Zgallery : Newsletter #003 24 août 2008 Le marché de l’art et internet !
Le marché de l’art et internet !
Les valeurs du marché de l’art se forment au rythme, par essence long, de l’histoire et de son jugement.
Ceux qui lui donnent sa pérennité (les artistes) évoluent dans le temps de la création, par nature lent.
Ses acteurs cultivent en général la rétention et l’opacité de l’information.
Son mode d’organisation est encore largement rigide et artisanal.
Son champ de développement est souvent local.
Les valeurs d’internet se forment au rythme, par essence rapide, de la progression du nombre de ses utilisateurs.
Ceux qui lui donnent sa pérennité évoluent dans le temps du marché, par nature court.
Ses acteurs cultivent la libre circulation de l’information.
Son mode d’organisation se veut flexible et industriel.
Son champ de développement est d’emblée global.
Cette rencontre entre deux univers qu’aucun de leurs traits fondamentaux ne paraissait prédestiner à se rencontrer a pourtant eu lieu…
L’art s’est approprié le web qui s’est imposé à l’art.
Des dizaines de milliers de sites éditoriaux ou à finalité marchande consacrés à l’art, ont trouvé leur place sur le réseau des réseaux… et, plus une seule stratégie de développement dans le secteur de l’art ne se conçoit sans inclure un volet Internet.
Sans doute est-il encore trop tôt pour décrire avec certitude l’avenir de cette union entre l’art et Internet en général, et entre le marché de l’art et l’Internet en particulier, même si elle est désormais bien installée dans le paysage économique et culturel.
Certains espoirs ont pourtant été déçus.
Ceux qui comptaient sur l’Internet comme support privilégié de diffusion d’une information éditoriale de qualité sur l’art et, partant, d’une démocratisation plus rapide de la culture artistique, ont dû constater que ce mouvement n’allait pas de soi.
Faute d’audience et d’un modèle économique stabilisé, il ne se passe en effet plus un mois sans qu’un (ou plusieurs) des acteurs de l’éditorial artistique sur Internet ne disparaisse, illustration de la triste parenthèse qu’a connu l’Internet culturel (si, si, cela a existé)…
Si l’art est concerné par l’Internet, c’est dans sa dimension de marché, car l’art, aussi étranger qu’il soit (à l’origine) aux logiques marchandes, est un véritable marché estimé à plus de 12 milliards d’Euros en Europe et représentant en France 60.000 emplois.
L’objet de cette News letter #002, est de tenter de faire le point sur les mouvements du marché de l’art que l’Internet génère ou accompagne, en essayant d’identifier les connivences et les convergences qui ont permis à ce couple improbable de fonctionner et d’avancer de concert.
L’Internet est un accélérateur de la globalisation du marché et de la circulation marchande des œuvres !
Il serait naïf de penser que l’Internet est venu faire magiquement basculer un marché de l’art défini par sa logique économique strictement nationale et son mode de fonctionnement archaïque dans la modernité d’une économie globalisée via une transition brutale que le réseau des réseaux aurait rendu possible en interconnectant de manière radicalement nouvelle des marchés locaux étanchement hermétiques les uns aux autres.
L’Internet est venu se greffer sur un marché où la circulation marchande des œuvres relevait déjà, dans au moins deux domaines, d’une logique transfrontalière et d’une économie sophistiquée, reposant sur des comportements, des stratégies et des outils comparables à ceux qui sont à l’œuvre sur les grands marchés de valeurs internationaux.
S’agissant des œuvres dites classées, celles que la double onction du jugement de l’histoire et de la dynamique marchande a déjà adoubées dans l’ordre prestigieux des œuvres dépassant le million de dollars, la mondialisation du marché de l’art était ainsi de longue date une réalité !
Une toile de grand maître n’a ainsi pas attendu Internet pour trouver ses acheteurs aux quatre coins du monde et pour circuler, au gré des contraintes fiscales pesant sur acheteurs et vendeurs et des conditions de marché, entre New-York, Londres, Paris ou Tokyo…
De même, l’art contemporain est, depuis plusieurs décennies, lui aussi intégré dans un système de circulation largement internationalisé, et il est devenu le théâtre d’une intense spéculation, organisée et entretenue par divers grands marchands et maisons de ventes.
Les œuvres d’art de la catégorie supérieure constituaient bien avant l’Internet une masse flottante à la recherche des meilleurs lieux de valorisation, la clientèle (acheteurs et vendeurs) étant internationalement mobile.
Dans le même temps, on a vu quelques acteurs majeurs d’un marché relevant encore assez largement de l’artisanat , tant par ses méthodes de travail que par le mode d’organisation de ses acteurs, se convertir à une logique quasi industrielle.
En témoigne l’apparition d’acteurs capables d’agir simultanément sur plusieurs marchés, et de jouer ainsi sur l’adéquation géographique entre offre et demande, avec l’émergence du duopole Christie’s et Sotheby’s, assortie d’une rapide concentration verticale et de la constitution de groupes industriels multinationaux menée tambour battant par de grands capitaines d’industrie (F. Pinault prenant le contrôle de Christie’s et PIASA, et B. Arnault celui de Philips et de Tajan).
Objets de la convoitise hautement spéculative d’une poignée de grands collectionneurs et de grandes institutions publiques ou privées, les œuvres des grands maîtres participaient donc déjà d’un réseau global de vendeurs et d’acheteurs, auquel l’Internet s’est contenté de donner une nouvelle infrastructure, un nouveau support, plus efficace encore pour ses acteurs traditionnels, plus transparent pour les non initiés.
Nul doute cependant que l’Internet va continuer de jouer le rôle d’un formidable accélérateur de la circulation marchande des œuvres au niveau mondial.
Dans le segment haut du marché, celui des œuvres les plus chères et les plus recherchées, il facilite considérablement la localisation des œuvres (avec notamment l’accès en ligne aux catalogues des ventes aux enchères prestigieuses et aux galeries virtuelles des marchands) et la circulation des informations entre acteurs du marché… et ne manque ainsi jamais, d’accélérer dans la foulée la conclusion des transactions.
C’est une évolution naturelle de ce marché plutôt qu’une rupture ou une innovation radicale…
Mais, c’est une évolution qui risque d’alimenter les craintes de ceux qui redoutent que les réseaux numériques ne contribuent à accélérer et aggraver une hémorragie du patrimoine national qui s’élèverait, en France, à près 2 milliards par an.
Commode bouc émissaire qu’est alors l’Internet, quand tous ceux qui0sU`sknp ðanchés sw2 le(précédeîd eD tem`orcibe décliN du ecrché ee m’Art0fralãay3 et sur l` fuite à n¶É|renger de&nfsp{divers ghens d‚œuvre ñ’accïsäent ä $ésigler pour Vrairbòespklsables0ler cootraintas fissa,ds ,TVA0à l’import!tion,. et juridmques (eroit de q}ite,$`roht di!bepboducdion, etã)…., quI@qèsen4 sur Ce sEctqurn.., ëu à stygm!t)ser lu teu d’ambivion des pïlitiquer d’achat des gr`ndes institutéï.s publaaqew, Mais l‚évolution la(plus seîsybhe concern%`bar|!inement ,e marché dås œuv2es que neur prkx et0leuf mode de promotikn¢par les vufdeurs,