Tout ce qui attend le voyageur éperdu dans l’avenir…
L’univers du voyage n’a jamais connu autant de changements excitants depuis l’invention du moteur à réaction et de l’hôtel-boutique.
Des boîtes de nuit aériennes aux hôtels lancés sur orbite, en passant par des vacances sur mesure et une nouvelle façon de gérer les foules, voici les grandes idées qui modifieront notre façon de dormir, de manger et de vivre à l’étranger où l’on devrait plus que jamais se sentir comme chez soi.
Bonne nouvelle : il n’aura jamais été aussi rapide, génial et tripant de se rendre d’un endroit à un autre.
Si le voyage est une question de cartes, le tourisme a plus à voir avec les annotations.
La carte nous dit où est la plage ; les annotations nous aident à déterminer si la plage va nous plaire, et c’est ce qui compte.
Si on suppose un avenir où tout cellulaire ou assistant personnel est 10 fois plus puissant que le plus puissant des portables d’aujourd’hui et qu’on applique cette technologie aux vacances, on entre dans le monde du tourisme surmédiatisé, où le contenu de notre guide virtuel fait autant partie de l’expérience que ce que nous prévoyons visiter.
Bienvenue sur la “Lonely Planet”, où chaque mètre carré a été examiné par des experts et des touristes et étiqueté selon ses points d’intérêt, ses vues grandioses, sa proximité des restaurants…
Un jour, peut-être, un type de tourisme largement aléatoire, délibérément non médiatisé, deviendra populaire auprès des aventuriers : l’exploration de ce qu’il y a derrière l’écran ou dans des brèches volontairement créées dans la grille GPS. On voudra non seulement sortir des sentiers battus, mais trouver des endroits qui ne figurent sur aucune carte. Or ceux-ci sont de plus en plus rares…
Prochaines destinations :
Le Brésil, le Bhoutan, Istanbul, Kansas City, Melbourne, Shanghai, le Cambodge, la Tanzanie, l’Autriche, l’Europe de l’Est, de l’ancien Rideau de fer jusqu’en Asie.
Comme à la maison :
Oubliez la déco hôtel- boutique à la maison : bientôt nous vivrons à l’hôtel. Les « cotels » (condos à l’hôtel) ont déjà la cote, du Setai de Miami au Faena Hotel + Universe de Buenos Aires. Et les suites à séjour prolongé, comme celles du Cosmopolitan à Toronto et de l’Alex à New York, reviennent en vogue. Pourquoi revenir chez soi ?
Aérogares spécialisées :
Il faut de tout pour faire une ville ; idem pour les aérogares, ces nouvelles « villes aéroportuaires ». Genève propose la première aérogare à service réduit (enregistrement libre-service, aucune passerelle roulante), alors que Francfort et Munich ont des aérogares première classe…
Vol libre-service :
Prévus pour 2010, les véhicules aériens personnels, des engins futuristes autopropulsés qui font très Jetson, devraient atteindre 385 km/h pour un prix comparable à celui d’une voiture sport de grande marque.
Vers les étoiles et au-delà :
Avec des établissements six et sept étoiles à l’horizon, le luxe n’est pas à la veille d’être out. L’industrie des croisières a déjà officialisé une catégorie six étoiles. Déjà, des hôtels dans les Seychelles, à Dubayy, en Écosse, à Macao, à l’île Maurice et en Australie se livrent à une guerre des étoiles. On en aura plein la vue.
Fast-food fusion :
Dans la chaîne Fast Good du chef Ferran Adrià, les fines bouches pressées dégustent des burgers au foie gras et à la gorgonzola. D’autres restaurants se lancent aussi dans la fine restauration rapide. New York Burger Co. sert des burgers aux champignons portobello ; SweetLulu, à Toronto, prépare des nouilles asiatiques toujours parfaites ; et à Fresh Italy, à Londres, l’expresso est gratuit avec le risotto à emporter.
Hélitaxis :
L’hélicoptère est en voie de supplanter le bon vieux taxi (voyez Donald Trump). À São Paulo, toujours engorgée, l’Hotel Emiliano et le Fasano Hotel, entre autres, sont déjà dotés d’hélisurfaces pour rallier rapidement l’aéroport.
Habitacles avancés :
-L’easyHotel et le Yotel à Londres, proposent une version revisitée des hôtels-capsules japonais, mais leurs minuscules chambres s’apparentent davantage à la capsule spatiale futuriste de Barbarella qu’aux sinistres cellules nippones.
-Grâce aux hôtels œuvre d’art, prendre une chambre peut désormais être une expérience artistique. L’hôtel Puerta América de Madrid est l’œuvre de 20 architectes et designers, 21 artistes ont créé la déco du Fox de Copenhague, 40 celle du Künstlerheim Luise de Berlin, tandis que 15 autres ont contribué à revamper le Dominion de Vancouver.
-Pourquoi se contenter de vacances au bord de la mer lorsqu’on peut s’offrir une île privée ? Pensez-y bien…, une centaine d’îles à travers le monde chercheraient preneur.
-Pour éviter l’anonymat des grands hôtels, les microhôtels limitent le nombre de leurs suites à trois. Aux Miauw Suites, à Anvers et à Amsterdam, aux 3Rooms, à Milan et à Paris, ou à la Residenza Napoleone III, à Rome, la qualité prime vraiment la quantité.
Le tour du cadran :
Pour être jet-set, du genre « j’ai une maison à Rome et un pied-à-terre à New-York », dotez-vous d’une bonne vieille montre d’aviateur qui revient au goût du jour ; grâce à ses cadrans multiples, vous pourrez parcourir deux fuseaux horaires d’un simple regard. Dans le genre hyper-branché, les énormes montres à cadran de 5,5 cms, style U-Boat, sont ce qui est le plus classe.
Sur mer, sur terre et dans l’air du temps :
-Le Voilier Invitation de Bombardier ne prendra la mer qu’en 2025, mais sa conception est étanche. Pensez à une Segway flottante : on dirige le bateau par les mouvements du corps. Plus de bômes à éviter ni de cordages à manipuler.
-Le trioBike pour parents écolos, simple vélo qui se transforme en poussette et en triporteur pour enfants.
-L’ ENV d’Intelligent Energy est une moto aux lignes pures qui fonctionne grâce au Core, une pile à combustible amovible. Ce véhicule à émissions nulles est aussi pratiquement silencieux, au grand dam des motards du monde entier.
Voyages sur mesure :
Quelques agences de voyage vous concoctent une thérapie touristique à partir de vos rêves les plus fous : Artisans of Leisure vous invite à prendre le thé dans une forêt de bambous japonaise ; V.O Italia vous fait découvrir Rome en vespa ; avec Trufflepig Travel, vous pouvez trouver refuge chez les Berbères ; grâce à Bluefish, il vous sera même possible d’observer les vestiges du Titanic en sous-marin !
Énergie en mouvement :
Après deux heures de randonnée, votre récepteur GPS s’éteint soudainement. Situation typique… pour l’instant. Dans un futur rapproché, une pile à hydrogène, si puissante qu’elle se recharge par elle-même, prolongera la vie de votre appareil et sauvera peut-être la vôtre. Autre option : un sac à dos qui produit de l’électricité à même l’enchaînement de vos pas. Et ça marche !
Vols commerciaux dans l’espace ;
Virgin Galactic prévoyant faire ses premiers vols nolisés en 2008, le tourisme aérospatial est paré à décoller. À 235.000 $ le billet (dépôt de 23.500 $ ou plus), la note est salée, mais la demande est là : plus de 15.000 offres de réservations. Les hôtels en orbite (du Space Island Group) offriront une vue sidérale, pardon, sidérante.
Vacances rentables :
Certains regardent enfler leur banque de congés à prendre à la façon des taux d’intérêt dans les années 1970. Pour ces refuzniks du loisir, un nouveau type de vacances a cours. Les « semi-vacances » permettent d’emporter son travail, disons, à Tahiti, pendant un mois, et de s’échiner à temps partiel grâce aux merveilles de la technologie du xxi e siècle, tout en taquinant le poisson et en passant du temps en famille. Le beurre et l’argent du beurre !
Vacances de star :
Dépassés, les hôtels griffés : que diriez-vous de vous vautrer sur le canapé de Mick Jagger ? Il est désormais possible de loger dans le refuge des Caraïbes du rockeur, au chalet de Bill Gates sur Sleepy Cove Island, en Nouvelle-Écosse, ou à la Casa Casuarina du défunt Versace. De grâce, évitez de fouiner dans le tiroir de sous-vêtements…
Taxis sans chauffeurs :
Que va-t-il advenir de Joe le taxi si ULTra réussit sa percée ? L’entreprise de Bristol travaille à un concept de taxis-nacelles sans chauffeur, sur rail, où les passagers prérégleraient leur destination. Enfin, des taxis propres, rapides et toujours sur le bon chemin…
Cabine repensée :
La tendance étant aux avions géants, la cabine va prendre de l’envergure. L’aéronef nouveau offrira salons confortables, gymnase, comptoirs alimentaires et boutiques hors taxes. À plus long terme, il pourrait même se transformer en boîte de nuit, question de planer au son de la musique.
Chaussures convertibles :
Mesdames, réjouissez-vous : la KitShoe, la chaussure universelle pour toute occasion, vous permettra bientôt de passer du talon aiguille au soulier plat en une seconde, grâce à ses talons interchangeables.
Voyageur indépendant :
Vous faites votre plomberie et vos murs en placoplâtre ? Alors pourquoi ne pas imprimer votre carte d’embarquement, vous enregistrer et régler votre note à la borne libre-service de l’hôtel et attraper le vol de retour, tout seul comme un grand ? Parfait pour les misanthropes. Pourvu que le principe ne s’applique pas au service aux chambres, ça nous va.
Audioguides extra-muros :
Du vélo GeoBici avec GPS au guide cellulaire Talking Street avec narration de vedettes telle Sigourney Weaver, une nouvelle génération d’audioguides réinvente non seulement la visite guidée, mais aussi la destination. Abonnez-vous à piPod, et votre iPod vous dénichera la meilleure pizza de New York. Ça, c’est un voyage de pointe.
Tourisme expérimental :
Les voyageurs ne se contenteront plus de la tour Eiffel. Ils voudront aller faire du pain au fin fond de la campagne française. Et s’y rendre à vélo. Et remettre leurs miches à des banques alimentaires de la région. Les vacances deviendront des événements marquants dans une vie plutôt que simple matière à diaporama.
Tourisme virtuel :
Google Earth vous offre une vue planante de New York grâce à des photos prises par satellite. Sur maps.A9.com, vous pouvez étudier comme si vous y étiez chaque intersection de la ville dont Times Square. Alkemis Local combine les deux sites. Lorsque vous séjournerez enfin dans la Grosse Pomme, assurez-vous de loger au Carlyle, qui offre à ses visiteurs des navigateurs GPS de poche…, pour une visite à la fois virtuelle et réelle.
Chez-soi loin de chez soi :
-Le Digital Hotspotter de Canary Wireless détecte les signaux wi-fi et vous permet de vous brancher en tout temps.
-La Slingbox transfère les chaînes câblées auxquelles vous êtes abonné directement sur votre PC, et vous pouvez regarder les matchs de votre équipe préférée, que vous soyez à Singapour ou à Tombouctou.
-Grâce au service de voix sur IP de Skype , vous pouvez étendre la zone de vos appels locaux à 10 pays ; vous pourriez prendre un appel de Chicago alors que vous vous trouvez en déplacement à Paris, par exemple, sans que personne ait à payer de frais d’interurbain. La voix de l’avenir ?
Le futur, c’est maintenant :
–À Fort Lauderdale, en Floride, l’entreprise Zero-G offre aux apprentis cosmonautes un vol en apesanteur, pour la bagatelle de 3.750 $US.
-Autre idée planante, encore sur la planche à dessin, l’ hôtel aérien de WATG est un lent zeppelin, sorte de navire de croisière des cieux, qui promet une vue toujours changeante et permet aux passagers de monter et de descendre à leur gré.
-Ceux qui ne sont pas rassasiés par Temptation Island peuvent maintenant vivre leur propre téléréalité. Le Reality Village du Club Bravo, en Sardaigne, filme ses clients alors qu’ils affrontent toutes sortes d’épreuves. Chaque soir, les événements du jour sont visionnés et un jury détermine un vainqueur, qui peut alors choisir celui ou celle qui partagera sa suite de luxe pour la nuit. On n’arrête pas le progrès.
Ordinateur tout terrain :
Du Toughbook de Panasonic au Durabook de Twinhead, l’ordinateur s’éloigne des sentiers battus et s’adresse aux voyageurs qui en font autant. Par exemple, le portable Hummer, équipé d’amortisseurs, d’un récepteur GPS, d’une armature imperméable et d’une protection thermique digne des équipements militaires, fera passer votre ordi pour un œuf de Fabergé.
Convergence dans le luxe :
En plus de luxueuses résidences en multipropriété, des entreprises comme Luxury Alliance et Leading Residences of the World offrent maintenant croisière en première classe, jet privé et service de concierge jour et nuit (qui vous trouvera un interprète ou un ramasse-crotte personnel). À venir : grâce à un nouveau transporteur indien, provisoirement baptisé Sky Palace, qui devrait prendre son envol d’ici 2008, vos serviteurs pourront voyager avec vous. En classe économique, bien sûr.
Gestion des foules :
Victimes de leur popularité, les musées repensent la façon dont ils exposent leurs œuvres célèbres. Ainsi, la salle de La Joconde , au Louvre, a été complètement repensée par l’architecte péruvien Lorenzo Piqueras. Même l’éclairage étant contrôlé par ordinateur, les visiteurs peuvent désormais admirer le célèbre sourire à 30 m à la ronde.
Retraite sur mer :
Selon le Journal of the American Geriatrics Society, passer sa retraite en croisière ne coûterait guère plus que vivre en centre d’hébergement. The World, premier bateau-condos pour cinquantenaires, offre apparts huppés, spa La Prairie de Clinique, chapelle et tertre d’exercice sur le pont supérieur (avec balles de golf faites d’aliments piscicoles). Il suffirait de doter un éventuel The World 2.0 d’un service complet aux aînés, et la vieillesse ne serait plus la mer à boire.
Les blogues :
Les blogues sont présentés comme le prochain grand phénomène médiatique. On fait plus confiance aux blogues sur le voyage qu’aux médias traditionnels, qui dépérissent. Les voyagistes créent des blogues commerciaux et engagent des journalistes spécialisés sans emploi. Les blogues deviennent si populaires qu’ils donnent naissance à des livres, à des magazines et à des émissions de télé. Les blogueurs à la mode arrêtent de bloguer et dictent des articles sur les spas, les croisières et les hôtels qui servent le meilleur champagne aux chambres. Les blogues commerciaux croupissent sous les pourriels et les fenêtres publicitaires. Des consommateurs frustrés lancent des blogues amateurs pour recueillir de vrais comptes rendus. Recommencez le cycle tous les trois ans.