En peinture, l’abstrait a toujours quelque chose de concret… Deuxième partie
Le sujet est trop sensible pour rester sous silence… Je me dois toutefois de revenir à l’étrange quoique talentueux personnage dont je vous écrivais un bref résumé dans la première partie ! Comme vous avez pu le lire dans la presse, les services secrets du monde entier sont sur la piste de ce personnage hors-norme, dont le site-web vient d’être fermé… Le fait de l’avoir rencontré, d’avoir obtenu moultes confidences de sa part et de les avoir publiées sur ce site de presque 5,500.000 millions de visiteurs, a entrainé une surveillance accrue… Mais qui est-il, vous demandez-vous ?
Au péril de ma vie, je vous réponds… Ancien trafiquant lui-même, en 1999, il s’est mué en grand imprécateur du monde des arts et des antiquités, il n’a eu dès-lors de cesse, via son site Internet, récemment fermé sur ordre judiciaire, de dénoncer le commerce illicite d’art et d’antiquités. Sa bonne connaissance du milieu avait toutefois permis l’arrestation de plusieurs trafiquants. C’est un bonhomme massif de 56 ans, barbu et chevelu qui était, avant sa fuite, installé dans un vaste bow-window truffé de moult kitscheries en plastique, appartement donnant directement sur la maison du guitar hero Eric Clapton à Chelsea/Londres. Il y passait le plus clair de son temps, face à l’écran de son Mac pour alimenter son site-web qui lui a conféré en quelques années une notoriété planétaire à la fois flatteuse et sulfureuse. Ce citoyen néerlandais dénonçait les trafics, injuriait les marchands, fonçait sabre au clair sur Christie’s et Sotheby’s, les deux plaques tournantes du marché de l’art… Qualifiait les arts premiers du Quai-Branly de plus grand musée mondial d’art volé, ironisait sur une bonne partie de l’establishment français (avec, pour tête de turc ces derniers temps, le patron de la BNF), décrivait diverses magouilles à Drouot, dévoilait le passé collaborationniste d’une grande famille de collectionneurs français… et racontait de façon piquante un de ses dîners avec la commissaire Mireille Ballestrazzi, aujourd’hui à Interpol. Tout cela drainait vers son site une forte audience provenant des milieux spécialisés. “Près d’un million de visites par mois”, assurait-il, qui regrettait de n’en tirer aucun bénéfice, car c’était, disait-il : “par amour de l’art”.
Tout cela ressemblait furieusement à mon personnage dans le milieu automobile, de même qu’à www.GatsbyOnline.com qui dénonce depuis sa création, toutes les turpitudes et réalités crasses de ce monde… C’est la raison pour laquelle, les sévices services secrets de divers pays, ont cru que la très prochaine mise “on-line” de www.Zgallery.be coïncidait avec la disparition mystérieuse de ce personnage sulfureux… Beaucoup se sont alors demandé si, finalement, ce personnage n’était pas mon double, un autre Quelqu’un, qui parallèlement à ses imprécations automobiles, écrivait quasi la même chose sur le monde de l’art! Même style, même succès sur le web (5,500.000 millions de visites) … et même soif ! L’ouverture de ma Zgallery à dès-lors suscité un émoi mondial dans le landerneau des collectionneurs de tous types, particulièrement vérolés… Lorsque son site-web a été fermé et qu’il a remarqué qu’il était sous surveillance, il a discrètement filé en emportant le disque dur de son ordinateur.
L’affaire en est restée là… Ce personnage gargantuesque s’aimait pourtant bien en chevalier blanc, il écrivait dans un style fleuri et alambiqué, qui le faisait aisément passer pour un frappadingue mégalomaniaque. Mais cette logorrhée charriait aussi divers scoops, pas toujours facilement décelables aux yeux des citoyens lambda. Cette prose a fait tomber dans la boîte électronique de l’intéressé un large éventail de menaces de mort. En octobre dernier lui est aussi parvenu, par la Poste, une photo de sa fille de 20 ans prise devant son appartement londonien. Sans autre commentaire. Il a compris le message ! Scène qui a donné par la suite, lieu à une campagne diffamatoire assortie d’injures haineuses et racistes (on m’a traité de sale GOY)…, ce à quoi j’ai répondu par un procès à Paris, gagné haut la main, malgré une série de manifestations jusque dans l’enceinte de Tribunal de la part de sociétés secrètes désireuses de faire interdire ce site ainsi que diverses de mes publications ! J’avais, moi-de-même, vécu la même situation lorsqu’un agent Juif du Mossad Israélien dépendant de Tsahal, l’armée de l’Etat hébreu ancienne Hagannah…, avait diffusé la photo de ma fille et de moi occupé à rire au volant d’une étrange voiture…
Un long passé de trafiquant et de faussaire… Il est né à Paris de parents néerlandais (père dentiste, mère artiste). Il a derrière lui un long passé de trafiquant et de faussaire : contrebande d’antiquités, corruption, faux certificats et tutti quanti. Dès son plus jeune âge, il est collectionneur (comme son père), esthète (comme sa mère) et attiré par la vie facile (comme ses parents, qui passaient la moitié de l’année sur la Côte d’Azur). Adolescent, il commence par importer en Hollande des peaux de moutons turcs… et se retrouve bientôt à faire sortir illégalement des icônes d’Union soviétique : simple et lucratif : “J’ai franchi la ligne sans m’en rendre vraiment compte”, plaide-t-il. Il fait bientôt du business au Liban, à Chypre, en Libye, au Japon, en Amérique du Sud. A Paris aussi où, dans les années 80, il monte une combine pour blanchir des tableaux avant leur mise aux enchères à Drouot. “L’art du trafiquant, c’est de savoir franchir les frontières” affirme-t-il… Par exemple acheter en Italie un dessin de Léonard de Vinci pour 175.000 dollars et réussir à le revendre à un musée japonais pour 14,5 millions de dollars. Son profit sur ce coup, déduction faite des pattes graissées, a été de 12,5 millions de dollars. L’oeuvre a toutefois été revendue à un Californien co-président de Boeing…
Un autre de ses coups bas, fut la vente à un couple de Texans retraités d’un faux Van Gogh intitullé “Décollage d’un avion de ligne au-dessus d’un village provençal“…, subterfuge éventé lors de la remise en vente de ce faux chef-d’oeuvre, l’expert américain démontrant “brillamment” (sic !) qu’il n’existait pas d’aéroport près de ce village provençal… Bref l’homme amasse beaucoup d’argent ; mène la belle vie ; achète des maisons un peu partout : Bénidorm, Marbella, Rome, République dominicaine, etc.Ce parcours s’achève brutalement en 1987 dans une prison espagnole de Bénidorm. La France a demandé son extradition pour un faux Chagall. Cependant, une amitié mafieuse et douteuse nouée avec un certain Richard K. à Bénidorm le fait sortir de ce mauvais pas après seulement deux mois et demi derrière les barreaux, passé en compagnie du braqueur français Stéphane Lanza. Mais l’homme est changé. “C’est comme le photographe-reporter de guerre rentrant chez lui pour développer ses photos et qui, soudain, en les découvrant, prend conscience de l’horreur qu’il ne voyait pas sur le champ de bataille”… écrit-il ! Une révélation ?
Un marché de 5 milliards de dollars ! Le commerce illicite d’art et d’antiquités serait un marché d’environ 5 milliards de dollars, selon un récent rapport parlementaire britannique (40 % des oeuvres transiteraient par Londres). Ce qui le place juste derrière ceux de la drogue et des armes, des secteurs avec lesquels il a parfois partie liée. La croissance exponentielle des prix sur le marché de l’art, conjuguée aux pillages à grande échelle que viennent de connaître les sites archéologiques d’Afghanistan et d’Irak, a fait du trafic d’antiquités une activité vraiment florissante. Depuis une quinzaine d’années, Ses infos ont permis à Scotland Yard et à d’autres polices européennes de coincer plusieurs trafiquants. Car l’Indiana Jones de Chelsea, comme l’a surnommé la BBC l’an dernier, a décidé de changer de camp après sa révélation espagnole. Au début des années 90, il a noué un lien d’amitié avec Richard Ellis, créateur à Scotland Yard d’une structure spécialisée dans les trafics d’art. “Il nous a fourni des tuyaux importants, malgré les risques qu’il encourait”, assure Ellis, qui a veillé à la protection du Néerlandais lorsque, en 1998, celui-ci s’est installé à Londres.” Richard Ellis est un type bien. Mais il s’est fait peut-être un peu embobiner par ce personnage, dont il est devenu très proche”, nuance Bernard Darties, directeur adjoint de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC).
Car en France, on pense au contraire qu’il est un type sulfureux, un provocateur aux informations douteuses. On assure à l’OCBC qu’il aurait exercé voilà peu un chantage contre un marchand d’art français, lui réclamant de l’argent sous la menace de divulguer des informations embêtantes le concernant, en réalité des photos le mettant en scène dans une partouze orgiaque BDSM… “J’ai dû intervenir”, m’a dit Darties.
Ce sont de pures conneries, a rétorqué l’Indiana Jones de Chelsea…, dites aux gens de l’OCBC que je serai heureux de les rencontrer à Paris dès qu’ils le souhaiteront…
Un célèbre diadème en or… Autre témoin de moralité de “mon” Indiana Jones, le colonel américain Matthew Bogdanos, chargé par l’US Army de coincer les pilleurs des musées et sites archéologiques irakiens. “Parmi les rares individus dans ce monde qui ont eu le courage, la volonté et l’expertise pour combattre les trafiquants d’antiquités, c’était le plus fort”, écrit Matthew Bogdanos. L’Américain a rencontré plusieurs fois le contrebandier repenti : Il ne m’a jamais transmis un seul élément d’information qui se soit révélé faux par la suite. La suspicion française est en partie due au fait qu’il a pris fait et cause pour Michel Garel, conservateur en chef à la BNF, qui vient d’être condamné à deux ans de prison ferme pour vol de manuscrits hébraïques. “Garel n’est peut-être pas un ange, mais dans cette affaire, c’est un bouc émissaire : on lui a mis toutes les disparitions sur le dos”, est convaincu l’Indiana Jones de Chelsea, dont le site contenait un dossier étayant longuement la défense du conservateur, dossier d’ailleurs largement nourri par Garel lui-même. Ce dernier, que j’ai rencontré peu avant qu’il entre en prison, admettait avoir transmis beaucoup des documents publiés en ligne, mais assurait que l’Indiana Jones de Chelsea avait d’autres sources à la BNF.En sus de sa bonne connaissance du milieu (et pour cause), le justicier de Chelsea bénéficie toujours d’un large réseau d’informateurs dans lequel on trouve le meilleur et le pire. “J’utilise les mêmes méthodes que ceux que je combats ; je vais même parfois un peu au-delà”, fanfaronne-t-il. Ce qui, pour la presse, rendait évidemment difficile l’exploitation de ses infos.Dernier exploit : il a permis à Scotland Yard de récupérer à Londres un célèbre diadème en or, volé dans une tombe au Pérou il y a une vingtaine d’années… c’était un rappeur black qui l’utilisait sur scène pour une de ses chansons : Cocaaa-Caïne, Perou et Colombine-combine…
Sur beaucoup d’autres affaires, une lecture prudente de son site permettait d’avoir un temps d’avance sur l’actualité. D’autres affaires ? Comme par exemple dans l’histoire rocambolesque du manuscrit de l’Evangile de Judas, sorti illégalement d’Egypte, ou encore sur l’origine douteuse d’un bronze antique de Praxitèle qui vient d’être la cause d’un quasi-incident diplomatique entre Paris et Athènes. La Grèce a refusé de prêter une oeuvre pour une exposition du Louvre au motif que dans celle-ci apparaîtrait aussi l’ Apollon Sauroctone du musée de Cleveland, soupçonné de provenir d’un pillage. Cet Apollon de Praxitèle a été vendu au musée américain par les frères Ali et Hicham Aboutaam, marchands d’antiquités libanais établis à New York et à Genève, qui assurent l’avoir récupéré en Allemagne de l’Est. L’Indiana Jones de Chelsea dit, lui, avoir la preuve que ce bronze provient de la contrebande. Les deux parties régleront très prochainement leurs comptes devant un tribunal de Londres, les Aboutaam l’ayant assigné en diffamation sur cette affaire et bien d’autres : les deux frères sont ses cibles préférées. En Egypte, voilà trois ans, Ali Aboutaam a été condamné par contumace à quinze ans de prison pour exportation illégale d’antiquités. l’Indiana Jones de Chelsea m’a dit, en me remettant la copie intégrale de la totalité de ses documents, en ce compris son disque dur, avoir renoncé à la protection d’un garde du corps. “A quoi bon ? Si on peut tirer sur le président des Etats-Unis, alors moi”… Il pense aujourd’hui que s’exposer est sa meilleure défense. La compagnie de cet ogre enjoué et boulimique en tout (il a eu sept femmes) est agréable. L’imprécateur néerlandais a de l’argent, des relations, il estime pouvoir emmerder le monde encore assez longtemps. J’espère faire de même de mon coté…