Fashion est un adjectif tiré de l’anglais qui signifie littéralement ; à la mode. On peut parler d’une personne fashion lorsqu’elle est à la pointe de la mode et des nouveautés qui y sont liées…
Fashion : Un monde de lumières obscures, de luxe et de misères inhumaines, peuplé de stars, starlettes, divas, tycoons, putes, macs, tontons-payeurs, glandeurs, glandeuses, grandes et petites gens, beautés suaves, plantes vénéneuses, influenceurs et influenceuses, artistes et escrocs, photographes et commentatrices… Fashion : Un univers infini de de potins, cancans, scandales, coups-bas, coups de Jarnac, coups de gueules et d’éclats, crapuleries et naïvetés équivoques… Fashion : Un des puits sans fond de la connerie généralisée en œuvre d’art ou se jettent et s’entassent des loques encore humaine, des pitreries, des laissé(e)s-pour compte et décomptes, des friqué(e)s et des sans un rond, des cadavres aussi… Fashion : Un besoin de paraître en regardant des défilés roboratifs et stéréotypés de maigreurs squelettiques attifées d’immettables oripeaux fabriqués pour quelques piécettes de déconsidération par des esclaves de pays lointains à bas-prix… Fashion : Un des mondes de la mode, toujours en pleine effervescence en crainte que ça s’arrête, où les acheteurs, acheteuses bloggeurs, bloggeuses et autres “fashion-journalistes” croient exister plus que d’habitude et viennent se pavaner durant les “Weeks” dans leurs meilleurs outfits pour espérer se retrouver dans des magazines tels que Vogue ou Highsnobiety.
Faire (et tenter de défaire) les Fashions-Weeks est un véritable marathon, un calvaire, avec une dizaine de shows par jour à se coltiner des hirsutes et des remarques désobligeantes et hautaines, dans la précarité et l’inconfort, de 10h à 21h. Avec la fatigue de ces inutilités éphémères, vient aussi cette question ultra récurrente : “Encore ? C’était pas la Fashion Week déjà la semaine dernière ?”.
Si, et ça surprend tout-le-monde : Quand on en a fini avec la mode Homme, la Haute couture Femme s’enchaîne à peine une semaine après… Que ce soit le nombre de Fashion-Week dans l’année, ses acteurs, actrices, ainsi que la différence entre “Haute couture” et “Prêt-à-porter”, toutes ces informations prêtent facilement à confusion.
Les Fashion-Week se déroulent principalement dans quatre villes, communément appelées les “Big Four” : New York, Milan, Londres et Paris. Celle de la capitale française en est la plus importante car c’est la plus ancienne et aussi la seule à faire un défilé Haute Couture. Ces quatre villes ne sont pas les seules à avoir leur show, il y en a d’autres qui organisent des “petites Fashion-Week” : Tokyo, Copenhague, Séoul, Berlin et Tbilisi en Géorgie en organisent également, mais ces défilés ne se déroulent en général que sur deux ou trois jours.
En dehors des Fashion-Week, il y a aussi ce qu’on appelle les Trade-Shows comme le “Pitti Uomo” à Florence ou le “Who’s Next” à Paris. Ce sont des salons dans lesquels des marques exposent leur collection à de potentiels acheteurs ainsi qu’à des journalistes. Il est impossible d’y accéder si vous ne faites pas partie de l’une de ces deux catégories.
Mais revenons au sujet principal : la Fashion Week Parisienne. Tout d’abord, il faut savoir qu’il y a trois types de show pendant cette semaine de la mode : la Haute couture, la mode masculine et le Prêt-à-porter. La Haute couture est spéciale dans le sens où le nom en lui même est une appellation juridiquement contrôlée depuis 1945. Le label “Haute couture” est un gage de qualité délivré uniquement par le Ministre de l’Industrie, après une sélection faite par la Chambre Syndicale de la Haute Couture de Paris et selon des critères bien précis. Premièrement, il faut que chaque pièce soit réalisée à la main et sur-mesure, par une équipe de 20 personnes minimum, dans les ateliers de la maison. Ensuite, deux collections doivent être présentées dans l’année, lors du défilé haute couture, avec au minimum 25 nouvelles pièces par show. Enfin, il faut être inscrit sur le calendrier officiel des collections Haute couture en tant que “membre invité” depuis au moins quatre ans et être parrainé par une autre maison Haute couture.
Les “membres invités” (ils sont 15) se distinguent des “membres permanents” dans le sens où les invités ne disposent pas de l’appellation “Haute couture” mais seulement “couture”, et sont de nouveaux créateurs français qui sont exposés dans des lieux moins connus.
Seuls les “membres permanents” (15) ont l’appellation “Haute couture”, mais ce titre ne dure qu’un an et chaque année, les marques doivent refaire une demande et sont sélectionnées ou non par la Chambre Syndicale de la Haute Couture Parisienne. Certaines années, des labels comme Chanel, Dior ou Givenchy ont l’appellation, tandis que Valentino ou Versace ne sont pas renouvelés.
Une dernière catégorie, les “membres correspondants” (7), sont eux aussi invités à défiler pendant la semaine Haute couture. Ce sont des maisons de luxe étrangères sélectionnées par la Chambre Syndicale, elles aussi limitées à l’appellation “couture”.
Mais la Haute couture n’est que très peu rentable, même pour les grandes marques, avec des vêtements uniques qui coûtent en moyenne entre 10.000€ et 15.000 €. Il s’agit surtout d’une vitrine qui permet aux designers de montrer l’étendue de leur créativité et de leur savoir-faire. Si ces pièces luxurieuses sont réservées à une élite disposant d’importants moyens financiers, le prêt-à-porter, en revanche, est orienté grand public friqué (quand même) et est la principale source de revenu des maisons de mode.
Beaucoup plus simple à comprendre que la Haute couture, le “Prêt-à-porter” (“PàP”) est la collection que l’on retrouve dans les magasins et qui ne sont pas des pièces uniques sur-mesure faites main. C’est au contraire des pièces faites en usines et destinées à une production de masse. La majorité des vêtements qui défilent sur un podium prêt-à-porter se retrouvent en magasin 6 mois plus tard. Si le prêt-à-porter est à l’origine plutôt orienté femme, il n’est pas surprenant de retrouver des hommes dans les défilé de “PàP”, ce qui apporte encore plus de confusion pour la différence entre “PàP” et mode masculine. La mode masculine est le type de défilé le plus jeune des trois, puisqu’il n’existe que depuis 2012. La Fashion Week Homme est tout simplement du prêt-à-porter mais fait pour la gent masculine, même si on retrouve parfois des femmes lors des défilés. En résumé, la Haute couture c’est des pièces uniques faites main. Le prêt-à-porter, des pièces faites en usine et destinées à la production de masse pour femmes (même si certaines marques mélangent les genres). Et enfin la mode homme c’est du prêt-à-porter… pour hommes !
Le nombre de défilé par an, c’est une partie qui est difficile à comprendre pour les non-initiés (et parfois même pour les initiés d’ailleurs) : la fréquence des défilés. Une année de Fashion Week se divise en deux saisons: automne-hiver et printemps-été, souvent abrégés SS (Spring-Sumer) et FW (Fall-Winter). Sachant ça, vous pouvez facilement faire le calcul et vous rendre compte qu’une marque qui possède l’appellation “haute couture” peut avoir jusqu’à six défilés par an, soit deux par catégorie.
La Haute couture a lieu en janvier pour la saison printemps-été qui suit et en juin pour la saison automne-hiver qui suit. Par contre, c’est un peu différent pour le prêt-à-porter et la mode homme, accrochez vous. Le “PàP” a lieu en mars pour la saison automne-hiver qui suit et en septembre pour la saison printemps-été de l’année suivante. Enfin pour l’homme, c’est encore plus casse tête : en janvier on présente la collection automne-hiver de la même année et en juin, c’est la collection printemps-été pour l’année d’après. Pour donner un exemple concret, la Fashion Week Homme de janvier présente la collection automne-hiver de l’année et celle de juin présente la collection printemps-été de l’année suivante.
Dans les faits, aucune marque n’a six défilés par an, car cela coûterait beaucoup trop cher malgré que tout est cher. Un défilé (le lieu, les mannequins, la gestions des invités, la logistique…) peut entraîner des dépenses allant d’une centaine de milliers d’euros à plusieurs millions d’euros pour les plus grosses marques. Du coup, de plus en plus de marques ont décidé de créer des défilés mixtes, pour des raisons pratiques et économiques. Il n’y a pas de petits profits. « Conscient de la conjoncture actuelle et des changements radicaux qu’elle induit, Saint Laurent prend la décision de repenser son approche au temps et d’instaurer son propre calendrier. » Le 27 avril, la griffe parisienne annonçait qu’elle ne participerait pas à la fashion week de septembre. La décision a réveillé un débat qui jaillit régulièrement : les défilés de mode ont-ils encore une raison d’être ?
Elle doit se terminer cette période de débauche de vêtements. L’évolution du monde devrait pousser à prendre conscience que ce rythme doit changer. Les stylistes sont écrasés de travail, ils ont un trop grand nombre de collections à produire par an. Cette surcharge de travail tue toute possibilité d’avoir des idées fortes et de changer la mode voire de changer de style de vie !
Soucieuses que “ça dure”, les fédérations de la mode imposent chaque année aux créateurs deux périodes de fashion week, printemps-été et automne-hiver, par catégorie (femme, homme et haute couture en France). Pour combler l’entre-deux-saisons, des pré-collections s’enchaînent façon épisodes de feuilleton : croisière pour le printemps, pre-fall pour l’automne, high summer pour la fin de l’été, high winter pour les derniers jours d’hiver, certaines d’entre elles ne défilent que lorsque le budget l’autorise ! On précipite le temps de création, raccourci la réflexion, on presse les âmes, on use les corps, la cadence ne mollit jamais. Les créatifs surchauffent. Les mannequins dépérissent et certaines crèvent ! Il faudrait stopper ce cirque réaliser un calendrier officiel, réunir les présentations de leurs lignes féminines et masculines, ou sécher simplement les podiums.
Souvent une collection est réalisée en trois à cinq semaines. En réalité, tout est fait en trois semaines, cinq maximum. Avec six shows par an, il n’y a pas assez de temps pour réaliser l’ensemble du processus. Produire encore, toujours plus, avec moins d’énergie, de jours, d’envie.
La mode consacre l’éphémère, exige un renouvellement permanent. Elle crée aussi vite qu’elle défait, gaspille la créativité comme les matières. Ses produits, qui obéissent à des tendances cycliques, perdent tout intérêt dès lors qu’ils ne collent plus au goût du moment. En quinze ans, sous l’impulsion de la multiplication des collections, la durée de vie des vêtements s’est réduite de moitié, et la production textile a doublé. La mode est devenue l’une des industries les plus polluantes au monde. Selon l’ONU, elle génère 20 % des eaux usées et 10 % des émissions de carbone de la planète.
Stockholm a décidé de suspendre sa semaine de la mode, au nom de l’environnement. La fashion week de Copenhague, elle, a préféré soumettre les labels participants à des exigences écologiques, parmi lesquelles l’utilisation d’au moins 50% de textile certifié biologique, recyclé, ou upcyclé, le recours à des emballages verts, et une scénographie zéro déchet. Les griffes réfléchissent dès-lors à de nouvelles manières de concevoir, intègrent de plus en plus de matières éco-responsables dans leurs collections. D’autres combattent le principe même de mode jetable, pour échapper aux cycles gloutons de la consommation avec des looks ultra classiques, qui contrariaient l’exubérance générale : produire énormément, jeter, oublier…
Expédié en quatorze minutes, un défilé coûte au minimum 100.000 euros, et déborde souvent les 5 millions pour les plus grandes Maisons.
Si l’on questionne aujourd’hui le système traditionnel des défilés, c’est aussi parce que la révolution digitale est venue le bousculer. L’émergence du numérique a redéfini nos modes de consommation, en éveillant un besoin d’immédiateté. Tout doit être disponible là, dans l’instant. Un phénomène à rebours du modèle économique de la mode, qui expose ses collections en boutique quatre à six mois après les défilés. En réponse, beaucoup de griffes pratiquent le “See now, Buy now”, pour permettre aux client(e)s d’acheter les créations aussitôt après qu’elles aient défilé. Mais le concept entretient l’urgence permanente et accélère de plus belle le rythme de production. alors que les nouveaux médias interrogent davantage : l’existence même des fashion shows.
Des expositions photos, relayée sur le web, mettant en scène des pièces “archives” sur des modèles qui n’en étaient pas. Divers designers ne croient plus au bien-fondé des défilés répétitifs, épuisants, filmés au smartphone par l’assemblée entière qui vit à travers le web. 80% des vêtements ne sont pas vraiment vus ou compris, ça coûte très cher, c’est un gaspillage total expédié en quatorze minutes, un défilé coûte au minimum 100 000 euros, déborde souvent les 5 millions pour les plus grandes Maisons. Pourquoi ne pas se contenter de présentations digitales, à découvrir dedans, chez soi ? Le numérique est comme une expérience où l’on peut pousser les rêves encore plus loin !
Certaines marques ont déjà franchi le cap, par choix ou par défaut. Face à la pandémie de Covid-19, certains défilés se déroulent à huis clos, diffusés en direct sur internet et les réseaux sociaux, sans invitations ni premiers rangs, pour favoriser la démocratisation, l’ouverture, l’inclusivité. À l’occasion des Vogue Global Conversations 2021, Cédric Charbit, PDG de Balenciaga, révélait que la Maison, qui invite généralement 600 personnes à ses défilés, rassemblait plus de 8.000 web-spectacteurs sur YouTube lors des retransmissions en direct et 60.000 sur Instagram, sans compter les centaines de milliers de tweets. En additionnant le tout avec les rediffusions [des streams], on obtient un public de plus de 10 millions de spectateurs.
Si l’audience est majoritairement numérique, les spectacles physiques ont-ils toujours leur place ?
Les défilés sont en réalité presque intouchables, avec leurs airs de cérémonie rituelle, de grand-messe délivrant une expérience esthétique et émotionnelle. Ils donnent corps à l’imaginaire symbolique des marques, démontrent leur exceptionnalité créative, nourrissent leur sacralité, tout en renforçant le sentiment d’appartenance de leurs invités, privilégiés.
Les futurs défilés seront peut-être plus inclusifs et digitalisés, moins contraints et systématiques. Plus respectueux de l’humain et de l’environnement. Il existe un moyen, après la crise, d’améliorer l’univers de la mode : l’espoir…
6 commentaires
Et le verbe s’est fait chair, et il a dressé son Tepee parmi nous !
Point du tout homme blanc, je suis dans ma réserve…
Que d’expériences dans une vie d’homme, et que de compétences ! Vous me répondrez : “cela se décide et se cultive, mon cher, et vous ne savez pas ce que ça m’a coûté ?” Impossible de laisser un commentaire sur le lien de la Buick. Le château revient souvent en cadre, et on devine le bunker/loft là où il y a la maison moderne ? Batman a sa Batcave et son château, vous avez le bunker !
GatsbyMan, ChromesFlammesMan et CalandresMan ne faisaient qu’un. Je n’ai pas de bunker mais un ancien abri de jardin que je retape peu à peu pour ma retraite, en attente j’ai dressé un Tepee à son coté.
Belle leçon pour le lecteur béotien que je suis. Les premières images peuvent être crispantes sur fond de “où va le monde”, avec un élément de réponse dans ces mêmes images, que les bonnes mœurs m’interdisent de mentionner. Mais le texte est beaucoup moins clivant et termine fort humblement en omettant volontairement de mentionner que Gatsbyonline a entamé le tout digital bien avant !
Je ne puis rerépétater sans cesse que j’ai débuté le web avant l’arrivée de Fessebouc… Mon père était Maître Tailleur (sur mesure). Un travail de forçat que les sommités de notre ville (Tournai/Belgique) qui lui commandaient des costumes, le payaient avec des retards qui nous plongeaient parfois dans la précarité financière… J’aurais aimé qu’il m’apprenne mais il ne voulait pas que je vive comme lui. Pourtant j’avais d’autres idées telles que suivre la voie de Pierre Cardin et pour ce, migrer vers Paris… Hélas, il n’avait pas de vue à long terme… J’ai donc réalisé l’Architecture, ai rapidement dépassé mon père question argent et du coup je l’aidais en lui payant ses voitures, des Cadillac’s (Séville) ainsi qu’une Buick Opéra allongée… pour bien montrer qu’on était des nouveaux riches… https://www.gatsbyonline.com/automobile/374530-374530/ Donc la mode je connais, par contre je suis comme vous, sidéré de voir la mode homme devenir pitrerie ! Faut vraiment crever de faim pour un mannequin homme d’accepter s’abaisser à devoir défiler les couilles à l’air dans une tenue grotesque… Les autres tenues le sont tout autant ! Du coup j’en ai tapoté un article… Fatigué je l’ai bâclé vers la fin… Mon père est décédé il y a 10 ans, ça me fait verser une larme.
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