtilise l’argent et les cartes bancaires des touristes.
L’utilisation des cartes de crédit pose souvent des problèmes en Ukraine.
La section consulaire recueille régulièrement des plaintes de nos compatriotes, victimes d’escroqueries ou d’erreurs du système (sommes débitées ne correspondant à aucune opération, ou d’un montant très supérieur à celui de l’achat ou du service effectué).
De manière générale, il est recommandé de ne jamais laisser l’employé du magasin s’éloigner avec sa carte bancaire et d’être toujours en mesure de suivre les différentes étapes du paiement.
D’autre part, les distributeurs de billets fonctionnent parfois de manière très aléatoire.
Ainsi, il arrive que des sommes soient débitées du compte de l’usager sans que les retraits aient pu être effectués.
Un grand nombre d’agences matrimoniales sont spécialisées dans les contacts entre jeunes femmes ukrainiennes et ressortissants étrangers.
Certaines de ces agences, qui travaillent sur internet, proposent à leurs clients des forfaits couvrant un ensemble de services (transfert depuis l’aéroport de Kiev, achat de billets d’avion sur les lignes intérieures, réservations d’hôtel ou location d’un appartement, organisation de rencontres avec des jeunes femmes) moyennant un pré-paiement par carte de crédit depuis l’étranger.
Après le versement des sommes demandées, le “prestataire” disparaît.
Alors que le risque nucléaire est faible depuis la mise à l’arrêt définitive en décembre 2000 du dernier réacteur de type Tchernobyl, le risque industriel est en revanche réel dans certaines régions d’Ukraine (ex. : Donbass, à l’est du pays) du fait de la forte concentration dans ces zones d’industries lourdes, dans un contexte de bas niveau général de sûreté environnementale.
Un risque particulier tient à la présence à travers le pays, parfois à proximité de grandes villes, de quelque 184 dépôts d’armes et de munitions héritées de l’URSS et dont une partie croissante sont périmées, accroissant les dangers d’explosion accidentelle (deux incidents sont survenus en mai).
Précautions de base à respecter en cas d’accident nucléaire : rester chez soi ou regagner immédiatement son domicile, brancher la télévision ou la radio afin de connaître l’origine de l’accident, les informations ou les consignes diffusées par les autorités et contacter l’ambassade.
Dans l’hypothèse où il s’agirait d’un accident proche du domicile, calfeutrer portes et fenêtres, obturer les aérations et ne pas sortir de chez soi tant que l’alerte n’est pas levée.
Suite à la catastrophe de Tchernobyl, une zone dite d’isolement a été mise en place par les autorités ukrainiennes.
Cette zone qui inclut les villes de Tchernobyl et de Pripiat, est délimitée par la frontière biélorusse et par les localités suivantes : Strakholissya, Medvin, Gubin, Dytyatky, Stari Sokoly, Novi Sokoly, Tcheremoshnya, Martynovychy, Zelena, Polyanalimitee, Polisske et Viltcha.
L’entrée et le séjour dans cette zone sont soumis à autorisation du Ministère des Situations d’Urgences.
En cas d’infraction, les contrevenants sont soumis aux peines administratives et criminelles prévues par la loi ukrainienne.
Bon voyage 2010 !
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