Zanna… Musik made in Belgium… Great !
I’ve gone up and down
From truth to doubt
And now that you’re far gone
I catch the bow
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
Every chance I take
Takes more and more
Things get lost or break
Without a move
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
I’ve gone up and down
From truth to doubt
And now that you’re far gone
I catch the bow
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
Every place I go
I know you will
Follow me and so
I’ll wait until
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
I’ve gone up and down
From truth to doubt
And now that you’re far gone
I catch the bow
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
Every chance I take
Takes more and more
Things get lost or break
Without a move
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
Every place I go
I know you will
Follow me and so
I’ll wait until
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer
The ship is lost untied
Because I know you lied
The way you’re so unclear
Without a love to steer.
J’ai cherché de haut en bas,
La vérité, jusqu’à douter.
Et maintenant que tu t’en vas,
Je perds le nord !
Notre barque se perd, détachée,
Parce que tu me mens !
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
Tous les espoirs que j’ai eu,
De plus en plus d’espoirs,
Sont perdus ou brisés
Sans même bouger.
Notre barque se perd, détachée,
Parce que tu me mens !
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
J’ai cherché de haut en bas,
La vérité jusqu’à douter.
Et maintenant que tu t’en vas,
Je perds le nord !
Notre barque se perd, détachée,
Parce que tu me mens !
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
A chaque endroit où je vais,
Je sais ce que tu veux…
Que je te suive et que…
Je dois t’attendre !
Notre barque se perd, détachée…
Parce que tu me mens !
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
Cherchant de haut en bas
La vérité jusqu’à douter.
Et maintenant que tu t’en vas,
Je perd le nord !
Notre barque se perd, détachée…
Parce que tu me mens !
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
Tous les espoirs que j’ai eu,
De plus en plus d’espoirs,
Sont perdus ou brisés
Sans même bouger.
Notre barque se perd, détachée,
Parce que tu me mens.
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
A chaque endroit où je vais
Je sais ce que tu veux…
Que je te suive et que…
Je dois t’attendre !
Notre barque se perd, détachée,
Parce que tu me mens.
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
Notre barque se perd, détachée,
Parce que tu me mens.
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
Notre barque se perd, détachée,
Parce que tu me mens.
Le cap est trop incertain,
Sans amour pour nous guider !
La meilleure version de “Zanna” est celle interprétée par “Geike Arnaert” (une chanteuse belge du groupe Hooverphonic de 1997 à 2008), “Luc Van Acker” et le groupe “The Seatsniffers” (ci-dessous), reprise d’une émission de la télévision flamande “De Laatste Show”.
Mais “Zanna” est finalement connu pour la chanson-thème du “Music For Life 2011” retravaillée par Tom Barman et Selah Sue au départ du cultissime “Zanna” de Luc Van Acker qui a inspiré les clips de Fever Ray (en tête de cet article)…
Zanna date initialement de 1984 et, vu son succès, tout autour de la chanson ont été créées des histoires souvent abracadabrantes…
Voici 10 anecdotes “vraies” que vous devez savoir sur “Zanna” :
1. La chanson originale est le résultat d’une session de studio de quatre jours de Luc Van Acker avec la chanteuse américaine Anna Domino. A l’origine, il n’était pas prévu que cette chanson figure sur le disque “The Ship”, mais la compagnie EMI l’a utilisé comme un substitut remplaçant une chanson à tendance fasciste qui n’était pas du goût de la direction d’EMI.
2. Zanna est l’histoire d’un couple baigné dans l’amour mais qui n’ose pas s’assumer dans une relation commune. Anna Domino a écrit les paroles et a collaboré avec Luc Van Acker pour la musique. Le producteur, Jean-Marie Aerts (également guitariste), a ajouté des éléments de basse et de percussion.
3. Le titre original était “Anna” qui est devenu accidentellement “Zanna” à cause d’un technicien qui plaisantait sur les pneus lisses de la voiture de Luc Van Acker, des codes “ZAS”, d’où des conversations quasi thérapeutiques entre les musiciens qui gardaient secret le nom de “Anna” pour le titre, jusqu’à ce que ces conversations, par contraction des mots devienne “Zanna”. C’est seulement plus tard que Van Acker a appris que “Zanna” était utilisé au Maroc pour désigner une jeune femme.
4. Luc Van Acker et Anna Domino étaient connus en tant que musiciens aimant les arrangements complexes, avec des notes de basse… et c’est en partie pour ce son caractéristique que la chanson est devenu un tube dans les boîtes de nuit ou les basses crèent une ambiance particulière.
5. La version de Tom Barman et Selah Sue n’est pas la première de “Zanna”. En 2002, Peter Veste et Danae l’ont interprété à une fête de charité pour Lifeline. En 2003, Dirk Blanchart l’a également interprété, mais en néerlandais, pour un “popcollectief” Flandrien repris, toujours en néerlandais, en 2012, par Koen Decae. En 2007, Sweet Coffee a réalisé un remaniement plus contemporain de la chanson.
6. Il existe également plusieurs versions non officielles de “Zanna” et des remix’s innombrables. Même dans le monde du hard-métal des groupes sont fan’s de ce classique, tels “Slipknot” et “Front 242”.
7. Les chiffres officiels de vente ne sont pas en rapport avec le statut réel de la chanson. Luc Van Acker estime que le nombre d’exemplaires vendus en Belgique est de 20.000, le même chiffre, approximativement, qu’aux Etats-Unis ou la chanson fut un succès.
8. Luc Van Acker a admis qu’il n’y avait pour lui, pas d’argent à gagner avec les questions de plagiats dans le monde entier. “Zanna” a été distribué en Amérique sous le label “Wax-Trax” et a même inspiré les milieux “hip-hop”. Le chanteur de R&B, “Lumidee”, s’est inspiré de “Zanna” pour créer “Never Leave You” (Uh Ooh, Uh Ooh), qui fut également un grand succès en Belgique, jusqu’à la première place dans les charts. Une écoute attentive de la chanson démontre qu’il a beaucoup emprunté à “Zanna”, mais la SABAM à conseillé à luc Van Acker de s’abstenir de gaspiller de l’argent pour une plainte.
9. En 2012, va apparaître la réédition du label EMI de l’album “The Ship” initialement publié en 1984. Cette réédition sera remixée différement, avec l’appoint de quelques pionniers belges dont “The Neon Judgement”.
10. Le vendredi 17 Février 2012 à l’Ancienne Belgique était organisé un concert de Luc Van Acker dans le cadre de la série Rewind. Cette nuit-là, Luc Van Acker avec les musiciens du groupe “Gentleman Extreme” ont coopéré pour jouer toutes les chansons de son album “The Ship” dans l’ordre original. Anna Domino est spécialement venue interpréter “Zanna”, une fois de plus, mais conforme à la version originale. Chœurs suaves, batterie programmée, synthés pimpants, cuivres de passage, guitares saillantes, forment un magma électro-funk qui rappelle d’autant plus Talking Heads que la voix de Luc Van Acker a les graves cousins de ceux de David Byrne… Mais la musique est à la fois plus marécageuse que celles des Têtes parlantes (Rain) tout en égrenant d’autres vertus. C’est bien sa vie qui défile devant les yeux de Van Acker : le duo Zanna avec la chanteuse new-yorkaise Anna Domino est aussi une parade amoureuse.
‘The Ship’, c’est tout simplement le chef-d’oeuvre du CV musical de Luc Van Acker, l’enfant terrible de la pop belge.
‘The Ship’ faisait suite à son premier opus paru en 1981 : ‘Taking Snapshots’, un album au verso vierge dont les chansons ne portaient aucun titre (les auditeurs étaient censés les imaginer). L’électronica était alors à la mode.
La même année, Front 242 sortait ‘No Comment’ qui allait définitivement installer le groupe et “The Neon Judgement” lançait son ‘1981-1984’. Produit par Jean-Marie Aerts, ‘The Ship’ était un album aux consonances internationales. La pochette représentait un Luc Van Acker en costume marin.
Avec Anna Domino, Dave Allen (Shriekback), David Rhodes (Peter Gabriel), Ian Caple (qui allait par la suite produire Tricky) et Blaine L. Reininger (Tuxedomoon), le casting du disque était impressionnant. Pas moins de trois singles furent tirés de l’album : ‘Heart And Soul’, ‘The Ship’ et le fabuleux ‘Zanna’ (avec Anna Domino dans le rôle titre), qui avait tout pour devenir un tube planétaire. ‘Zanna’ trône, d’ailleurs, dans le ‘100 op 1’, le top des 100 meilleures chansons belges établi par Radio 1.
‘The Ship’ reçut même les louanges du Melody Maker anglais (du jamais vu pour un groupe belge à l’époque) qui écrivait : ‘Luc Van Acker’s eponymous album is a minor masterpiece’. Après la sortie de l’album, Van Acker parcourut l’Europe, lors d’une tournée comptant pas moins de 65 dates. En 2004, Focus Knack établissait une liste des plus importants albums de la pop belge : ‘The Ship’ y était référencé en ces termes élogieux : “Une fête de rhythm-‘n-grooves et de chansons élégantes”…
La première fois que j’ai entendu un air d’Anna Domino, c’était vers 1989. J’étais dans l’arrière-salle d’une fête Acid House, quelque part à Londres. Les DJs étaient Rocky et Diesel. La piste musicale était Zanna en duo avec le compagnon d’Al Jourgensen, le “Revolting Cock” Luc Van Acker. Il dansait lentement et un peu tristement, comme un parent plus sombre de Captain Of Her Heart de Double. Avec l’amour attaché au mât du navire. Quand j’ai finalement trouvé une copie du disque, c’était sur le Trax Wax associé au ministère de Chicago ! Ces connexions m’ont fait supposer qu’Anna était une sorte de femme fatale industrielle. La découverte de Zanna m’a incité à ramasser tout ce que je pouvais trouver lors de fouilles de magasins d’occasion, et à apprendre rapidement que ce n’était pas le cas.
Les sorties solo d’Anna sur Les Disques Du Crépuscule (le label belge affilié à Art-y Factory Records) étaient bien plus fragiles que cela. Avec un lettré, semblable à de la littérature, waouuuuu ! Concentrez-vous sur les paroles. Décrivant souvent le chagrin, d’une forme ou d’une autre. Parfois accompagné d’un accompagnement musical clairsemé. Des chansons telles que l’accrocheur Cold Wave of Everyday I Don’t, ou l’ancien single de la semaine de NME, Trust In Love. Ceux-ci ont chanté un blues post-punk sensible similaire à celui de leurs contemporains, Everything But The Girl et Young Marble Giants. Plus tard, la musique d’Anna est apparue coupée du même tissu Cool Operator que Sade, et sa compagne, Isabelle Antena. Le berimbau’d Jazz-Funk de Luk venant comme le groover Joni Mitchell. Sur sa reprise de The Hunter Gets Captured By The Game de Smokey Robinson, Anna a presque sorti Grace Jones. La poésie electro-pop de The Light Downtown des années 2010 a donné à Yello une course pour leur argent.
Leo Mas, l’un des DJs à l’Amnesia d’Ibiza, m’a dit que le Koo Koo tropical était un aliment de base de ses ensembles pendant le milieu des années 80 du club. Les gars “mancuniens”, Balearic Mike et Aficionado’s Moonboots, ont défendu le méchant Caughtd’Anna. Ils en ont fait un hymne pour les militants “baléariens” du monde entier. Phil Mison a fait de même pour l’espagnol-guitarariste-ed Tamper With Time. Citée comme une influence par des artistes actuels comme Carla Dal Forno, j’entends Anna résonner dans le Pop Pulp Noir de Lana Del Rey.
Tout cela est mon histoire, mon contexte. Vous auriez sans doute vécu une autre histoire… et une troisième si pn avait fait l’amour ! Ainsi, quand Anna a récemment collaboré avec Ultramarine, sur leur album Signals Into Space, et Paul Hammond du groupe a gentiment envoyé la nouvelle musique, c’était par trop une occasion à ne pas manquer. Des présentations ont été faites, et Anna, super charmante et très patiente, a subi une longue liste de questions.
Quand j’ai demandé à Anna si elle pensait qu’elle était “Baléare”, elle a dû le chercher….
-Pourquoi “Domino” ?
-Il y avait une grande raffinerie de sucre sur l’East River que je pouvais voir depuis les fenêtres de mon ancien loft à New York. La nuit, le nom de l’entreprise était écrit en énormes lettres de lumière blanche : DOMINO… Quelques semaines avant d’aller à Bruxelles pour aller en studio pour la première fois, j’étais au téléphone avec un ami et collègue musicien, regardant par la fenêtre. Nous avons parlé de la façon dont il était effrayant de travailler pour et avec des gens que vous ne connaissez pas, à quel point vous avez peu de contrôle sur ce qui pourrait en sortir, à quel point Bruxelles semblait loin… Il m’a suggéré de choisir un pseudonyme – de cette façon, je pourrais me distancier si nécessaire. Un avantage supplémentaire est d’avoir des pierres d’angle partout dans la ville – avec quelques ajustements mineurs… comme dans Anno Domini 1955…
-Vous êtes née à Tokyo, mais vous avez grandi à Florence et à Ottawa. Avez-vous passé du temps au Japon quand vous êtes enfant ?
-Seulement ma première année et demie environ a été passée au Japon. Nous vivions dans une partie d’une vieille maison à Midorigaoka, Meguro-ku. Dans la cour arrière, il y avait un gros rocher lisse qui avait du soleil toute la journée. Maman me mettait sur ce rocher en fin de matinée et je dormais jusqu’à ce que le soleil bouge – sans rouler. Allongée sur de la pierre chaude reste l’une des choses les plus réconfortantes au monde. Après Tokyo, nous avons vécu à Ann Arbor, au Michigan , puis est venu Florence en 1966, puis le phénomène du nord terriblement froid qu’est Ottawa. Ma famille n’a jamais été nulle part pendant plus de quelques années à la fois.
-Vos disques étaient populaires ici. Avez-vous, avez-vous déjà visité et re visité le Japon?
-Nous avons joué au Japon un certain nombre de fois dans les années 80 et 90. Je n’ai jamais été là très longtemps bien sûr, mais c’était toujours une aventure formidable. Nous avions Parco comme sponsors, nous avons donc pu explorer Shibuya et Shinjuku et profiter d’un niveau de soins et d’alimentation qui nous était autrement inaccessible et que nous avons profondément apprécié. Nous avons surtout joué à Tokyo, mais parfois à Osaka et une fois à Hokkaido où la nourriture était encore plus spectaculaire et les tissus kimono sauvagement colorés. C’était un monde tellement différent de tout ce que je savais, mais après avoir grandi avec les histoires et les photographies de mes parents, c’était aussi étrangement familier.
-Wikipédia indique que vous avez été expulsée de l’école pour avoir récité des routines comiques. Qui étaient-ils ? Lenny Bruce ?
-Principalement Firesign Theater. Lenny Bruce était la génération de mes parents et un peu effrayant, mais l’absurdité de Firesign m’a attiré. J’ai mémorisé les disques et je les récitais dans la salle de bain des filles à quiconque voulait les écouter. J’ai essayé de faire rire les filles si fort qu’elles seraient en retard pour les cours, ce qui était étrange parce que j’étais par ailleurs assez timide. Mon sens de l’humour n’était pas populaire auprès de l’administration …
-Vous avez déjà contribué à la lecture d’un album de poèmes de Jack Kerouac. Les “Beats” ont-ils eu un impact significatif sur vous ?
-Les Beats étaient avant mon temps et irradiaient trop de machisme désespéré pour me plaire directement. Ils semblaient malheureusement obsédés par eux-mêmes, se comportaient mal envers les femmes dont ils dépendaient et étaient célébrés pour cela. J’étais sérieusement jaloux de toute cette liberté de mouvement et de rage à coup sûr.
-Vous avez déménagé à New York en 1977 lorsque la ville était en faillite et dangereuse qu’est-ce qui vous y a attiré ?
-J’ai visité New York pour la première fois en 1976 lors d’un voyage organisé par mon école d’art à Toronto (OCAD). Huit bus chargés d’étudiants en art en herbe, expédiés pour un séjour de quatre nuits dans la ville qui ne dort jamais Après avoir pris une douche à l’hôtel à notre arrivée, je suis sorti me promener seul dans la ville. De Times Square, au sud de Battery Park, remontez à travers Central Park et redessinez… Je ne suis jamais retourné dans la chambre d’hôtel. La dernière nuit, je suis allé dans un petit club dirigé par les frères Brubeck au dernier étage d’un immeuble sur le bas Broadway. Les gens étaient assis par terre dans un loft faiblement éclairé pendant qu’un groupe jouait du jazz californien doux. Après tant de nuits blanches, il était extrêmement difficile de rester éveillée, donc je ne suis pas restée longtemps. J’ai réussi à prendre l’autobus à minuit qui nous a tous ramenés à Toronto et à l’école. L’été suivant, lors d’un mariage de famille à Ann Arbor, j’ai été présentée à un grand ami de mon oncle qui vivait juste en bas du club Brubeck. Il m’a invité à lui rendre visite, ainsi qu’à sa famille, alors je suis allée. Avec l’intention de rester quelques semaines, j’ai vécu dans diverses parties de ce loft pendant vingt ans.
-Où avez-vous traîné, fait de la danse ? Étiez-vous membre du Mudd Club ?
-Le Mudd Club n’était pas un club privé – mais c’était difficile. Les enfants qui gardaient la porte avaient leurs préférences, mais ressembler à un jeune garçon a joué en ma faveur. Le club Ocean – dans ce qui est devenu TriBeCa – était toujours là quand je suis arrivé à New York, et Kansas City de Max, et quelques autres endroits que je peux voir dans mon esprit mais que je ne peux plus nommer. Après la soirée d’ouverture à Mudd à l’automne 1978, j’y ai passé plus de temps que partout ailleurs, y compris à la maison. Et puis le niveau 3 s’est ouvert, puis la zone … En de rares occasions, nous nous habillions de parure empruntée et nous nous présentions au Studio 54 – qui était plus adulte et plus cher, mais beaucoup de plaisir à rôder. Il y avait le merveilleux Roxy le week-end et parfois Danceteria, The Peppermint Lounge, The Bank, The World, MK et l’effrayant vieux Limelight – l’église désacralisée / l’antre de la drogue. Il y avait beaucoup de petites boîtes de nuit et chaque automne au début des années 90 semblait apporter un nouveau méga-club qui ouvrirait à d’excellents tarifs pour les fans, puis échouerait. Et il y avait toujours des CBGB jusqu’à ce qu’il s’éclipse aussi. Aucun des clubs n’avait fermé les zones VIP, nous étions donc tous dans la même pièce que nos héros. Brian Eno vivait de l’autre côté de la rue et me promenait vaillamment à la maison de Mudd en parlant de sa vie, de son travail, de ses opinions sur New York. Nico vivait en bas de moi et se produisait à l’étage à Mudd, juste elle et son harmonium portable.
-Y a-t-il de la musique que vous avez entendue, que vous associez particulièrement à cette époque ? Cela rappelle les souvenirs ?
-Oh, beaucoup ! Il y avait les groupes qui venaient jouer pour nous dans des clubs locaux – ce qui en a fait des héros pour la vie. Et il y avait les disques que nous avons joués – et qui nous ont été joués – pour l’atmosphère qu’ils ont mise en place. Patti Smith et la télévision aux CBGBs, Kool Herc et Africa Bambaatta et la Soul Sonic Force à l’Ukrainian Hall, les B52 et les Crampes à Mudd, The Clash au Palladium, Tuxedomoon au Hurrah’s et les merveilleux DJs au Roxy … Les disques de Brian Eno pour les après-midi ambiants, la musique de Gary Numan qui sonne comme un frère dans l’altérité, Prince et sa musique de danse généreuse, Donna Summer nous ont rendus heureux, et tellement plus encore je dois arrêter…
-Avez-vous performé avec des groupes avant de travailler en tant qu’artiste solo ?
-J’ai essayé, mais je n’étais pas vraiment un musicien et je ne pouvais pas me déguiser en fille mignonne ou marmonner des chœurs sur le côté. Je n’ai pas bien suivi les instructions et j’ai continué à imposer ma propre musique à quiconque resterait immobile. Il est devenu évident assez rapidement que je devais travailler seule.
-Étiez-vous / êtes-vous un fan de Joni Mitchell ? Étiez-vous ami avec Lizzy Mercier Descloux ? Je pose la question parce que j’entends des éléments partagés entre vos chansons et celles de ces artistes?
-Je l’ai étudiée et j’ai étudié le T-Rex. Ils étaient tout aussi importants pour ma conscience adolescente de qui j’étais / n’étais pas. Les mots de Joni signifiaient beaucoup, ils décrivaient un monde adulte dont je savais que je ne ferais jamais partie. Mon monde était plus grignoteur, plus graveleux et méfiant à l’égard de la féminité incarnée par Joni. Le féminin fatal qui commençait chaque phrase par le mot « je », donnait tout pour « l’amour » et restait impuissant. Les bêtises farfelues de Marc Bolan étaient pures et brutes. Tout le hoopla velours elfe et le verbiage loufoque n’étaient qu’un condiment pour la guitare sanglante et blues au cœur. J’ai donc écouté Joni et j’ai eu mal avec elle, mais j’ai pratiqué les grooves simples et gut punching de Bolan. Joni est vraiment brillante et talentueuse au-delà de toute croyance et elle a souffert pour cela. Je pouvais à peine croire que T-Rex était autorisé dans un studio, encore moins avec un producteur brillant et un label qui laissait sortir le produit. Ce groupe était tellement controversé dans ma cagoule que j’ai dû cacher les disques ou me faire écorcher par les garçons de ma bande de copains, ils écoutaient tous Yes, Moody Blues- bien sûr… Je me souviens d’un après-midi dans un studio ou peut-être juste un appartement près de Penn Station avec Lizzy et Adele Bertie. Nous nous sommes trompés avec des instruments assemblés, mais j’étais trop timide pour vraiment participer.
-Vous avez une piste appelée Tamper With Time, qui semble être assez mélancolique. Si vous le pouviez, comment toucheriez-vous au temps ? Sur le plan personnel, à votre place j’aurais passé plus d’heures à écouter les histoires de mes grands-parents, et beaucoup moins de jours d’ivresse.
-Ha! oui. Nous n’apprécions pas les adultes jusqu’à ce qu’ils partent et emportent tout ce souvenir avec eux. On ne peut jamais faire trop peu boire… Tamper With Time, c’était vraiment être très en colère. Écrit du point de vue d’une fille qui peut perdre la tête après qu’un homme de trop dans le bureau l’a menée et l’a mise à bas. Elle imagine détruire un collègue après l’autre d’une manière étrange et créative que je ne décris jamais. Quand j’étais petite, les histoires racontées aux petites filles étaient inévitablement tragiques – The Little Match Girl, The Little Fir Tree, Undine, la plupart des femmes du folklore ou de la Bible – cela vous met en place pour écrire des chansons pour faire pleurer les gens. Le plus efficace de la mienne peut être le lac !
-Vous avez dû voir énormément de changements pendant votre séjour dans la ville. Est-ce un endroit dont vous êtes toujours amoureuse, dont vous pouvez encore vous inspirer ?
-Les gens qui ont grandi à New York disent que la ville a à peine changé des années 40 aux années 80. Lorsque j’ai déménagé pour la première fois là-bas, la trajectoire la plus évidente était le déclin inexorable de la ville vers l’effondrement. Cela ressemblait à la fin d’une métropole autrefois grande mais non durable – absolument tout était cassé. Dans les années 90, il a commencé à se reprendre lentement et est presque méconnaissable maintenant. L’horizon classique a presque disparu, mais la lumière se sentira toujours comme à la maison.
-Vos chansons ont été décrites comme « alphabétisées » – l’une de vos compilations est même emballée comme un Penguin Classic. Ils partagent quelque chose avec des contemporains comme Lloyd Cole et Suzanne Vega. Sonnant avec le genre de prose qui traverse Play It As It Laysde Joan Didion , ou Ballade Of The Sad Cafe deCarson McCuller . Je me demandais si vous aviez des auteurs ou des poètes préférés? Je me demandais aussi si, en plus des chansons, vous écrivez de la poésie et de la prose?
-Merci… J’aime les mots. La musique est personnelle – elle exige ou conduit à une sorte de compréhension avec le compositeur. On va tout écouter d’un auteur-compositeur qu’on aime, oui ? L’écrit nécessite un plus grand investissement en temps et en imagination. Si vous trouvez un grand livre au bon moment, il peut vraiment changer sa vie, mais je ne peux jamais lire une autre chose de ce même auteur. À l’inverse, je suis furieux des livres quand j’ai l’impression qu’ils sont une perte de temps. Certaines choses que j’ai lues encore et encore – mais comme pour la musique – j’aime être surprise par le nouveau et inattendu. J’en écris mais je finis très peu et je n’ai jamais eu le culot d’envoyer de la poésie à quelqu’un d’autre que quelques amis. Pas grand-chose ne survit.
-J’ai lu des interviews où vous parlez beaucoup de vos rêves. Tenez-vous un journal de vos rêves ? Vos rêves influencent-ils directement vos paroles ?
-Les rêves occupent une place importante dans mes légendes. J’ai toujours eu des cauchemars très compliqués et colorés et ils peuvent être épuisants: descendre les escaliers du sous-sol dans le célèbre costume de rat à trois têtes; essayant de trouver mon chemin hors de l’immense garage de stationnement abandonné, sombre et nauséabond patrouillé par des chiens noirs qui gémissent et se tordent d’une terrible maladie; décoller dans un bateau rapide aéroporté à travers une forêt … Une fois, j’ai traversé un sort où je me suis réveillé en riant et j’espère que cela me reviendra un jour. Mon processus d’écriture de chansons est largement visuel. J’ai besoin de voir l’endroit dans ma tête – le paysage, le temps et la lumière et l’odeur – si j’ai de la chance.
-Avez-vous une chanson préférée de votre propre catalogue?
-88 peut-être, ou lac. La poussière a fini par sonner comme je l’avais prévu, ce qui est si rare qu’elle me surprend encore. J’étais très fier de Summer quand je l’ai écrit mais je l’ai perdu en studio. J’écoute rarement mes propres enregistrements car la fabrication de ces choses a toujours été si lourde. Ma chanson préférée est tout ce sur quoi je travaille maintenant.
-Vous avez déclaré que les changements dans votre musique ont été dus aux « autres personnes présentes » lors de son enregistrement, et vous avez travaillé avec une gamme de producteurs. Alan Rankine des Associés, Blaine L. Reininger de Tuxedomoon, Marc Moulin de Placebo, Flood, Luc Van Acker, Anton Sanko et Michel Delory. Est-ce que ce sont des gens que vous avez recherchés, ou est-ce que ces producteurs ont été suggérés par le label?
-Tout le monde est venu aux projets de différentes manières. Le label a fait venir Blaine et Luc Van Acker qui étaient à la fois encourageants et joyeux et sont devenus amis pour la vie. Je ne sais pas qui a recommandé Marc Moulin mais j’ai eu la chance de l’avoir pendant un court moment. Alan Rankin enregistrait pour Crepuscule à l’époque et m’a beaucoup appris. Flood était un casse-tête car il venait d’un monde si différent. Un gars très drôle mais le mien n’était pas son genre de musique, methinks. Anton était un ami à New York, était merveilleux de travailler avec et reste un grand copain. Michel Delory est toujours avec moi – miraculeusement.
-Pouvez-vous me parler des expériences de travail avec ces personnes? Y a-t-il des producteurs avec lesquels vous aimeriez vraiment travailler?
-Il y a trop d’histoires ! Quant aux producteurs… Je pense que mes héros ont vieilli et ont pris cher. J’adorerais travailler avec des enfants dont je n’ai jamais entendu parler- à cette fin, je dois chercher un moyen de contact …
-Vous avez enregistré quelques reprises – J’adore votre version de Smokey Robinson / The Marvelettes’ The Hunter Gets Captured By The Game, et Merle Travis’ 16 Tons. Avez-vous une version préférée de 16 Tonnes?
-16 Tonnes était un accident de dernière minute – une sorte de « OK, nous avons une demi-heure – vous voulez essayer autre chose ? », et il m’est entré dans la tête. Je suppose que la version de Tennessee Ernie Ford soit celle coincée à répétition dans la liste de lecture de mon esprit !
-Vos premiers enregistrements ont après les heures de bureau Jazz, ou Noir, se sentent pour eux, et vos albums plus récents avec Snakefarm ont également une qualité sombre et cinématographique. Ce dernier poursuit le mythe americana. Robert Johnson à la croisée des chemins, Jim Thompson, Stagger Lee, le Joshua Tree et le gothique méridional de Faulkner. Noir est-il une influence consciente ?
-Grande liste d’inspirations! Pas consciemment – c’est juste l’atmosphère étrange et mystérieuse avec laquelle vous grandissez en Amérique: la chaleur et le familier, notre chaos totalement étranger, le sérieusement tordu, l’envoûtant, l’immense, hilarant, agonisé, exalté, déchirant, la violence obsessionnelle, la générosité réflexive, la beauté terrifiante et les ténèbres très très sombres- tout comme l’humanité partout? seulement plus fort. Également comme représenté dans les peintures de Charles Burchfield et Edward Hopper.
-Pouvez-vous m’en dire plus sur ElutzC!a?
-ElutzC!a est un « jumeau maléfique » qui vit dans ma tête. Elle est originaire de Tchétchénie, son groupe est sa mère qui joue du synthé et hoche la tête dans sa robe imprimée en polyester, son foulard et ses nuances de créateurs. Utzi – comme l’appellent ses amis – fabrique ses propres costumes à partir de vieux vêtements qu’elle a découpés et remontés pour ses performances rares et débridées… Cette chanson est sortie complètement formée et il y en a d’autres qui crient pour être entendues: Make-up and Revenge Tips; Je reviens aux années 80; Qu’est-ce que c’est que le Weakling? Si je pouvais trouver le temps, je ferais des vidéos d’elle avec des amis – je serais maman.
-Saviez-vous que vos chansons étaient des succès dans les clubs hédonistes d’Ibiza des années 80? Koo Koo est considéré comme un classique « Balearic Beat ». Il contient la ligne ‘Je suis allé à Paris, personne ne semblait m’aimer là-bas!
–C’est vrai ? J’ai dû chercher « Balearic Beat » ! Cool ! J’aime Koo-Koo, une de ces chansons qui s’est écrite et qui me rend toujours heureuse. Quant à Paris, c’était vrai, d’une certaine manière. Les Américains étaient très peu cool et les jeunes femmes américaines étaient – et sont toujours à bien des égards – facilement méprisées. Nous sommes stupides, bizarrement habillés, supposés riches, trop joyeux, ennuyeux curieux et apologétiques, maladroits, omniprésents, dans la manière, et exhibons des manières de table terribles – qu’est-ce qu’il ne faut pas aimer? J’ai fait venir le propriétaire d’un café à ma table et m’a présenté un cafard vivant. Il savait d’où je venais et faisait valoir que – comme l’insecte – nous étions une espèce envahissante avec une mauvaise odeur. aïe !
-Caught est devenu une sorte d’hymne feutré. La chanson sonne politique – « Payé par les gens qui vous ont apporté de l’espoir » – n’est-ce pas ?
– Un peu – par déférence pour l’opportunisme et l’usure de l’industrie musicale. J’ai vu des gens charmants être traités avec une cruauté inutile. Comme si leur enthousiasme et leur bravoure de jeunesse méritaient d’être punis. Les enfants ont été encouragés à être scandaleux, puis abattus sans pitié. Certains ont fini par être très perdus. Caught est sorti de là.
-Un de mes amis dirige un petit label britannique appelé Aficionado, et je sais qu’il y a quelques années, il espérait obtenir une licence pour certaines versions inédites de vos chansons. Inclus dans il y avait une merveilleuse prise sur « Rythm ». Pouvez-vous me dire ce qui est arrivé à ce projet, et à ces versions?
-L’aficionado sonne une cloche. J’aurais certainement aimé que cela se produise, je ne sais pas pourquoi cela ne s’est pas produit. La version de Rythm était-elle celle que j’ai faite pour le disque After Twilight, organisé par Isabelle Antena, peut-être ? Il y avait une autre chanson sur cette sortie appelée The Light Downtown dont je suis très fière !.
-Vous avez travaillé avec The The, en 1986, fournissant des chœurs pour le long-player Infected, et plus récemment doublé pillar box red du groupe – de l’épique Radio Cinéola Trilogy. Comment avez-vous rencontré Matt Johnson ?
-J’ai rencontré Matt dans et autour de l’enceinte à l’abandon de ce qui est devenu Soho dans le bas de Manhattan. Je ne me souviens pas vraiment comment nous nous sommes rencontrés pour la première fois, mais nous sommes devenus de bons amis qui se réunissaient régulièrement pour discuter de la vie et de la mort, de la musique et de la politique, de la vie après la mort, d’autres grandes choses …
-Comment est venue la récente collaboration avec Ultramarine, Signals Into Space, et comment a-t-elle fonctionné ? Connaissiez-vous la musique d’Ultramarine avant la collaboration ? Y a-t-il un concept lyrique derrière l’album ?
-Paul et Ian sont entrés en contact avec moi et nous avons échangé des pistes d’avant en arrière pendant des mois tout en voyageant beaucoup, en changeant nos esprits et nos idées … Ils étaient incroyablement généreux. Je connaissais leur travail, mais je n’étais pas sûr de pouvoir m’intégrer dans leurs arrangements complexes. C’était fascinant d’entendre les chansons se réunir au fil du temps. Les paroles sont plus couper-coller que conceptuel. Chaque chanson étant son propre monde d’une certaine manière.
-Cool ! Merci !
-Tout plaisir !