Larguer les amarres pour l’Étranger…
Faire le choix de partir s’installer dans un nouveau pays est un défi majeur, laissant peu de place à l’improvisation…
Le point sur ce qui vous y attend. – Pour faire de l’argent : Royaume-Uni, Irlande, Brésil – Pour changer de vie : Québec, Australie, Thaïlande – Pour prendre sa retraite : Maroc, Floride, Tahiti
L’image du Français casanier, peu enclin à modifier ses habitudes de vie, a du plomb dans l’aile.
Le nombre d’expatriés a, en effet, augmenté de 40% en dix ans.
Les motivations invoquées sont très variées.
Si la volonté de gagner davantage d’argent ou de lancer sa carrière est fréquente, beaucoup de candidats au départ souhaitent avant tout changer d’horizon…
Vous êtes partant pour larguer les amarres ?
Il va donc falloir vous organiser.
Car si le projet fait rêver, il doit être bien étudié pour que vous évitiez le cauchemar.
En pratique, il faut s’informer sur le pays de votre choix, les conditions d’accueil, de travail et d’installation, mais également sur les prix de l’immobilier, les impôts…
Sur les neuf pays étudiés dans notre dossier, les règles diffèrent sensiblement.
En particulier, pour le problème crucial de votre couverture sociale.
Le régime français d’assurance maladie et retraite est considéré comme l’un des meilleurs au monde.
Passé la frontière, vous relèverez obligatoirement du régime de votre nouveau pays de résidence.
Il sera plus ou moins favorable.
Mais la France a signé des conventions avec de nombreux pays pour vous assurer une couverture assez large et prendre en compte, par exemple en matière de retraite, les trimestres cotisés.
Sachez-le, il est possible en plus de cotiser à la Caisse des Français de l’étranger – BP 100, 77950 Rubelles – pour accroître ses droits à retraite ou se faire soigner en France en étant remboursé.
Mais cela ne vous dispense pas de cotiser aussi dans votre nouveau pays !
Le fisc français ne vous oublie pas… Si vous devez souvent montrer patte blanche à l’étranger, il convient toujours de rendre des comptes en France !
Emigrer ne vous oblige pas à vendre votre résidence principale.
Vous pouvez tout à fait la garder comme pied-à-terre.
Et si, par la suite, vous décidez de la vendre, vous serez même exonéré d’impôt sur les plus-values.
En revanche, pour votre épargne financière, certains placements doivent être liquidés.
Adieu le plan d’épargne en actions, le livret de développement durable et le livret d’épargne populaire.
Vous pourrez toutefois conserver votre Livret A, votre plan d’épargne-logement et votre contrat d’assurance vie.
Impossible, en revanche, d’échapper à l’administration fiscale.
Les impôts exigibles doivent être réglés avant votre départ.
Si vous partez en juillet 2007, le solde d’impôt sur les revenus de 2006 doit être immédiatement versé au Trésor.
Quant à vos gains réalisés depuis le début de l’année, ils devront être déclarés au centre des impôts des non-résidents l’an prochain.
De la même façon, quitter l’Hexagone ne vous exemptera pas de l’impôt de solidarité sur la fortune si les biens gardés en France, hors placements financiers, ont une valeur supérieure à 760 000 euros.
D’où la nécessité, parfois, de faire le ménage avant de partir…
Pour faire de l’argent : Royaume-Uni, Irlande, Brésil…
A Londres, un trader français de Goldman Sachs a perçu l’an dernier plus de 73 millions d’euros de bonus.
Une illustration éclatante de la réussite des expatriés au Royaume-Uni !
De quoi faire rêver tous ceux qui accourent dans ce pays et en Irlande.
Ces deux destinations, où trouver un emploi ne prend pas plus d’une semaine, sont les plus prisées par les Français ces dix dernières années.
Le nombre d’expatriés a ainsi doublé en Angleterre et triplé dans la verte Eire.
Mais si vous avez l’esprit conquérant et ne craignez pas l’insécurité, le Brésil fait figure de nouveau Far West.
On y compterait 25.000 Français, selon les estimations du ministère des Affaires étrangères.
Ils vivent essentiellement dans les villes de Rio de Janeiro et de São Paulo.
Royaume-Uni Il suffit de traverser la Manche, le Channel, disent les Anglais, pour vous installer au Royaume-Uni et y trouver du travail.
Car vous êtes dans l’Union européenne et bénéficiez de ce fait de la liberté de vivre où bon vous semble.
Les surdiplômés alléchés par des salaires élevés s’y précipitent. Votre logement… Son coût est prohibitif, surtout si, comme les deux tiers des Français, vous vous installez à Londres, la ville la plus chère du monde.
Les prix sont trois fois supérieurs à ceux de Paris.
En location, un ministudio coûte facilement 1.500 euros par mois dans la banlieue londonienne.
Dans les quartiers chics de Londres, à South Kensington, un trois pièces revient à 10.000 euros par mois.
A l’achat, prévoyez un budget stratosphérique : il n’y a rien à moins de 10.000 euros le mètre carré.
Pour un élégant appartement à Belgravia, le XVIe londonien, il faudra prévoir de 25.000 à 30.000 euros le mètre carré.
Si ces prix ne vous effraient pas, faites attention.
Les biens sont annoncés freehold ou leasehold.
Dans le premier cas, vous êtes propriétaire du bien au sens français du terme.
Dans le second, vous détenez un droit d’occupation pour 30, 50 ou 90 ans.
Entre les deux solutions, les prix ne varient guère.
Les frais d’acquisition ne dépassent pas 2% et la council tax est bien inférieure aux impôts locaux français. Vos impôts… Les revenus du travail sont taxés à trois taux : 10% jusqu’à 3.284 euros, 22% jusqu’à 50.949 euros et 40% au-delà.
Pour les salariés, l’impôt est retenu par l’employeur selon le système “pay as you earn” !
Compte tenu des nombreuses déductions à la base, un salarié percevant 73.632 euros net paiera 17.400 euros, soit une imposition de près de 24%.
Les plus-values boursières sont, elles, taxées aux mêmes taux, mais il existe de nombreux dégrèvements, un rabais général de 13.500 euros par an et divers abattements selon la durée de détention.
Fiscalement, Londres intéresse surtout les cadres de haut niveau gagnant plus de 175.000 euros par an.
Pour eux, primes et bonus peuvent être versés sur un private equity plan, le PEP local, ou hors du Royaume-Uni, il n’y a alors aucune taxation.
Et, en plus, l’impôt de solidarité sur la fortune n’existe pas. Votre couverture sociale… Ce n’est pas le point fort du pays.
Le système public de protection sociale se traduit en effet par des prestations forfaitaires, de montant assez faible.
Vous devez respecter un parcours de santé balisé et très embouteillé.
Si vous allez voir le médecin de votre lieu de résidence, les soins seront gratuits.
Il pourra vous orienter vers un spécialiste à l’hôpital.
Les services dans les établissements publics ne sont pas facturés non plus, sauf si vous demandez des dispositions spéciales.
En revanche, si vous allez voir un médecin privé, vous ne bénéficierez pas de remboursements alors que les prix sont très élevés.
Les médicaments sont aussi payants.
Côté retraite, vos trimestres travaillés en Angleterre ne sont pas perdus.
Quand vous liquiderez votre pension en France, ils seront pris en compte par les caisses de retraite en fonction de calculs complexes.
Il est donc inutile de cotiser à la Caisse des Français de l’étranger. Votre quotidien… Le coût de la vie est très élevé.
Spectacles, restaurants, transports et alimentation sont deux à trois fois plus chers qu’en France.
Seul secteur où les bonnes affaires pullulent : les brocantes et les puces.
Et, en plus, les soldes sont plus intéressantes, avec des ristournes de 70%. Infos pratiques…
– Ambassade de France au Royaume-Uni : ambafrance-uk.org.
– La monnaie est la livre. 1 livre = 1,48 euro (ou 1 euro = 0,68 livre).
– Liste des établissements scolaires homologués par les autorités françaises sur aefe.diplomatie.fr.
Irlande
Comme pour le Royaume-Uni, vous bénéficiez du principe de libre circulation communautaire.
Les jeunes Européens y débarquent par centaines à la recherche d’un premier emploi. Votre logement… A Dublin, les prix de l’immobilier dépassent ceux de Paris.
Pour un studio, comptez en moyenne 1.000 euros par mois à la location, ou 300.000 euros à l’achat.
Pour une maison dans une banlieue sympa, tablez sur 400.000 à 500.000 euros.
Dans les beaux quartiers du centre, c’est la folie : les trois pièces atteignent 700.000 à 800.000 euros et les maisons victoriennes plusieurs millions.
Sans compter les “stamp-duties“, l’équivalent des droits de timbre, à des taux de 3 à 9%.
Bonne nouvelle : le premier achat immobilier en est exonéré à hauteur de 317.500 euros. Vos impôts… Les salariés sont soumis au système “pay as you earn” de retenue des impôts par l’employeur.
Il y a deux taux d’imposition : 20% jusqu’à 29.400 euros et 42% au-delà.
Chaque personne est imposée séparément dans un couple.
Sur le montant de l’impôt, de nombreuses déductions sont accordées : frais médicaux, loyers, emprunts immobiliers, etc.
Les plus-values sont taxées au taux de 20% et il n’y a pas d’impôt sur la fortune. Votre couverture sociale… Côté assurance maladie, la palette des services gratuits est fonction du niveau de ressources de la personne.
Si vos revenus hebdomadaires dépassent 160 euros, vous devrez financer une partie de vos soins, notamment le médecin généraliste.
A l’hôpital, la consultation du spécialiste est toujours gratuite.
Pour la retraite, la règle est la même que pour l’Angleterre. Votre quotidien… Il n’y a qu’un seul lycée en Irlande conventionné par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger : le lycée français d’Irlande à Dublin.
Le coût de la vie est à peu près similaire à celui de la France. Infos pratiques…
– Ambassade de France en Irlande : ambafrance.ie.
– La monnaie est l’euro en République d’Irlande.
– Association des Français d’Irlande : afi.ie.
Brésil
Pour y travailler, un visa permanent est délivré au cas par cas pour les secteurs prioritaires : hautes technologies, exploitation des ressources naturelles.
Pour les autres, à moins d’avoir préalablement trouvé un emploi, le visa n’est pas accordé.
Enfin, pour lancer une affaire, il faut au moins investir 37.500 euros. Votre logement… Location ou achat, un seul conseil : privilégiez les complexes résidentiels avec équipes de sécurité.
De plus, les loyers sont peu élevés.
Un 110 mètres carrés à São Paulo coûte de 600 à 800 euros.
Mais avec les charges, le “condomínio“, vous verserez le double.
A l’achat, un appartement convenable à Rio, dans les beaux quartiers de Leblon ou d’Ipanema, coûte 230.000 euros.
Et il n’est pas rare de trouver des duplex au dernier étage à plus de 1 million d’euros.
Au prix, s’ajoutent 4 à 5% de frais.
La taxe locale, l’IPVT, est de 0,6% de la valeur du bien. Vos impôts… L’impôt sur le revenu est retenu par l’employeur.
Après un abattement sur 4.100 euros, vous supporterez un taux de 15% sur les 4.100 euros suivants puis de 27,5% sur le surplus.
De nombreuses dépenses sont déductibles, notamment les versements à des fonds de pension, dans la limite toutefois de 12% de votre salaire brut.
Il n’y a pas d’impôt sur la fortune et la taxation des revenus du capital n’excède pas 15%. Votre couverture sociale… Le système public de soins est déficient.
Pour accéder au privé, de bon niveau, vous devez souscrire un “plano de saúde“, une assurance santé.
Les droits à retraite ne sont pas pris en compte dans l’Hexagone, mieux vaut donc cotiser à la Caisse des Français de l’étranger.
En revanche, évitez les fonds de pension locaux. Votre quotidien… Il y a de bonnes écoles françaises : Molière à Rio, Pasteur à São Paulo, mais les frais annuels dépassent 4.000 euros par enfant. Infos pratiques…
– Ambassade de France au Brésil : ambafrance.org.br.
– La monnaie est le réal. 1 réal = 0,39 euro (1 euro = 2,55 réaux).
Pour changer de vie : Québec, Australie, Thaïlande
N’avez-vous jamais rêvé d’une autre vie ?
Pour les grands espaces et les saisons marquées, le Canada vous tend la main, et plus particulièrement le Québec.
Grand comme trois fois la France, comptant seulement 6 habitants par kilomètre carré contre 112 en France, il y fait -10 °C en moyenne en janvier et 27 °C en juillet !
Pour une qualité de vie californienne, l’Australie a tous les avantages.
Mais si high-tech et histoire millénaire vous séduisent, le royaume de Thaïlande est une destination privilégiée.
Québec Les Français ont un faible pour ce pays. Pour autant, faire sa vie au Québec ne s’improvise pas.
Vous devez obtenir un visa de résident permanent.
Tout d’abord, évaluez vos chances d’être retenu sur le site immigration.quebec.fr.
Une fois cette étape passée, remplissez une demande de “certificat de sélection du Québec” moyennant 273 euros pour une personne seule.
Après réception du certificat, vous le transmettrez à l’ambassade du Canada, coût : 386 euros.
Si vous passez le cap, vous obtenez le visa fédéral d’immigration.
Comptez une année pour l’ensemble du processus. Votre logement… On trouve sans difficultés un logement au Québec.
Les prix sont moins élevés qu’en Europe à qualité égale.
Pour les locations, le coût moyen d’un trois pièces est de 550 euros à Montréal ou dans la ville de Québec. Le bail, appelé ici l’entente de location, est d’un an du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante.
Autre spécificité : le loyer est dû pour toute la durée du bail, mais en cas de départ, il est possible de sous-louer.
Pour acheter, il y a de très nombreux journaux d’annonces.
A Québec, on peut trouver de jolies maisons pour 140.000 euros et, dans la banlieue de Montréal, il faut compter au moins 175.000 euros.
Dans les Laurentides, la région des lacs et des forêts, les prix peuvent atteindre 2 millions d’euros.
Les frais d’acquisition varient entre 1 et 4% du prix.
Côté impôts locaux, vous supportez des taxes municipales et scolaires.
Pour une maison de 197.000 euros proche de Montréal, elles sont respectivement de 1.839 euros et de 447 euros.
Enfin, n’oubliez pas le budget chauffage, proportionnel au froid hivernal.
Dans notre exemple, la facture se monte à 2.175 euros par an. Vos impôts… Assez lourd, l’impôt sur le revenu est perçu au niveau fédéral et par chaque province.
Pour la Fédération, les taux d’imposition varient entre 16% jusqu’à l’équivalent de 22.555 euros et 29% pour tous les revenus supérieurs à 73.343 euros.
Au Québec, le taux minimal est aussi de 16%, applicable sur les 20.124 premiers euros.
Le maximum, lui, se limite à 24% et touche les revenus au-delà de 40.255 euros.
Pour un couple, quelle que soit sa situation familiale, l’imposition est séparée.
Toutefois, les enfants à charge donnent droit à des crédits d’impôt.
Vous pourrez déduire de vos revenus imposables les versements à des fonds de pension dans une limite de 9.468 euros par an.
Enfin, il n’y a pas d’impôt sur la fortune. Votre couverture sociale… Vous aurez la carte Soleil au Québec, elle prend en charge l’assurance maladie et hospitalisation.
Gratuite, l’accessibilité aux soins est toutefois réduite et lente.
Si vous consultez hors parcours de soins, il n’y aura pas de remboursement.
Le coût des médicaments est, lui, pris en charge par l’employeur.
Côté retraite, vos trimestres travaillés au Québec seront comptabilisés pour votre retraite en France, et inversement. Votre quotidien… Le coût de la vie est quasi identique à celui de la France.
Pour la scolarité des enfants, les meilleurs établissements français sont le collège Stanislas à Montréal ou à Québec, et le collège Marie de France à Montréal. Infos pratiques…
– Pour tout savoir sur l’immigration : immigration-quebec.gouv.qc.ca.
– La monnaie est le dollar canadien. 1 dollar canadien = 0,70 euro (ou 1 euro = 1,44 dollar canadien).
Australie
Pour s’installer en Australie, un visa est nécessaire.
Si vous avez un contrat de travail lors de votre départ, un sponsorship visa de quatre ans est accordé.
Dans certains domaines d’activité, vous obtiendrez un skills migrant visa avec procédure de validation de vos compétences et de vos diplômes. Votre logement… Le marché locatif est dynamique.
Comme au Québec, les baux sont conclus pour un an mais différence de taille, le loyer doit être versé en une seule fois pour toute la durée du bail.
Si vous déménagez avant le terme, vous êtes toutefois autorisé à trouver un sous-locataire.
On trouve un appartement ou une maison à louer pour quelques centaines d’euros.
A l’achat, l’éventail des prix est large : de 130.000 à plus de 1.000.000 d’euros pour les villas pieds dans l’eau dans la baie de Sydney.
Des droits de timbre de 1,50% à 4,70% sont perçus.
Dans l’Etat du New South Wales, où se situe Sydney, il n’y a pas de droits pour l’acquisition d’une première résidence principale d’une valeur inférieure à 314.000 euros. Vos impôts… S’il n’y a pas d’impôt de solidarité sur la fortune, l’impôt sur le revenu est, en revanche, élevé.
Les taux varient entre 15 et 45%, ce dernier s’appliquant au-delà de 94.000 euros.
La taxation pour un revenu de 56.500 euros atteint 15.000 euros, soit un taux moyen d’imposition de 26,5%. Le contribuable peut toutefois déduire de nombreuses charges pour leur montant réel.
Il bénéficie aussi de réductions d’impôt pour ses enfants à charge et ses versements à des régimes privés de retraites.
Pour les salariés, l’impôt est retenu à la source par l’employeur. Votre couverture sociale… L’infrastructure hospitalière est de grande qualité.
Une fois résident permanent, vous aurez d’office la “Medicare Card“, elle permet une large prise en charge des frais médicaux et d’hôpitaux, mais vous n’avez pas le choix du médecin.
Les soins dentaires et les médicaments sont à votre charge, sauf à souscrire, en plus, une assurance privée onéreuse : comptez 3.000 dollars par an pour une famille et une bonne couverture.
Pour la retraite, pas d’accord avec la France, vous aurez droit au versement de votre pension acquise en Australie. Votre quotidien… Le coût de la vie est dans la moyenne des pays occidentaux, mais attention, il n’y a qu’un établissement scolaire français à Sydney même : le lycée Condorcet (condorcet.com.au).
L’autre est à Canberra (telopea.act.edu.au). Infos pratiques…
– Ambassade de France en Australie : ambafrance-au.org.
– La monnaie est le dollar australien. 1 dollar australien = 0,63 euro (ou 1 euro = 1,59 dollar australien)
Thaïlande
Si vous voulez vous installer en Thaïlande, un visa de travail est nécessaire.
Si vous le demandez sur place, il vous en coûtera du temps et de l’argent.
Pour les retraités, un visa de catégorie O est délivré à condition de disposer de ressources suffisantes. Votre logement… A Bangkok, vous trouverez surtout des appartements dans des condominiums à l’américaine et, dans les stations balnéaires, des maisons de style local.
Pour la location, un bel appartement vous reviendra à 1.000 euros par mois.
A Pattaya, Phuket, Koh Samui ou Hua Hin, comptez de 1.300 à 1.500 euros pour une maison.
A noter : ces villes sont les seules où les étrangers ont le droit d’acheter.
En outre, la loi stipule qu’il ne peut y avoir plus de 49% d’étrangers dans un immeuble.
Ce n’est pas un problème pour une tour résidentielle à Bangkok, mais pour une maison, il faut créer une société avec des actionnaires locaux.
La gamme des prix est large : entre 800 et 2.700 euros le mètre carré à Bangkok et, pour une résidence balnéaire, entre 200.000 et 700.000 euros. Vos impôts… Le royaume du Siam ne connaît pas l’impôt de solidarité sur la fortune, les impôts locaux ainsi que les droits de succession ou de mutation.
Seul un impôt sur le revenu, prélevé à la source pour les salariés, est exigible.
Les taux varient entre 5% sur les 2;300 premiers euros et 37% au-delà de 92.000 euros.
Il existe de nombreuses déductions pour charges de famille, prêts immobiliers ou à la consommation, sans oublier pour les versements à des fonds de pension. Votre couverture sociale… Vous êtes soumis à la protection locale.
Il est recommandé de cotiser à une assurance privée, par la Caisse des Français de l’étranger ou via un assureur spécialisé.
Côté retraite, la France ne retient pas vos trimestres thaïlandais, vous serez donc soumis aux règles locales. Votre quotidien… Le coût de la vie est modéré.
Un seul lycée français à Bangkok : lfib.ac.th.
Comptez 7.000 euros de frais pour une année en primaire. Infos pratiques…
– Ambassade de France en Thaïlande : ambafrance-th.org.
– Pour l’intégration : alliance-francaise.or.th.
– La monnaie est le baht. 1 baht = 0,02 euro (ou 1 euro = 44,42 bahts).
Pour prendre sa retraite : Maroc, Floride, Tahiti
Un retraité sur dix du régime général vit hors de France !
Une situation due à l’histoire.
Sur le 1,184 million de retraités percevant leur pension à l’étranger à fin 2005, près de la moitié vit dans l’Union européenne, Espagne et Portugal en tête.
Et près d’une autre moitié en Afrique, avec une grande majorité en Algérie.
Aujourd’hui, certains pays attirent, proposant le soleil et des conditions de vie agréables, doublées d’une fiscalité attractive et de systèmes de soins de qualité.
En tête du palmarès, le Maroc et les Etats-Unis, et plus particulièrement la Floride.
Mais il n’est pas nécessaire d’aller à l’étranger : vous trouverez les mêmes conditions en Polynésie française !
Maroc Aucun problème pour vous installer au Maroc.
Il suffit de démontrer aux autorités locales votre capacité à subvenir à vos besoins, vous obtiendrez alors l’autorisation de résider de façon permanente. Votre logement… Pour les premiers mois, vous trouverez aisément une location meublée.
Les prix sont élevés car il s’agit de locations à la semaine, comme pour des vacances.
Sachez-le, il n’est pas dans les habitudes locales de louer aux étrangers sur le long terme.
Tout vous encourage donc à devenir propriétaire.
Le Maroc a lancé un large programme de constructions destinées à la clientèle étrangère, avec notamment la création de six stations balnéaires.
Dans le neuf, la gamme de prix est très large, on trouve des appartements d’environ 100 mètres carrés en bord de mer à 150.000 euros, des villas de 250 mètres carrés avec piscine dans la nouvelle station de Saïdia à 300.000 euros, et à Marrakech de superbes demeures de 450 mètres carrés avec 5.000 mètres carrés de terrain et vue sur l’Atlas pour 500.000 euros.
Comptez en plus 3% à l’achat.
Dans l’ancien, le produit phare reste le riad, la maison typique organisée autour d’un patio.
Là encore, il y en a pour toutes les bourses : du somptueux riad de Marrakech à 1 million d’euros au petit riad de Fès à rénover à 100.000 euros.
Achetez toujours un bien titré, enregistré à la conservation foncière, sinon, vous vous trouverez dans l’ancien régime de la melkia, très risqué car on ne connaît pas les origines de propriété.
Enfin, les frais d’acquisition sont de 5,5% pour un bien titré et de 10% pour un melkia. Vos impôts… Vous devez impérativement ouvrir un compte en dirhams pour recevoir votre pension.
Un abattement de 40% est effectué sur le montant annuel perçu, puis l’impôt à payer est diminué de 80%.
Le taux moyen d’imposition de la retraite atteint 3 à 4% !
De plus, il n’y a pas d’impôt de solidarité sur la fortune, pas de droits de succession et des impôts locaux indolores.
Quant aux revenus locatifs de biens neufs ou rénovés, ils sont totalement exonérés pendant trois ans avec prorogation possible.
Deux bémols toutefois à cet eldorado pour retraités : le risque de change sur le dirham et…, les incertitudes politiques. Votre couverture sociale… La convention de Sécurité sociale signée entre la France et le Maroc prévoit le remboursement des soins de santé et de maladie…, selon les taux marocains.
Si la mise en place d’une assurance maladie obligatoire est actuellement en cours, il est toutefois recommandé de cotiser à la Caisse des Français de l’étranger, moyennant un prélèvement de 3,5% sur votre pension, ou de souscrire une assurance santé au premier euro.
Vous pouvez aussi cotiser à une complémentaire santé souscrite en France.
Attention, des conditions d’âge de 65 ou 70 ans sont souvent posées à l’adhésion. Votre quotidien… En vivant au Maroc, vous décuplez votre pouvoir d’achat.
La restauration complète d’un riad coûte en moyenne 50.000 euros. Infos pratiques…
– Ambassade de France au Maroc : ambafrance-ma.org.
– La monnaie est le dirham. 1 dirham = 0,09 euro (ou 1 euro = 11,16 dirhams).
– Trouver une complémentaire santé : aprilmobilite.com, equance.com, asfe-expat.com, aprex.org.
Floride
Ne s’installe pas aux Etats-Unis qui veut.
Pour y vivre votre retraite, il vous faudra un visa de résident.
Pour l’obtenir, des revenus réguliers et “suffisants” sont nécessaires, à prouver aux services consulaires américains en France !
Vous devez aussi détenir aux Etats-Unis un titre de propriété.
Autrement dit, il faut acheter avant d’émigrer. Votre logement… La Floride est moins chère que la Côte d’Azur.
Les prix démarrent à 900 euros le mètre carré, mais peuvent atteindre 15.000 euros pour le grand luxe à Fort Lauderdale ou Palm Beach.
Ainsi, sur la commune de Miami Sunny Isles, face à l’océan Atlantique, les Trump Towers, programme de grand luxe, avec sept piscines, conciergerie, domotique sophistiquée sont proposées à des prix oscillant entre 4.700 euros le mètre carré et 7.200 euros pour le plus bel appartement au dernier étage.
Les charges sont de 5 euros par mètre carré et par mois.
Plus modestement, si vous décidez de vivre sur la côte ouest de la Floride à Tampa ou Sarasota, comptez environ 150.000 euros pour un appartement de 100 mètres carrés. Vos impôts… Aux Etats-Unis, il y a deux niveaux d’imposition.
Première strate, l’impôt fédéral sur les revenus.
Son taux varie entre 10%, applicable jusqu’à l’équivalent de 5.419 euros, et 35% au-delà de 242.343 euros. Deuxième strate, l’impôt d’Etat calculé sur les mêmes revenus.
Bonne nouvelle, la Floride vous en dispense.
Et, de plus, il n’y a pas d’impôt de solidarité sur la fortune.
En revanche, vous devez supporter tous les ans la “property tax” au taux de 2% de la valeur réelle de votre bien.
Chers, les impôts locaux, mais la Floride envisage de supprimer cette taxe. Votre couverture sociale… Les Américains possèdent l’une des médecines les plus évoluées au monde, mais les tarifs médicaux sont élevés et les remboursements de l’assurance maladie faibles.
S’ils n’ont pas cotisé pendant au moins dix ans au système “Medicare“, les retraités ne bénéficient pas des remboursements du régime américain.
Il est alors indispensable soit de cotiser à la Caisse des Français de l’étranger, moyennant un prélèvement de 3,5% sur votre pension, soit de souscrire une assurance santé vous couvrant au premier dollar.
Vous pouvez aussi opter pour une complémentaire santé souscrite en France (voir les adresses Internet des assureurs spécialistes dans nos infos pratiques sur le Maroc).
Mais, là aussi, attention aux conditions d’âge ! Votre quotidien… Le coût de la vie est proche de celui de la France.
Certains postes de consommation sont toutefois moins onéreux, par exemple la voiture, l’alimentation ou l’habillement.
Le Sunshine State a longtemps eu l’image d’un refuge pour personnes âgées, ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Les nouveaux retraités ont environ 55 ans et la moyenne d’âge des 30.000 Français qui y habitent baisse d’année en année. Infos pratiques…
– Ambassade de France aux Etats-Unis : ambafrance-us.org.
– Consulat de France à Miami : consulfrance-miami.org.
– La monnaie est le dollar américain. 1 dollar = 0,75 euro (ou 1 euro = 1,34 dollar).
Tahiti
Bienvenue en… France.
Tahiti est un territoire d’outre-mer.
La Polynésie française compte 188 îles sur 4.000 kilomètres carrés.
Vous pouvez vous y installer sans aucune condition. Votre logement… Attention, c’est cher !
Pour les locations, il faut compter au minimum 1.000 euros pour un appartement de deux-trois pièces et beaucoup plus pour une villa.
Pour acheter, vous trouverez essentiellement des maisons, avec piscine dans la plupart des cas.
Les prix commencent à 300.000 euros et montent vite à plus de 1 million d’euros pour les mieux situées. Vos impôts… C’est le paradis.
Tahiti est fiscalement indépendant de la métropole.
Il n’y a pas d’impôt sur le revenu, pas d’impôt de solidarité sur la fortune et pas de droits de succession.
Vous paierez uniquement des taxes locales, variables selon la commune de résidence.
Et au niveau des prélèvements sociaux, vos pensions ne sont pas soumises aux 7,10% de cotisation sociale généralisée et de contribution pour le remboursement de la dette sociale, mais à une retenue pour l’assurance maladie de 3,20%. Votre couverture sociale… Vous serez obligatoirement affilié à la Caisse de prévoyance sociale après six mois de résidence.
Le système de remboursement est calqué sur celui de la métropole. Votre quotidien… Importés, les produits alimentaires sont une à deux fois plus chers que dans l’Hexagone.
Tous les fonctionnaires de l’Etat quittant la métropole pour prendre leur retraite à Tahiti bénéficient d’une bonification de 75% de leur retraite.
Accordée après sept mois de résidence, elle vous oblige “normalement” à ne pas quitter la Polynésie plus de 40 jours par an. Infos pratiques…
– Administrations en Polynésie française : service-public.pf.
– La monnaie est le franc CFP. 1 000 francs CFP = 8,38 euros (ou 1 euro = 119,33 francs CFP). Le taux de change est fixe.
– Pour tout savoir sur la vie locale : tahitipresse.pf.