Haute Couture…
Un éblouissement…, qu’ils écrivent !
Flamboiement des couleurs, étourdissement des lignes, des courbes et des éllipses qui carrossent un corps sensuel…, du magnifiquement déraisonnable dont Inès Sastre parle avec émotion : “Quand l’art du détail sublime la femme à ce point, c’est de la magie…, la Haute Couture donne au monde une vision extraordinnaire…, il m’arrive de me demander si je pourrais vivre sans“…
Diantre, diable, que voilà du style, de la flamboyance, du panache… du total foutage de g… et du flouze par paquets, par sacs, par tombereaux, par wagons…, un train complet même… avec 4 locomotives…
Et en prime, pour bien l’enfoncer profond…, pour illustrer…, rien de moins qu’une Cadillac berline 4 portes, insipide, même pas rouillée (ça aurait donné bien mieux dans le style déjanté-chic), une auto qui ne vaut même pas le prix d’un seul soulier assorti…
OK, c’est esthétiquement “classieux“, “tendance“, mais quand même…, cette Cadillac c’est trop ou trop peu…, trop vieillot et ringard, trop peu défraîchie (je viens de l’écrire)…, il eut fallu une véritable épave bien pourrave ou alors un super-Top avant-gardiste…, quoique !
Oui, quoique…, car le style des vètements craint un max…
Ines Sastre a beau porter des griffes hors de prix (et quand j’écris hors de prix je suis bien en deçà de la réalité, à 100.000 euros par tenue plus les souliers et bijoux), le look est absolument à mourir (de rire)…
Je nommerai celà : la Haute Couture déconfiture…, jugez par vous même…
Christian Lacroix Haute Couture.
Top bouilloné or, voile de tulle enluminé sur jupe en faille de soie cyclamen parsemée de dentelle or,.
Maquillage Lancôme, teint Photogénic Lumessence 05 beige nature, Magie blush 02 Bronze Magic, Ombres Absolue Last Night et Deep forest, Mascara Fatale Noir et Rouge à lèvres Color Fever 318 Rock Icon fuschia…
Christian Lacroix Haute Couture.
Robe à fourreau drapée en mousseline de soie myrtille…
Valentino Couture.
Robe longue en taffetas de soie soleil et lilas, bustier en bouilloné de plissé soleil sur petite traine, souliers de Cesare Paciotti…
Dior Haute Couture.
Robe courte en soie jaune canari à jupe corolle brodée de fleurs en Rhodoïd et souliers compensés assortis…
Gaultier Paris.
Blouse en crépon de soie imprimé méduses, longue jupe de sirène appliquée de galons ourlée de plumes et souliers assortis…
Givenchy haute Couture.
Boléro fraise en organza de soie écarlate sur robe bustier volantée.
Gourmette en or Chaumet, bague Dary’s.
Maquillage Lancôme, teint Photogénic Lumessence 05 beige nature, Magie blush 02 Bronze Magic, Ombres Absolue Last Night et Deep forest, Mascara Fatale Noir et Rouge à lèvres Color Fever 318 Rock Icon fuschia…
Giorgio Armani Privé.
Robe longue à traine en vagues d’organza plissé, bustier effet papillon souligné d’un ruban de perles noires et souliers pailletés…
Dior Haute Couture.
Robe bustier boule en soie fushia brodée de séquins de Rhodoïd et souliers compensés assortis…
Dans toutes les maisons de luxe, la haute couture perd de l’argent…
Cela tient à son processus de fabrication qui la conduit à proposer des produits à des prix extravagants.
On ne trouve rien en haute couture à moins de 50.000 euros, mais c’est aussi dû au rétrécissement de la clientèle susceptible d’acheter ce type de produits.
On parle de 250 à 300 femmes dans le monde, ce qui est évidemment très peu.
Ce qui aide la haute Couture à survivre, ce sont les nouveaux milliardaires, souvent Chinois et Russes ainsi que les Américains et bien sur les Etats-pétrole…, car les milliardaires ont aujourd’hui plus de possibilité de dépenser leur argent qu’hier.
Quand on allait au Portugal avant la révolution des œillets, on était frappé par le nombre de Rolls-Royce, ce qui paraissait absurde dans un pays aussi pauvre mais était logique : dans un pays dirigé par un dictateur extrêmement conservateur, les riches n’avaient guère d’occasion d’investir leurs fonds et les dépensaient en produits de consommation ostentatoire.
Lorsque les Portugais se sont enrichis après la révolution, les riches ont pu investir leur fortune dans des activités profitables et ont cessé d’acheter des Rolls-Royce…
Il s’est probablement produit quelque chose de comparable avec la haute couture dans les années ’60.
Les riches clientes de Dior ont commencé à hésiter entre une nouvelle robe et un week-end à New-York en Concorde.
Le marché s’est rétréci et comme à la même époque Yves Saint-Laurent et bien d’autres après lui ont développé une confection de haut de gamme…, elles pouvaient concilier les deux : aller à New-York et être élégantes.
La Haute Couture s’est toutefois maintenue car c’était une vitrine pour la France et les nouveaux-riches l’ont dès-lors utilisée pour se faire connaître, mais ce n’étaient pas les recettes éventuelles (un miracle) qu’ils en tireraient qui les intéressaient, c’était la marque qui allait faire vendre de la parfumerie, de la maroquinerie ou de la confection.
Tant que la haute couture et les produits dérivés sont dans la même maison, on ne fait guère attention aux pertes qu’ils occasionnent, mais dès qu’ils sont séparés… et c’est ce qui s’est produit lorsqu’Yves Saint-Laurent a été repris par Pinault, on les découvre et on s’inquiète…
On a changé d’univers…
Saint-Laurent, Chanel vivaient dans l’univers de la mode, leurs vêtements étaient copiés par des couturières de quartier, c’était comme un hommage qu’on leur rendait et ils l’acceptaient parfaitement bien…, jamais ces marques n’auraient écrasés et déchiquetés ces copies de leurs créations dans un grand battage médiatique… et c’est pour cela qu’on a pu dire qu’ils avaient révolutionné le monde des femmes.
Leurs successeurs actuels vivent dans le monde du luxe et des marques, ce qui est tout autre chose…, c’est pour cela qu’ils n’ont plus besoin qu’on leur rende hommage (sauf à la télé et dans la presse à gros tirages) et c’est pour cela qu’ils assassinent les faussaires (médiatiquement) et font tout pour que les copies soient détruites…
Lorsque vous lisez des informations concernant les copies, lorsque les douanes vous font peur et menacent…, c’est parce que le gouvernement est à la botte des patrons multi-milliardaires qui se servent du mythe des marques hors de prix pour vendre des petits objets de ces mêmes marques, tels des rouges à lèvres à 15 euros….
La mode n’a pourtant pas disparu, non, mais ce ne sont plus les grandes maisons qui la font, ce sont les designers des sociétés de confection, ce sont les gens qui dessinent les vêtements que vendent Nike, Gap ou Zara qui font la mode, pas les Christian Lacroix, Lagerfeld ou autres Thierry Mugler.
La meilleure preuve en est, que ces grands couturiers vous expliquent qu’ils vont chercher leur inspiration dans la rue…
Ce n’est pas là que Chanel a trouvé son tailleur ni Saint-Laurent son smoking féminin.
Si c’est là que Karl Lagerfeld va chercher son inspiration, c’est qu’il utilise trop de shampoing à sec…
Le monde du luxe n’a rien à voir avec celui de la mode…
Le monde du luxe s’en distingue par plusieurs traits :
– d’abord par la diversité de ses domaines…, les maisons de luxe vendent du parfum, des cosmétiques, des vêtements, de la maroquinerie, des bijoux, de l’horlogerie…
– ensuite, par sa gamme de prix…, la haute couture était inaccessible, le luxe est à la portée de toutes les bourses…, un rouge à lèvres d’une grande maison coûte moins de 15 euros et c’est ça que les “grandes maisons” visent en présentant quelques robes inaccessibles…
– enfin, par l’utilisation massive de la publicité pour faire connaître sa marque…, les dépenses de publicité et de promotion représentent souvent plus de 10% du chiffre d’affaires et tout comme en Formule1, il existe un “return” en dessous-de-tables qui varie de 10 à 50% vers le compte privé du “patron” situé dans une banque off-shore…, sans compter les royalties et autres cadeaux INDISPENSABLES…
Tout ce bazar c’est du business, pas de la passion…
Les produits sont toutefois de bonne qualité, naturellement Made in France, même si… certaines fabrications viennent d’ailleurs, dans des pays ou la main-d’oeuvre enfantine revient 500 fois moins cher qu’en France…, mais l’important, c’est la marque qui permet de vendre avec des marges très très très importantes, c’est-à-dire des prix très très très élevés…, d’ou une guerre sans merci contre les faussaires qui tentent d’avoir une part de ce gateau…
Les acheteurs milliardaires, parce qu’ils sont milliardaires, sont indifférents aux prix lorsqu’il s’agit des marques…
Les théoriciens des marques vous expliqueraient qu’elles offrent : la garantie d’une certaine qualité et un statut (porter une robe Nina Ricci, c’est afficher son appartenance à la bonne société), une appartenance à une communauté (c’est ce que font les jeunes qui s’habillent en Nike)…
Ils ont certainement raison, mais, il y a dans le cas de l’industrie du luxe autre chose qui tient à nos comportements d’acheteur.
Lorsqu’on achète un produit de luxe, on ne calcule pas, on ne compare pas les prix, on ne regarde pas à la dépense.
Un prix élevé n’est pas un frein à l’achat, bien au contraire.
Il me semble que l’on pourrait comprendre ce phénomène en pensant à ces comportements qu’ont tant de femmes qui, lorsqu’elles ne vont pas très bien, s’achètent une paire de chaussures, un vêtement.
Elles dépensent de l’argent pour compenser, pour lutter contre leur déprime.
Elles se font, comme elles disent, plaisir.
Elles se font un cadeau.
Ce plaisir est narcissique : il ne s’agit plus comme dans la haute couture d’être belle pour les autres, comme on peut l’être au théâtre, mais d’être belle pour soi.
Et cela mérite que l’on dépense de l’argent sans compter.
Les psychanalystes parleraient sans doute d’investissement narcissique, mais on peut reprendre leur expression.
L’industrie du luxe apporte effectivement cela, elle propose des produits qui sont au contact direct du corps dont ils modifient l’apparence.
C’est vrai des chaussures, des vêtements, des cosmétiques, des parfums… et ces produits sont vendus dans un contexte qui flatte l’acheteuse et la met en valeur : les vendeuses l’écoutent, la regardent, il y a de grands miroirs où elle peut s’observer longuement.
Tout est fait pour entretenir son narcissisme.
Elle ne se fait pas belle pour les autres, mais pour elle-même.
La vente de produits de luxe apporte des satisfactions narcissiques.
Regardez comme les hommes s’ennuient dans les magasins de mode, ils tournent en rond, ne savent pas quoi faire.
L’industrie du luxe tire ses revenus de la dépression féminine…
Une partie des recettes du luxe vient sans certainement de là.
La croissance des ventes de rouges à lèvres de luxe aux Etats-Unis depuis le 11 septembre en apporte d’ailleurs la preuve.
Le rouge à lèvres est typique de ces produits de luxe à la portée de toutes les femmes qu’elles achètent pour se réconforter lorsque cela va mal.
Dans le malheur, elles se fabriquent un petit bonheur : elles se font belles !
On pourrait dire que le prozac, les foulards Hermés et les parfums sont sur le même marché de la déprime.
L’industrie du luxe n’échappe pourtant pas à la récession…, car le rouge à lèvre est un produit bon marché. Les produits plus coûteux ont vu leurs ventes reculer fortement.
Ces achats plaisir n’échappent pas complètement à la rationalité.
Quand les revenus du ménage sont menacés, les acheteuses se font plus économes.
Or, la récession a incité beaucoup de gens à la prudence, surtout aux Etats-Unis ou les consommateurs ne dépensent plus.
C’est d’autant plus sensible dans le cas du luxe qu’il semble que ces dépenses soient dans ce pays liées au cours de la Bourse.
Lorsque celle-ci est en bonne santé, ses ventes augmentent, lorsqu’elle tousse, comme actuellement, elles reculent…, ce qu’on peut expliquer tout simplement : les riches calculent le budget qu’ils peuvent consacrer à ce type de produit en fonction de leur richesse virtuelle.
Lorsque les cours sont élevés, cette richesse virtuelle est importante…
Ceci dit, il faut éviter les raisonnements trop mécaniques.
Ce qui est vrai aux Etats-Unis ne l’est pas ni en Europe ni au Japon parce que les situations sont différentes.
Depuis le 11 septembre, les Japonais voyagent moins, du coup, tout l’argent qu’ils ne dépensent pas en tourisme à l’étranger, ils peuvent l’investir dans la mode, les chaussures…, dans les boutiques installées au Japon… et comme les prix y sont en moyenne de 50% plus élevés de ce qu’ils sont ailleurs, les industriels du luxe ne perdent pas toutes leurs plumes.
La haute couture est morte…
Et à la vue des horreurs qui illustrent le début de cet article, c’est une bonne chose, des gens qui sous le couvert d’une soi-disante création se f… totalement de la g… des gens, ne méritent pas de gagner de l’argent.
Regardez Karl Lagerfelfd, comment est-il possible de supporter un tel cuistre pédant et méprisant ?
Et pourtant les imbéciles l’adorent et le vénère presque, à croire que le toucher transformeraient leurs vètements Carrefour ou C&A en Dior !
Là où survit la Haute Couture, c’est en état de coma dépassé maintenue artificiellement en vie par une industrie du luxe qui l’utilise comme faire-valoir.
Mais les grandes marques vivent très bien sans.
Et vivront de plus en plus sans.
On peut le regretter quand c’était vraiment beau, mais maintenant, c’est déplorable, non seulement c’est du n’importe quoi, mais les mannequins utilisées dans les défilés (abrutissants) sont des adolescentes anorexiques aux teints maladifs…, jambettes maigres, corps osseux, cheveux souvent gras, démarches de canards unijambistes…
Quelques rares “top-modèles” sont encore utilisés, comme Inès Sastre, mais au prix d’une sorte de prostitution de l’esprit…, relisez ce qu’on lui a mis en bouche pour décrire les vètements qu’elle porte…, c’est quelque part, minable !
La place de Saint-Laurent, d’Armani, de Dior est au musée, et si tout ce bazar continue ce sera au musée des horreurs….