Les cercueils fous… Crazy Coffin…
Cercueil en forme de Rolls-Royce, de guitare ou de chausson de danse, les funérailles personnalisées sont en plein essor en Grande-Bretagne où la nouvelle tendance consiste à limiter jusqu’au bout son empreinte sur l’environnement en optant pour un enterrement écologique.
Depuis 2000, la société Vic Fearn fabrique des cercueils de formes originales baptisés Crazy coffins.
Dix ans plus tôt, elle avait déjà élargi sa gamme avec des cercueils classiques illustrés.
“Nous n’avons rien inventé, ce sont les clients qui sont venus vers nous“, dit à l’AFP John Gill, directeur de la société qui fabrique des cercueils depuis 130 ans. “Le premier Crazy coffin, c’était un avion. On en fabrique depuis en moyenne un par mois. Nous avons beaucoup de demandes mais c’est assez cher et la fabrication prend du temps“, explique-t-il.
Du fait de leurs dimensions, ils nécessitent une double concession et les cérémonies religieuses sont en général plus coûteuses. Sa dernière création est un cercueil Rolls-Royce, qui a nécessité deux semaines de travail “nuit et jour“, et coûte 40.000 livres, tout comme la réplique de guitare électrique réalisée en 2004.
Vic Fearn a fabriqué un oeuf en bois pour une femme qui souhaitait être enterrée en position foetale, un chausson de danse pour une ballerine, un cerf-volant, une péniche pour un couple, un skate-board et même deux bennes de construction pour des industriels. “Nous n’avons jamais rien refusé“, a souligné M. Gill, dont la société fabrique environ 15.000 cercueils par an pour un chiffre d’affaires de 1,5 million de livres.
Les moins fortunés peuvent opter pour une bière de forme classique mais peinte.
Vic Fearn en réalise une centaine par an (environ 250 livres) avec, en tête du hit-parade des illustrations, motos, couleurs d’une équipe de football, animaux ou photo de la personne décédée.
Des cercueils peints à la main, c’est la spécialité de Colourful coffins qui propose un large éventail de motifs mais fait aussi du sur-mesure, en 48 heures.
Et la peinture utilisée est écologique, précise un porte-parole. “Les funérailles non traditionnelles sont de plus en plus populaires, en particulier celles avec un aspect écologique“, note le groupe de recherche Mintel, soulignant que 63% des Britanniques sont favorables à un cercueil écologique et 64% à des funérailles “vertes“.
Selon le Natural death center, organisme de conseil en matière de funérailles alternatives, les cimetières écologiques – pierre tombale remplacée par des végétaux ou enterrement dans une forêt – ont doublé depuis 2000, à 223 sites.
Près de 9.000 personnes s’y font enterrer chaque année, chiffre qui devrait passer à 20.000 en 2010, selon Mike Jarvis, directeur du centre.
“Environ 4.000 personnes par semaine choisissent un cercueil biodégradable“, ajoute-t-il. Ce n’est pas l’offre qui manque : Eco Coffins propose un cercueil composé à 90% de carton recyclé illustrable, y compris par le futur usager, tandis que chez Bamboo Coffins, c’est du bambou tressé qui est utilisé.
Ecopod a vendu en 2006 environ 500 exemplaires de ses créations à 100% en papier recyclé renforcé. “Les ventes progressent de 10% par an et nous allons en fin d’année aux Etats-Unis, au Canada et en Europe“, dit à l’AFP Hazel Selina, directrice générale et fondatrice d’Ecopod. Ces cercueils recyclés ont également l’avantage d’être légers.
Pour diminuer la facture, certains Britanniques optent pour un enterrement fait maison, sans l’assistance des pompes funèbres.
Chaque année, environ 600.000 funérailles sont célébrées en Grande-Bretagne, dont 75% sont des crémations et 25% des enterrements.
Du coup, même les urnes deviennent vertes à l’instar de l’urne-gland d’Ecopod vendue “par milliers“, et de la large gamme de la société Passages.