La conquête de Mars : nouvelle frontière pour l’humanité ?
Même si le premier voyage vers Mars n’est pas pour demain, l’ancien astronaute américain Buzz Aldrin et des scientifiques américains imaginent déjà le vaisseau spatial qui permettra un exploit de cette envergure http://news.bbc.co.uk/hi/english/sci/tech/ newsid_2013000/2013863.stm
http://sse.jpl.nasa.gov/whatsnew/pr/020205B.html) .
Cet “autobus interplanétaire”, qui serait construit à deux exemplaires, pourrait être capable d’héberger une cinquantaine de personnes pendant six mois.
Il effectuerait en permanence la navette Terre-Mars en utilisant la force d’attraction des deux planètes, à la manière d’une balle de tennis qui serait attirée puis relancée alternativement par chaque raquette.
Une fusée d’appoint donnerait l’impulsion de départ.
Jim Garvin, le “Monsieur Mars” à la Nasa, vient d’annoncer que l’agence spatiale américaine va dépenser environ 500 millions de dollars (540 millions d’euros) par an dans les dix prochaines années pour finaliser le projet martien : “D’ici 2010, peut-être avant, nous en saurons assez pour commencer à nous poser la question suivante : maintenant, qu’est-ce qu’on fait si nous voulons insérer les hommes en tant qu’explorateurs ?”
Aux côtés de Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir marché sur la Lune (mais les américains sont-ils vraiment allé sur la Lune), des chercheurs de l’université Purdue dans l’Indiana, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de l’université du Texas, tentent d’imaginer cette nouvelle super-navette interplanétaire.
James Longuski, professeur d’aéronautique et d’astronautique à Purdue, reconnaît qu’il y aurait peu d’intérêt à envoyer des hommes sur Mars de manière éphémère.
Il s’agit pour les Américains de tirer les leçons de l’aventure lunaire et de ne pas répéter les erreurs d’une “conquête” de la Lune sans lendemain (et pour cause s’ils n’y sont pas allés)…
Ces va-et-vient avec Mars pourraient se faire de manière économique et à un rythme rapide en utilisant la puissance de la force gravitationnelle qui régit l’univers.
Il faudra, en effet, en quelque sorte “sauter en marche” des navettes Terre-Mars, celles-ci ne s’arrêtant jamais.
Pour cela, des vaisseaux-taxis viendraient chercher les voyageurs en s’arrimant à la navette lors de son passage à proximité de Mars afin de les déposer en douceur sur la planète rouge pendant que “l’autobus” poursuivrait sa route.
Ce mouvement perpétuel serait rendu possible par l’effet de “fronde” produit par l’attraction de chaque planète.
Plus l’objet se rapproche d’un corps céleste, plus l’attraction (et donc la vitesse) augmente.
Il suffit de bien orienter le vaisseau pour qu’il contourne la planète concernée d’assez près et reparte vers son point de départ en profitant de la vitesse acquise.
C’est ce phénomène gravitationnel qui a été utilisé (sous réserve) avec l’attraction lunaire en 1970 pour récupérer l’équipage d’Apollo-13 en perdition.
Mais dans le cas de Mars, l’utilisation de l’attraction est beaucoup plus complexe car les orbites autour du soleil de la planète bleue et de la planète rouge sont passablement différentes.
Avant de trouver la bonne trajectoire, il faudra effectuer de savants calculs combinant mécanique céleste et théorie mathématique.
“C’est comme un jeu de billard céleste. Trouvez-moi quel coup permet d’envoyer toutes les balles dans les trous”, dit James Longuski de façon imagée.
On réfléchit aussi à la Nasa à la colonisation de notre soeur lointaine.
Face aux sceptiques, le Pr Garvin répond que : “On a besoin de ces idées, on doit les soutenir. On doit bâtir les fondations en premier avant d’élever la cathédrale”.
Buzz Aldrin, pour sa part, souligne que la conquête de Mars est inévitable et qu’elle s’inscrit dans le cadre de la compétition technologique accrue entre nations.
Pour lui : “La maîtrise du transport interplanétaire est indispensable car le pays qui le mettra au point aura un avantage absolument net sur les autres, économiquement et dans de nombreux autres domaines”.
Néanmoins réalistes, Aldrin comme le Pr Longuski reconnaissent qu’il n’est guère envisageable que l’on fasse la navette avec Mars avant 2018.
La découverte toute récente d’une immense étendue de glace située à quelques centimètres sous sa surface est venue, si l’on peut dire, encore apporter de l’eau au moulin des fervents partisans d’un vol habité vers Mars puis, à terme, d’une présence permanente et d’une colonisation de la planète rouge par l’homme. Cette réserve d’eau est en effet susceptible d’alimenter les astronautes à l’occasion d’une future mission vers la planète rouge ou de fournir de l’hydrogène pour les moteurs de leurs équipements.
“La quantité de glace décelée correspond au volume d’eau du lac Michigan, l’un des grands lacs à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada”, a-t-il ajouté.
Si cette découverte était confirmée, elle constituerait un pas de géant pour la compréhension et l’exploration future de Mars.
“La quantité d’eau présente sur Mars est suffisamment importante pour assurer de futures missions d’exploration humaines”, affirme Bill Feldman, co-responsable des recherches et membre du laboratoire national de Los Alamos.
Mais au-delà de la prouesse technologique que représente indubitablement un vol habité vers Mars et l’installation d’une base permanente, au-delà même des enjeux économiques considérables d’un tel projet, la conquête de Mars revêt une dimension onirique et métaphysique essentielle.
Le Pr James Longuski souligne d’ailleurs que l’espèce humaine aura besoin d’un nouveau monde d’ici l’an 10.000 lorsque la Terre surpeuplée sera en train d’épuiser ses ressources, mais il ajoute : “Ca donne aux gens de grandes idées à méditer, de grands rêves”.
De l’édification des pyramides à la conquête de la lune, en passant par la construction des cathédrales, l’homme a toujours eu besoin d’être porté par de grands projets qui dépassaient sa condition humaine.
Mais avec la conquête, puis la colonisation de Mars, l’homme s’assigne un objectif proprement fantastique.
En effet, pour la première fois, l’humanité va quitter son berceau, la terre, pour conquérir un nouveau monde. Il y a dans cette entreprise quelque chose de vertigineux car la colonisation de Mars ne sera elle-même qu’une première étape vers l’exploration complète de notre système solaire, en attendant, quand la technologie le permettra, le grand saut vers les étoiles et d’autres planètes extrasolaires aux conditions de vie comparables à la terre, que l’on saura détecter d’ici quelques années.
Depuis la nuit des temps, le destin de l’homme se confondait avec celui de la terre dont il est issu mais nous pouvons à présent entrevoir le temps où l’espèce humaine devra accomplir son destin en partant à la découverte des autres mondes dans le vaste univers.
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